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23 août 2011

Le temps qu'il fait, c'est n'importe-quoi, un

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Le temps qu'il fait, c'est n'importe-quoi, un jour beau, un jour chaud, un jour froid, un jour fou.
Mon moral essaie de suivre mais les changements sont si brusques qu'il s'essouffle.
L'été a été très mou, un ciel bas et blanc, des températures limites limites. Ce matin, enfin, les éléments se sont déchainés. Le ciel était noir, il faisait noir, même à 10h00, on aurait dit que le soleil ne s'était pas encore levé, et les rues étaient désertes. J'allais au boulot, et j'ai pris une tempête sur la tête, avec grêle, vent et tout et tout. J'ai été complètement soulagée de ma déprime... Enfin il se passait quelque chose, enfin le ciel prenait du relief. Je suis arrivée au boulot trempée jusqu'aux os, et mon patron a accepté que j'enlève mes chaussures qui faisaient flouch flouch à chaque pas. J'ai roulé mon pantalon jusqu'aux genoux, et j'ai travaillé pieds nus, rayon livres scolaires. Heureusement, j'avais mis du vernis dimanche alors j'étais quand même un peu habillée des pieds. J'ai adoré ce moment.

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11 juin 2014

Je ne sais plus trop comment bloguer. J'y ai

Je ne sais plus trop comment bloguer. J'y ai réfléchi pendant mes vacances, j'ai eu l'idée de faire de petits reportages sur des choses et ça m'a semblé super, ça m'a carrément enthousiasmée, et puis au moment de m'y mettre, je me suis dit "bon, je parle de quoi ?" et rien n'est venu.
Je ne sais plus trop quoi raconter, peut-être parce que je suis une méditative qui n'a plus vraiment le temps de méditer. J'ai pensé mettre juste des images, mais comme je ne photographie que mon bébé et mon copain, ça craint.

Je n'ai pas tellement envie d'abandonner, je me dis même des fois "allez, j'écris tous les jours, chaque jour sa pensée du jour". C'est peut-être ça la meilleure idée. Ca plaît à ma face protocolaire ultra développée. Des protocoles, j'en ai mille qui m'enthousiasment, je suis rigide là-dessus : changer les torchons tous les mercredis et dimanches, changer les serviettes de table tous les dimanches, changer les draps tous les premiers du mois, les taies d'oreiller tous les dimanches, les serviettes de toilette et tapis de bain tous les dimanches, de soutien-gorge tous les dimanches, de chemise de nuit tous les dimanches, de culotte tous les matins (ah ah), ne jamais choisir les assiettes que je pose sur la table, prendre les premières de la pile même si ce sont les plus moches, ne jamais choisir le linge que je lave, je prends ce qui est sur le dessus de la pile et tant pis si le tee-shirt que j'ai très envie de mettre est trop en-dessous pour rentrer dans la machine (dit comme ça ça semble effrayant mais rassurez-vous, je suis plus heureuse sans mon tee-shirt et en ayant respecté le protocole qu'avec mon tee-shirt en ayant triché (vous êtes rassurés ?))... bon, c'est du protocole ou de la maniaquerie ?

Du coup, ça y est, ça ressemble à une pensée du soir alors que ce n'est même pas vraiment ça que je venais écrire ici.

Peut-être que c blog, c'est tout ça et plein d'autres choses, tout ce qui me passe par la tête en fait. Ca m'arrive de me demander pourquoi je le fais mais je pense vite à autre chose, j'ai un peu honte de prendre à ce point plaisir à raconter ma vie comme ça. C'est le journal intime que je n'ai jamais réussi à écrire ? Et bien non même pas, parce qu'en fait, il y a milel choses qui composent mon quotidien et que je ne raconte pas ici, parce que je les trouve trop intimes. Je suis contente de ressentir que j'ai des barrières.

J'aime écrire ici, et puis des fois, ça m'aide de relire un peu. Je vois que j'évolue sur certains points. Et pusi même si je ne vous connais pas, vous, les lecteurs, je ressens de l'amitié pour vous, finalement vous vous dévoilez un peu parfois, en commentant. En septembre, quand je vous avais demandé qui vous étiez, j'avais été surprise de voir que vous étiez vachjement musiciens, profs de musique, directrice de conservatoire. Vous le savez que j'ai un cd de Pascal Obispo (que je n'écoute plus depuis longtemps, mais quand même, je n'arrive même pas à m'en débarasser, ça m'émeut de relire les titres à l'arrière du boitier, de me rappeler les airs, ça fait revenir ma 5ème, les samedis soirs où on regardait Arthur à la télé en famille, avec Billy Paul qui venait chanter à la fin, et comment j'aimais trop regarder longuement par la fenêtre de la voiture quand on allait en virée à Paris et que mon père prenait son pied en conduisant de façon sportive dans les rues de la capitale) ?

(Ca me fait penser : l'autre jour, je pensais aux parents de Vanessa Paradis, qu'on nous présente toujours comme des gens simplissimes habitant un pavillon de banlieue au crépi jauni : quand même, ils ont eu chez Johnny Depp pour Noël ! Et avant ça, Lenny Kravitz ! Bon, Florent Pagny, j'espère que les huitres n'étaient pas fraiches... Et maintenant, Benjmin Biolay ! Ca fout la pression quant aux cadeaux à choisir quand même.)

Bref, je voulais juste dire que ça me manque de ne plus écrire ici même si souvent j'ai envie mais je ne sais pas quoi dire. Et vous me manquez aussi. J'ai toujours cette image de petites fenêtres allumées un peu partout, chaleureuses.

Je vous quitte sur une photo de la plage de Kerlouan, idéale. Je vous embrasse !

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20 septembre 2013

Alors voilà il est revenu. A l'avance, je me

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Alors voilà il est revenu. A l'avance, je me demandais comment on allait faire pour se parler vu qu'on allait tous les deux avoir mille trucs à se raconter et l'impatience de les raconter. Finalement ça s'est assez bien goupillé cette histoire, on a rebondi comme des lièvres sur les paroles l'un de l'autre.
Au départ, quand il a frappé à la porte (il avait juste emporté la clef d'en bas) et que je lui ai ouvert, il y a même bien eu une minute (et peut-être même un peu plus) où on n'a rien dit du tout, où on s'est contentés de se regarder, des sourires jusqu'aux oreilles.

Il a perdu deux kilos (on ne peut rien lui confier) mais il a pourtant quand même réussi à cuisiner sur son réchaud, perdu en pleine nature. Il m'a montré des photos de couscous au miel et aux abricots, figues, raisins secs et dattes (et noix diverses + viande séchée épicée), en me disant que c'était super bon. Il a aussi mangé des tas de desserts anglais photographiés au préalable et qui m'ont fait baver sur le clavier. Il a vu l'immensité, il a goûté à la solitude profonde, il a traversé des rivières, a écrit dans des livres d'or de bothies, a discuté avec quelques personnes croisées. Il n'a pas trempé le bout de ses orteils dans la mer. Il a transformé la protection de pluie de sa tente en cape lorsque sa cape officielle s'est déchirée suite à un coup de vent. Il ne s'est pas perdu. Il a été bien, il a apprécié et visiblement dégusté le moment.

De mon côté, j'ai aimé la petite période aussi. Il m'a manqué, mais j'ai aimé me démmerder un peu, faire comme j'avais envie dans l'ordre dont j'avais envie. J'ai aimé choisir mes horaires, j'ai aimé comme lui que personne ne sache où j'étais quand j'y étais. Et même si j'ai été infiniment heureuse de le retrouver, ça m'a fait un léger choc de devoir revivre avec quelqu'un.

J'ai beaucoup aimé écrire ici tous les soirs et vous sentir là, comme autant d'oreilles attentives et bienveillantes. C'est bizarre à dire vu que je suis assise, silencieuse, derrière mon ordinateur, et que vous êtes assis, silencieux, derrière les vôtres, mais écrire ici m'a fait me sentir très entourée pendant ces seize jours. Alors merci.



Cette semaine, les étudiants avaient tous déserté mon job alimentaire, et je me suis rendu compte que je ne pouvais absolument plus assurer le travail toute seule. Là c'est vraiment trop fatiguant. J'ai encore trois semaines à tirer. Je suis entrée dans le huitième mois, l'autre jour. Ce n'est plus possible et je n'aime pas ce sentiment d'inefficacité qui m'a gagnée. J'arrive en forme le matin mais au bout d'une heure, je flanche, j'ai la tête qui tourne, les yeux qui se ferment, mal partout et le cerveau qui ne répond plus. Le bébé ne peut carrément plus du tout dormir, je le sens se mouvoir dès que je bouge un muscle de plus que celui de l'avant-bras.

Cette semaine, je l'ai imaginé différemment d'avant. Avant, dans ma tête, c'était une minuscule crevette, un bébé mais en miniature. Tout à coup, le sentant de plus en plus nettement trop serré dans moi, je me le suis figuré tout replié, replet, avec les yeux fermés au-dessus de pommettes épaisses et molles, comme deux plis rieurs. J'ai vu ses cheveux bruns collés sur son crâne par le vernix. Je crois qu'il a trouvé son prénom, aussi...

On a revu Milky-la-kiné qui m'a appris la respiration d'usage pendant le travail. la prochaine fois elle nous montre les positions à adopter, ensemble, pour avoir moins mal et que les choses avancent convenablement. C'est très bien...

J'espère que vous allez bien, à bientôt j'espère !

30 octobre 2014

Et finalement j'ai re-disparu. Mais je reviens.

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Et finalement j'ai re-disparu. Mais je reviens. J'aime bien, ici.

Bientôt, nous fêterons le premier anniversaire de Petit J.. A cette occasion, des sentiments mêlés me reviennent, l'excitation et le trac de l'attente, la joie et l'incroyable de l'accouchement, mais aussi des relents de choses faites ou entendues qui n'auraient pas dû être faites ou dites, à la maternité. Des regrets que j'ai sur le coeur depuis lors, l'impression de m'être privée de quelque chose en étant très mal alors que j'avais un adoré petit bébé dont profiter. Je me sens enfin prête à remplir ce formulaire de satisfaction proposé par la maternité. L'hôpital ami des bébés n'est pas forcément l'ami de la maman.

Si je pouvais faire exectement ce dont j'ai envie, je prendrais rendez-vous avec les gens qui ont suivi ma grossesse et mon accouchement. J'ai été très frustrée de partager une telle aventure avec des personnes que j'ai appréciées (et qui m'ont suivie dans le vrai sens de "suivre" : j'ai fait des choix, elles ont dit oui - j'ai eu vachement de chance) et puis une fois l'aventure "grossesse" terminée, de ne plus les revoir,voilà, comme ça. Sans plus.

Je suis partie en vacances, d'abord seule avec mon enfant, et puis ensuite en petite famille avec mon cher Grand J..
Les premiers moments, juste avec Petit J.. C'était trop bien ! On est allés chez des amis, qui nous ont dorlottés, mais vraiment. C'était comme un massage d'épaules mais à l'échelle de la vie, des journées. Un délassement offert, comme ça, par amitié. Petit J. a découvert les sardines et comble de l'incroyable, ce n'est pas son père, qui en est friand, qui lui a fait goûter, mais moi quis suis censée ne pas aimer ça mais qu'en fait je me suis rendu compte que c'était super bon. Et la bonne nouvelle : privée de sardines par méconniassance depuis 29 ans, mon quotat de sardines à manger est énorme ! Je n'y ai pas encore touché et c'est cool parce que vu comment j'ai entamé le quotat chocolat...

J'ai présenté Petit J. à un prof des beaux-arts du Havre.  Je me souviens d'un premier rendez-vous pour parler de mon travail à l'école, où on a effectivement parlé de mon travail, puis du sien, puis on s'est mis à deviser sur la vie. Il y a des fois où l'amitié, ça commence directement, on dit parfois qu'on n'a pas besoin de se parler ni de se voir souvent avec ses amis, pour que le lien reste et qu'on se retrouve comme si on n'avait jamais été séparé. Et bien des fois, ça commence aussi comme ça. On est directement ami.
J'avais donc revu cet amiprof une fois depuis Le Havre, il avait fait une halte à Bruxelles sur son chemin. C'est peu, et alors j'ai toujours peur que ça ne colle plus quand je vais retrouver les gens. Comme ça collait bien avant mais qu'il y a eu du temps, j'ai peur que les lignes aient été faussement parallèles et se soient subrepticement éloignées sans qu'on le voie, en croyant se suivre.
Je tape le code en bas, je monte les six étages, mon bébé endormi contre moi, mon sac de rando sur le dos (je ne peux pas voyager léger avec mon bébé, vu que comme doudous il a choisi un pull angora et une couverture en alpaga (et qu'au cas où, je voyage aussi toujours avec son lion, pour qu'il reconnaisse un peu le décor), c'est lourd, j'ai trop chaud et un peu la trouille. Et puis en haut, il y a deux portes, chacune décorée d'une carte postale, une poétique genre sacs de lavande sur un marché provençal, et une improbable, je choisis l'improbable et c'est banco. Et puis là il y a un grand canapé, une peau de vache par terre, de la farine de maïs dans un placard, une fenêtre ouverte sur une cour d'école en pleien récré. Petit J. machonne son croûton de baguette, observe de loin notre hôte, puis fini par se hisser sur ses deux pieds en se tenant à son genou. On se sent bien. je me laisse préparer des crêpes aux courgettes avec des oeufs sur le plat dedans, je bois l'infusion d'orties pas si mauvaise que ça. On discute quatre heures comme dix minutes, et je me sens infiniment entourée et reconnaissante.

13 octobre 2013

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Il me reste une semaine de travail, ça paraît rien mais c'est énorme. Ca fait déjà bien deux semaines que chaque matin, quand mon réveil sonne, je le repousse à un quart d'heure plus tard, et un quart d'heure plus tard des fois je suis au bord des larmes tant ça me semble insurmontable, une journée, comme ça, devant moi.

Il y a un matin comme ça où j'étais de méchante humeur (en plus d'avoir le cafard et d'être crevée - la journée qui commence bien), et je me suis tournée dans le lit vers J. et là, je l'ai vu me sourire de toutes ses dents dans la pénombre de la soupente, et s'exclamer "bienvenue dans cette journée !!!" en ouvrant grand ses bras. J'ai éclaté de rire et ça a tout rattrapé.

Ce week-end, je me suis dit "ma fille, songe à ta valise" et je me suis lancée. Celle du bébé est prête, on a choisi sa première tenue qui finalement ne sera pas celle que j'ai pensé que ce serait pendant toute ma grossesse. Ce sera le petit body blanc à motif cerises bleues offert par ma mère, un vieux pyjama du couz' de Chelles, et le cache-coeur orange. On a séléctionné ces habits-là en se disant qu'ils seraient les plus confortables, les plus mous, les plus doux.

Je n'arrive plus à suivre niveau mails, nouvelles, rendez-vous, j'ai décidé de m'autoriser à attendre la semaine prochaine pour reprendre le fil de tout ça. Maintenant, je n'ai qu'une envie, quand je sors du boulot : rentrer à la maison le plus vite possible, manger puis passer l'après-midi à lire et à dormir bien au chaud sur mon lit. Et c'est ce que je fais. Merci pour votre patience...

Hier, nous sommes allés chez Inno acheter quelques trucs. A un moment, je me cherchais des culottes top confort pour après l'accouchement (et d'ailleurs la big loose, j'ai acheté un lot de quatre et une fois rentrée chez moi je me suis rendu compte qu'il n'y en avait que trois dans la boîte, il va falloir y retourner... pffff....) et J. s'enquiquinait peut-être un peu (mais rien qu'un peu hein) et il m'a dit "oh ! devine qui je viens de voir passer !" ??? Le gynéco-chirurgien-accoucheur !!!

Ma valise n'est pas prête mais quand même, ça avance cette histoire.

Une fois, il y a quelques mois, je réfléchissais et je me disais "ce qui serait vachement pratique, ce serait d'avoir des espèces de rectangles de tissu à mettre sous la tête du bébé quand il dort pour éviter de devoir changer ses draps tous les jours pour cause de bavements intempestifs". Je me suis donc mise à fabriquer des rectangles dans de vieux draps tout doux. Et puis là, une gentille blogueuse m'a envoyé un mail et m'a dit "ce qui est vachement pratique, ce sont les langes, à mettre sous la tête du bébé dans son lit pour recueillir sa blanche bave, ça se trouve pour trois fois rien chez Hema !".
Ah ah !!! Et moi j'avais gentiment commencé à découper et à coudre les bords de mes rectangles... Du coup, je me suis dit que tant pis, je continuais sur ma lancée. Ca a trainé, trainé, trainé... Et voilà à quoi j'ai passé une bonne partie de ma journée... Mais c'est fini, ils sont même propres, ils sèchent sur la rambarde. Je les appelle "carrés à baver" même si ils sont rectangulaires.

Maintenant je dois coudre la toile cirée à langer.

J. a préparé la première embeurrée de chou de la saison, que c'est bon !

Cet après-midi, on a sorti les habits d'hiver et rangé les habits d'été. On a encore réussi à sélectionner un bon demi carton de trucs à filer à l'armée du salut. Je n'aime pas trop mes/les habits d'hiver... Les tee-shirts à manches longues, ça m'empêtre, les pulls, c'est triste, les pantalons, ça m'engonce, les chaussettes, ça gratte, les manteaux, ça fait transpirer tout en ne réchauffant pas assez. Trop cool quoi.

On a même mis un petit coup de chauffage pour cause d'humidité ne voulant pas sortir par les fenêtres restées un bon moment entr'ouvertes.

Il paraît que si je perds les eaux, j'ai interdiction d'aller à pieds à la maternité, je dois impérativement me faire conduire en voiture, au cas où le cordon serait emporté par les flots, devançant la tête du bébé, et du coup, pincé dans l'étroitesse du col, ne l'alimentant plus assez. La kiné et l'échographiste tiennent ce discours, la sage-femme qui nous a guidés pendant la visite de la maternité a dit que ce serait quand même vraiment pas de bol que ça arrive (le coup du cordon coincé dans le col). Vendredi on aura l'avis du gynéco mais de toute façon, je crois qu'on n'osera plus prendre le risque, maintenant.

Je n'ai plus mal au dos au cinéma.

Salut !

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30 novembre 2014

Je trouve la vie très chaleureuse en ce moment,

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Je trouve la vie très chaleureuse en ce moment, et c'est miraculeux parce que normalement, journées courtes riment dans ma tête avec gros cafard, pluie, froid, fatigue, marre. Et bien là, non.

C'est grâce à ma nouvelle phrase magique que je me dis à peu près vingt fois par jour, "ce qui est fait n'est plus à faire", du coup je fais tout ce que j'ai à faire, je ne laisse plus traîner ce bouchon de rouge à lèvres blanc par terre, je fais tout de suite les lits, je m'occupe de la paperasse dès que j'y pense, etc.

C'est grâce à un équilibre nouveau, émerveillant, qui se dessine dans notre petite et jeune famille. Non parce que voilà, avec J. le Grand, on s'entend bien mais on se déchire aussi, on se déteste aussi, on en a marre l'un de l'autre, on se trouve mutuellement mal coiffés, on s'exaspère, bref, on ne s'amuse pas tous les jours. Surtout quand on a mal dormi et qu'on manque de temps pour nous deux et de temps pour soi-même tout seul. Il y en a toujours un de nous deux qui doute, qui n'est pas trop content de quelque chose, qui se réveille de mauvaise humeur ou carrément dépité et ça flingue toute l'ambiance d'une maisonnée. Et donc, depuis la naissance de J. le Petit, notre relation vacillait comme un fêtard à six heures du matin. Whou, whou, un jour ça allait et l'autre pas, une semaine ça allait et l'autre pas. Et puis là, ça y est, on se retrouve. C'est comme un retour d'Ecosse après dix jours sans se voir, sauf que ça aura duré bancalement onze mois. Et puis chacun de son côté a réglé des choses qui sommeillaient (pour moi, ce fut de m'occuper sans lui de Petit J. pendant trois jours chez mes amis, j'ai compris que j'en étais capable et j'ai pu tourner une page très raturée) et là, ça va. Ca va ça va bien. Presque plus de bas, et quand on sent que ça va mieux, et bien ça motive à faire en sorte que ça continue comme ça. Que c'est agréable... Aaaahhh... c'est un bain chaud après une balade dans la bouillasse...

Le mieux, l'aller-bien, ça donne une énergie ! Alors on fait plein de choses, seuls, à deux, à trois, et c'est bien, et c'est bien que ce soit bien et maintenant ce serait bien que ça reste bien.

C'est grâce à des illustrations qu'on m'a demandé de faire et que je suis heureuse de faire (bien qu'un peu stressée).

C'est grâce au sommeil qui m'est revenu. J'étais devenue insomniaque, rien à voir avec le jeune poulet qui dort douze heures par nuit depuis une dizaine de jours. C'était comme ça, mystérieux. Et puis là, j'ai mis à mon oreiller  une taie d'oreiller trop petite pour lui et du coup ça le tasse un peu, ça le rend plus épais et je dors beau-coup mieux ! Voilà, c'était mon oreiller qui était trop raplapla. J'en étais sûre parce que j'avais remarqué que lorsque J. le Grand se levait pour s'occuper de Petit J. le matin,  et que je me rendormais en superposant nos oreillers, et bien il n'y avait plus de problème. Du coup, je crois que je vais investir dans un super oreiller de la mort qui tue, ça va être tip-top.

C'est grâce à ma toute nouvelle capacité à m'énerver quand je suis énervée, et à pleurer quand j'ai envie de pleurer. Je l'attendais et elle est finalement arrivée, à force de penser à elle. Vendredi, je me suis fâchée avec deux de mes collègues, je n'ai jamais été aussi heureuse de toute ma vie (j'exagère un peu). Déjà, j'avais trop raison d'être fâchée. Ensuite, j'ai dit tout ce que je pensais sans rien censurer, je n'ai pas réfléchi à la façon dont ils allaient le prendre mais je me suis plutôt concentrée sur ce que je pensais vraiment pour le dire très exactement, et puis à la fin j'étais tellement énervée que les larmes me sont montées aux yeux et je n'ai pas cherché à les retenir. Et après, je n'ai pas regretté de m'être fâchée. Et là je ne suis même plus fâchée contre eux.

C'est grâce à la perspective d'un voyage à Marseille début 2015, grâce à ces projets d'aller vivre ailleurs qui s'affinent. C'est aussi grâce à ce Noël chez nous avec mes parents qui se profile, et de nos discussions sur comment ça va être qu'on a, J. le Grand et moi. Plutôt salade au poisson grillé, plutôt rôti lardé ? Et le sapin, on va le mettre où ? Et on va jouer au Monop' ? Et Petit J., on lui offre quoi ? Aaaaah, c'est bien !

29 mars 2015

l'état d'esprit Lozère

L'état d'esprit Lozère, c'est quand je me sens comme la fois où on y est allés, et aujourd'hui j'avais l'état d'esprit Lozère et c'est très bon.
C'était en 2013, au printemps, il faisait un temps pire que merdique (de la pluie en permanence), mais j'avais posé mes congés et on devait chercher une destination de vacances, J. le grand et moi.
J'avais repensé à ma soeur et à son compagnon qui avaient l'habitude de louer un gîte avec cheminée et on s'est dit que c'était un bon critère. On avait décidé de louer quelque chose perdue au milieu de la nature, avec une cheminée.
Je me souviens de mon état d'esprit, les deux semaines précédant notre départ : j'y étais déjà.
On avait trouvé un gîte Clévacances qui faisait très gîte, ça se voyait sur le site qu'il allait y avoir du faucheux et de la dentelle (mais pas trop).
On avait regardé quelle météo on allait avoir et comme a priori c'était pluie pluie et pluie, on avait été chez Decath' s'acheter des bottes de pluie, je nous rêvais en Aigle mais le vendeur nous avait dit qu'on allait déraper dans la bouillasse, et qu'on ferait mieux de prendre des bottes de chasse, ce que nous avions fait.

L'était d'esprit Lozère, c'est en avoir rien à faire de la pluie parce qu'on est bien, là. C'est se sentir bien à l'intérieur. C'est être entre nous. C'est prendre soin du moment. C'est trouver la nature bien belle et agréable, même sous la pluie (et la neige le premier matin...) par un froid glacial.

C'est installer le petit-déjeuner sur la terrasse même si ça caille, pour profiter du rayon de soleil matinal.
C'est faire ses courses dans un Cora inconnu un matin de semaine et que ce soit désertique.
C'est acheter du pain dans la boulangerie du village qui ne ressemble pas à une boulangerie mais à une maison dans laquelle on aurait le droit de rentrer et qu'il y aurait quelques pains alignés là et qu'on pourrait en choisir un.
C'est superposer tous nos pulls pour ne pas mourir de froid.
C'est rouler dans la montagne et goûter à la verdure et au silence.
C'est rencontrer en une heure de trajet de nuit, un cerf, plusieurs faons, des lièvres...
C'est rester collés toute la soirée au feu de cheminée pour ne pas geler sur place.
C'est goûter la saucisse locale qui se révèle être aux tripes et au chou et que j'ai eu envie de vomir (en plus j'étais enceinte, j'avais la papille sensible).
C'est une odeur spéciale, l'odeur de la Lozère et du gîte en Lozère.
C'est un truc que j'ai du mal à définir et à décrire, mais ce qui est sûr c'est que je l'ai déjà ressenti dans des crêperies bretonnes.
C'est lié à la pluie et au froid, et en même temps au sentiment d'être au bon endroit au bon moment avec les bonnes personnes.

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16 novembre 2013

demain

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Hier, le médecin spécial femmes était hyper enthousiasmé par mon accouchement prochain, il m'a quitté en me disant "bon bah à très bientôt !... mais pas dimanche hein, parce que je ne suis pas là !". Aaaaah, non, me dis pas ça Nath', moi aussi je veux accoucher avec toi !

Je lui ai dit combien le matin je me sentais sereine et prête à accoucher et comme la nuit venant, je sentais des angoisses monter en moi. Aujourd'hui, il a fait sombre et brumeux toute la journée et j'avais l'impression d'être dans un autre monde. J'ai l'impression que l'accouchement est une expérience mystique et comme lorsqu'on s'assied dans un train fantôme, j'ai mi super envie de rentrer dans le royaume des fantômes, mi super trop peur d'y être. Je sens que c'est un truc qui me dépasse l'accouchement, et je me sens prête à vivre un truc animal comme inquiète de ce qui va se passer réellement, puisque c'est une expérience qui m'est encore inconnue et qui visiblement est différente pour chaque femme...

Voilà pourquoi j'aimerais que mon docteur pour femmes soit là, avec J. et moi. J'aimerais ces visages connus autour de moi. Je lui ai donc dit mes angoisses à la nuit tombée, et lui m'a dit "ah non mais moi j'adore les accouchements de nuit ! Il y a une super bonne ambiance en maternité !!!". Ca fait un an que je fréquente assidûment cet hôpital et il va me manquer quand je n'aurai plus besoin d'y aller ! Je ressens de l'amitié (oui, carrément !) pour les gens avec qui je partage mes affaires d'embryons depuis la grossesse extra-utérine.

J'ai découvert le blog des Vendredis Intellos que je trouve super pour réfléchir à plein de choses de parents. Grâce à Oriane Lassus, j'ai aussi découvert Elizabeth Cotten et sa chanson Shake Sugaree, chantée par sa petite fille de douze ans, et qui est super belle...

En ce moment, j'écris un texte, comme ça, allongée sur mon lit, à la lumière de ma lampe de chevet et affalée sur mon coussin d'allaitement, et ça me rend super heureuse. Quand je l'écris, je suis plongée dans ce que j'écris, je ne suis plus à Bruxelles, plus dans l'automne, plus dans la brume. Voilà pourquoi je n'écrirai probablement jamais une histoire super glauque, à moins que je fasse une dépression.

Ma valise est tellement prête que j'y rajoute tous les jours du superflu pour le confort, par exemple du thé des moines en vrac dans une boîte, avec boule à thé. C'est parce que je me souviens du dégueulasse thé Pickwick de la clinique... un goût de fond de tasse de café refroidi, avec quelques cendres de clope dedans peut-être même.

Le 27, si je n'ai pas encore accouché, on a pris rendez-vous pour aller chercher ce bébé là où il est. En attendant, j'ai monitoring un jour sur trois...

A chaque coup de rame, prend la force dans la taille et dans les talons allez allons, allez allez allons...

Bonne soirée, merci pour vos pensées !...

8 décembre 2012

Libre et pas libre, de Brigitte Labbé et Michel Puech

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Les livres de la collection des Petits Goûters Philo devraient être remboursés par la sécu tant ils me semblent d'utilité publique. Personnellement, dès que j'en déniche un en seconde main qui ne soit pas encore chez nous, je l'achète sans hésiter et ce quel qu'en soit le thème. Et c'est fou ce que ça fait réfléchir. Ca répond à toutes les questions, même celles qu'on ne se posait pas. Vraiment, mais vraiment, achetez ces livres ! Donnez les à vos enfants, prêtez-les à votre mari, déposez-les sur la table basse de votre dentiste ! Après avoir lu ces livres, on est plus intelligent et plus libre (et pas seulement parce que c'est le thème de celui-ci), on se sent plus fort, on sait mieux ce qu'on veut, on choisit plus facilement. C'est une thérapie. C'est profond, c'est génial. Et ce qui ne gâche rien, c'est que c'est illustré par Jacques Azam qui est un géni, alors ! Pour tous mes coups de mou, mes bouquins des Petits Goûters Philo sont là. Ce sont comme des amis qui ont le mot qu'il faut (oui oui, carrément mais essayez et vous verrez !).

Je vous recopie la quatrième de couv' de celui-ci :

"Nous pouvons refuser les contraintes, les obligations, nous pouvons être obsédés par la liberté, ne penser qu'à garder notre liberté, à en avoir le plus possible. Mais nous pouvons aussi l'utiliser pour faire des choix qui nous font découvrir des plaisirs, des joies, des gens... Et alors la liberté devient un moyen, un moyen de construire notre bonheur, un bonheur dont nous sommes responsables".

14 février 2014

Si vous êtes un petit vieux et que vous avez

Si vous êtes un petit vieux et que vous avez perdu votre mouchoir, peut-être il est chez moi parce que je ramasse tous ceux qui trainent dans la rue.

Ca fait quelques années que tous les soirs, quand J. en père rempli mon assiette du met qu'il a préparé, je lui dis "merci pour ce bon repas Seigneur Jéjé" (ce qui nous fait rire bêtement). Et puis l'autre soir, peu après, je lui demande si il pense que les potes de Jésus l'appelaient Jéjé. Et là, d'une pensée à une autre, on se rend compte que lui, Jéjé, est le père de Jojo. Et là, il me dit "c'est l'inverse de chez Jésus où c'était Jojo le père de Jéjé".

Petit J. (qu'en vrai on appelle par son prénom entier, enfin surtout moi parce que J. le grand, lui, l'appelle surtout "mon bonhomme"), l'autre nuit, a eu la générosité de dormir de 20h50 à 5h50 !!! Je ne sais pas si vous vous rendez compte. Et cette nuit : de 21h10 à 6h30...

Je ne suis pas très petits noms en temps normal mais je l'appelle mon loukoum (ou ma fève), mon poulet, mon poulet joli, mon chou, puceron, mon petit coco, chou-rave fessu (enfin... c'est arrivé une fois, mais c'était sorti très spontanément !), palmier d'Autriche (aussi une seule fois mais comme "chou-rave fessu", c'était sorti tout seul et j'avais bien aimé), ou globule. Je l'appelle mon lardon, mon petit lardon grillé. Ou bien mon garçon, jeune homme ou mon grand. Ou mon chat ou chaton.

L'autre fois, dans un taxi prêt à démarrer devant un hôtel, il y avait un homme en costume regardant son téléphone, et au bout du doigt il avait un pansement, j'ai trouvé que ça ferait un bon début de film.

Lundi, je retourne travailler et je ne peux pas croire que ça fait déjà quatre mois que ça n'est pas arrivé... J'ai l'impression que c'était hier... quel coup au coeur... Même pas tellement de laisser le bébé (qui reste avec son père, donc ultra cool), mais de voir le temps filer comme ça... Je suis nostalgique dans l'âme mais ça se trouve renforcé par l'arrivée de notre enfant.

En bonus, je vous montre LA bouche de tortue, mais d'abord une photo de lui où il se marre, parce que je ne veux pas que la première photo de lui sur ce blog soit une photo où il est mécontent.


Bonne soirée, prenez soin de vous !

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5 août 2011

Les sandwiches aux rillettes sont prêts, j'ai mis

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Les sandwiches aux rillettes sont prêts, j'ai mis des cornichons mais coupés en deux dans le sens de la longueur parce que sinon ils prennent le devant sur les rillettes, j'ai pensé au propriétaire qui achète les cornichons par boîtes de conserve géantes tellement il aime ça.
J'attends le bip de Couacman pour courir le rejoindre à la station de métro, et qu'on coure jusqu'au loueur de voitures qui n'est pas la porte à côté mais chez qui on a nos habitudes. Je suis un peu stressée, j'ai hâte d'être sur le ring, ou même sur l'A19, jusqu'à l'A19 c'est des routes avec des fous du volant qui conduisent n'importe-comment. Le pompon, c'est l'avenue de Tervueren, c'est la place de l'étoile de Bruxelles je trouve. Le code de la route n'y existe pas. Mais on va passer ça, peut-être que comme c'est août, il y aura moins de monde, et ensuite, ce sera l'autoroute, ses aires et nos sandwiches aux rillettes.
Demain soir, on danse sur la chenille et on mange des coquilles Saint-Jacques, j'ai pris mes chaussures à talon mais je ne suis pas sûre de les mettre, j'ai pris trois robes au cas où je changerais d'avis. J'ai pris mon bouquin parce que chez les parents de Couacman, je m'ennuie toujours un peu. J'espère qu'il n'y aura pas trop de faucheux ou de bêtes bizarres dans notre chambre, surtout au-dessus du lit, là d'où elles peuvent me tomber dessus à tout moment. Il y aura les petits neveux et les petits chats de Lili. Et les biquettes et les petits veaux et les vaches et les poules et Roger le lapin et le chien des voisins qui mange les poules on le soupçonne. J'espère qu'il y aura le soleil et pas les bêtes d'orage. J'ai un peu la flemme mais je me réjouis du trajet en voiture et des sandwiches aux rillettes.

Sur la photo, c'est encore Eupen ! Bon week-end ! 

15 août 2015

J. m'a dit qu'il trouverait ça bien qu'on arrive

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J. m'a dit qu'il trouverait ça bien qu'on arrive à se débarrasser d'un quart de nos affaires avant de déménager, pour faciliter. Ce matin, au saut du lit, je me suis un peu lancée, j'ai eu envie de trier une boîte remplie de trucs et de machins dont j'ai jeté les trois quarts, finalement. J'ai eu envie de continuer. Le petit enfant a trouvé ça très intéressant, a regardé tout ce que je mettais sur le tas-poubelle, et quand J. m'a apporté un sac jaune, c'est lui, le petit, qui y a mis ce dont je voulais me libérer. Il pleuvait dehors, et finalement, on s'y est mis tous les trois et c'était un super bon moment, chacun affairé de son côté et tous ensemble à la fois.
Je me suis rendu compte que je faisais assez régulièrement ce genre de tri, et qu'il y avait des choses que je gardais non pas pour leur intérêt, mais pour une valeur affective d'une nouvelle sorte : ce sont comme des compagnes de tri. Je suis si habituée à tomber dessus quand je trie, je me dis "ah mais oui, cette image ! Je me rappelle !", et du coup je la garde juste pour la remercier de sa fidelité. C'est comme si ça me maintenait en vie de les garder, comme si ça me rajeunissait, ou plutôt, comme si ces petits machins étaient témoins de mon évolution, de mon avancée, de l'avancée de mon âge. Bref, à force, impossible de les jeter. Enfin, là, je me suis fait un peu violence mais j'en ai quand même gardé un peu...
Ca me rappelle un truc encore plus débile. En seconde, j'ai quatorze ans, je rêvasse à mon bureau en triturant entre mes doigts un petit bout de papier vert, une chute de papier. Je la plie et me retrouve avec un petit bloc bien tassé dans la main, et je ne sais pas ce qui me prend, enfin si, je sais très bien ce qui me prend, je suis une fille un peu superstitieuse même si je trouve ça incompréhensible, et en plus je ne peux pas m'empêcher d'attribuer une âme, une vie, aux choses. Bref, à ce moment-là, je me dis que tant que je possèderai ce bout de papier plié, tout ira bien pour moi. Ca fait seize ans, et régulièrement je tombe dessus en me disant "pffff n'importe-quoi" tout en n'arrivant pas à m'en débarrasser... Il a longtemps été dans la poche avant de mon sac à dos mais ce n'est pas là que je l'ai croisé la dernière fois, je ne sais plus.
Je suis retombée sur un carnet dans lequel nous avions fait une liste de prénoms, bien avant Joachim, pour rigoler. "Joachim" y figure, à la toute fin de la liste, et j'en étais toute surprise. Jérôme pas. On ne l'avait pas entouré parmi nos préférés. C'est un prénom que je n'aimais pas du tout quand j'étais petite... il me dérangeait un peu, et maintenant, j'aime être dérangée (enfin surtout, il ne me dérange plus).
Avant qu'on apprenne qu'il se passait à l'intérieur de moi une grossesse extra-utérine, ce prénom nous était revenu, au cinéma. C'était Main dans la Main, de Valérie Donzelli. Après, on était rentrés à pieds, main dans la main, et en traversant entre le Palais Royal et le Parc Royal, j'avais dit "eh, je me suis dit, "Joachim"... c'est super, non ?" et Jérôme m'avait dit "ah mais c'est fou, je me suis dit pareil !". Je me voyais déjà un jour un fils se déplaçant en skate sur les routes de campagne, et dansant bien comme ça. J'aime bien aussi l'idée du prénom cinématographique... Et puis malgré nos hésitations, ce prénom est resté le bon, aussi parce qu'il ne nous évoquait rien. Enfant timide, enfant agile, enfant soigneux, enfant frondeur, enfant intrépide ? Niet, la page blanche dans nos esprits. Nickel pour lui.
Je n'aurais jamais imaginé avoir un jour un enfant appelé Joachim, j'étais la première surprise de ce prénom choisi, et j'ai bien aimé ça. En fait, on a choisi en plein dans le mille le prénom qui était vraiment celui qu'il fallait qu'on lui choisisse, celui qui correspondait aussi à qui nous étions, nous. Mais sur le coup, c'était comme une bizarrerie de me découvrir future mère d'un petit Joachim.

4 octobre 2015

Au départ, j'ai trouvé ça un peu douloureux que

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Au départ, j'ai trouvé ça un peu douloureux que ça se fasse dans la précipitation, et puis finalement, je suis heureuse que ça se fasse dans la précipitation... ça laisse moins de temps pour réfléchir. Et finalement, même dans la précipitation, je trouve que j'en ai encore trop du temps pour réfléchir...
Alors on part. Dans une semaine. On retourne en France, dans une ville dont je n'avais jamais entendu parler, au nord de Lyon. Un endroit où nous n'avions jamais mis les pieds, où je n'ai jamais mis les pieds, J. oui maintenant qu'il y a passé les tests et l'entretien d'embauche, maintenant qu'il y a cherché un appartement.
Quitter Bruxelles, qui m'a si souvent agacée, se révèle bien difficile, finalement, j'y ai pas mal le coeur soudé. Ca fait huit ans quand même...

20 mars 2016

Un jour, il y a longtemps (ça se compte en

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Un jour, il y a longtemps (ça se compte en années), m'est venu une idée : demander pour Noël 52 pots de confiture, une pour chaque semaine d'une année. Le Noël suivant, je n'ai pas reçu ce cadeau.
J'ai oublié.
Et puis à Noël cette année, je reçois un petit paquet mystérieux de la part de ma mère, je l'ouvre et dedans je trouve un drôle d'instrument inconnu... Je fronce les sourcils (pas fâchée ! Interrogative !). Je lis que c'est un instrument de la marque Le Parfait, mais je ne comprends toujours pas. Alors elle me rappelle ma demande de quelques années plut tôt... Et là je découvre que pendant un an, en prenant du retard quand j'étais en visite, ma mère a confectionné une confiture originale et unique par semaine, pour moi.
Les pots sont beaux (c'est mon père qui s'est chargé de la déco commandée par ma mère si j'ai bien suivi), les confitures sont délicieuses, et franchement, sans aucune exagération, c'est le plus extraordinaire cadeau de Noël que j'aie jamais reçu ! Tous les diamnches, j'ouvre un nouveau pot (aujourd'hui, pastèque - la semaine dernière, abricot-menthe (je me suis trompée avant-hier, j'ai dit "abricot-basilic !)) et c'est la fête.

Ca associé à l'abonnement au 1 reçu pour mon anniversaire... mes semaines sont rythmées par ces joies sincères.

23 janvier 2017

A.. A., je sais, tu as de très beaux côtés. Tu

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A.. A., je sais, tu as de très beaux côtés. Tu sens la montagne, par endroits. Tes habitants sont chouettes comme tout. Tes levers de soleil déchirent. Tu es chaude et ensoleillée l'été, et l'été dure très longtemps avec toi. Tu es verte. Tu as une gare reliée à pleins d'endroits où on est contents d'aller. Tu as une école mignonne comme tout avec la meilleure institutrice de la Terre à l'intérieur. Tu as un super festival de musique l'été. Tu n'es que possibilités de balades. Tu as deux châteaux forts rien que pour toi. Je sais tout ça... Mais la médiathèque qui ferme un an pour travaux sans aucune solution de remplacement, tu comprends que ça pardonne pas ?
Le boucher a écrit "escargots de Bourguogne" sur sa pancarte.
Les attrimaths servent de petits légumes coupés pour la dînette.
La neige ne fond pas, depuis quelque chose comme dix jours, et j'en ai marre de la voir.
J'ai lu ce livre, au départ parce que la fille de la couverture me faisait penser à ma moyenne soeur, et au final, je l'ai adoré, mais vraiment ! Le genre de livre qui rend heureux !

1 juin 2017

Je ne sais pas pourquoi mais j'ai envie d'écrire

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Je ne sais pas pourquoi mais j'ai envie d'écrire un billet, en tout petit. Peut-être qu'après je n'aurais plus envie pendant six mois.
J'espère que tout le monde va bien chez vous. Nous allons bien.
Nous mangeons des tartes aux fraises avec de la crème patissière à la vanille et une pâte sucrée de Cyril Lignac.
Quand j'étais enfant, j'avais la nostalgie, la saudade peut-être même, de ma classe, des élèves, des instituteurs, à la fin de chaque année scolaire. J'étais enfant mais je crois que je me rendais parfaitement compte du temps qui passait, des gens qu'on a aimés mais qu'on ne reverra pas, et de l'inexorable course du temps (carrément !). Depuis l'adolescence, j'étais délivrée de ça, et puis tout à coup mon enfant va à l'école, et l'école est tellement géniale, la maîtresse tellement positive, drôle, intelligente, les élèves tellement mignons et sympathiques, ça y est, je la sens arriver la mélancolie... Je suis repartie pour un tour.
Hier, je suis tellement sortie de ma zone de confort, tellement plus que jamais, j'ai tellement tiré sur l'élastique qui m'y relie, je tremblais d'effort pour avancer malgré cet élastique qui me retenait, mon coeur ne battait pas à son rythme normal, je transpirais à grosses gouttes mais je l'ai fait, j'en suis sortie, et quand tout à coup est arrivé le coup de midi et que je me suis dit "je vais chercher Petit J. à l'école", j'ai sauté de joie, je me suis sentie décompresser en un instant, j'avais envie de danser, et j'ai comrpis que ma zone de confort, c'était eux.

10 avril 2016

Ah ouais c'est comme ça l'Ain !?

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On a des copains, à A., à qui on prête notre place de parking vu qu'on n'a pas de voiture. Et eux, et bien ils nous prêtent leur voiture si on veut, le week-end. On en a profité pour la première fois aujourd'hui, on est allés à Cerdon, et on y a fait une randonnée magnifique. On était tous les trois ravis et heureux. Pourtant ça partait mal, l'office de tourisme qui d'après internet allait être ouvert ne l'était pas, la randonnée était hyper mal balisée et on a eu bien du mal à en trouver le départ... Et puis une fois lancés, les tensions sont complètement retombées. Tout en haut, on  a mangé des figues sèches, des abricots secs et des galettes normandes. Il faisait beau et chaud, les oiseaux chantaient, les odeurs sentaient et les fleurs se la pétaient un peu.
Tout change, les voitures ne sont plus les mêmes, les maisons ne sont plus les mêmes, les vêtements ne sont plus les mêmes, les comportements ne sont plus les mêmes, les ambiances ne sont plus les mêmes, le vocabulaire n'est plus le même. Mais les promenades dans la nature restent les mêmes. Les mêmes odeurs, les mêmes fleurs, les mêmes oiseaux, le même plaisir.

11 juillet 2016

Le réveil a été difficile parce qu'on n'avait pas

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Le réveil a été difficile parce qu'on n'avait pas dormi assez, mais facile parce que si on s'était couchés si tard, c'était pour regarder la finale chez nos copains d'A. qui sont si cool qu'on a l'impression de les connaître depuis toujours et d'être franchement à la bonne franquette chez eux. Ils avaient préparé des trucs d'étudiants, des rouleaux de jambon au boursin, une tarte tomate moutarde thon, et nous on avait fait deux cookies géants parce que lorsqu'on a un mini four, c'est vraiment plus rapide de ne faire que deux fournées avec un seul grand cookie dedans à chaque fois, qu'on rompt façon Christ mais qu'on ne le donne pas à ses disciples, on garde son morceau pour soi et les autres se débrouillent très bien aussi.

J. a emmené J. à la crèche, on était sûrs qu'il y retrouverait Dan la puéricultrice qui vaut le détour mais elle ne bossait que cet après-midi, alors c'était un peu un coup pour rien. Après, ils sont allés aux jeux et moi j'ai pu redessiner et re-redessiner cette femme enceinte qui mange une pâtisserie jusqu'à arriver à un résultat satisfaisant.

Pendant la sieste post-déjeuner de l'enfant, j'ai raconté à J. la crèche de mes rêves : une maison de famille du genre planchers qui grincent et petites lumières, une cheminée où on fait un feu (avec un pare-feu !) quand il pleut dehors, des tonnes de Lego pour jouer devant la flambée, un chat, et des parents invités à s'asseoir pour le goûter dans la cuisine quand ils viennent chercher leurs enfants. Je suis traumatisée par l'univers aseptisé de "notre" crèche, et je me demande pourquoi ce type d'établissemtns, comme les maisons de retraite dans lesquelles je suis entrée, aussi, se rapprochent toujours tant de l'hôpital dans l'ambiance, et s'éloignent autant de la Vie. Pourquoi il semble ne jamais y avoir du parquet ou une armoire normande dans une chambre de maison de retraite. Pourquoi il n'y a pas un salon cosy avec des tapis épais et des lampes à franfreluches dans une maison de retraite. A priori, si on est à la maison de retraite et pas à l'hôpital, si on est à la crèche et pas à l'hôpital, c'est qu'on va bien alors pourquoi ces linos, ce carrelage blanc, ces murs jaunes pâles, ces Mickey sur les vitres, ces surchaussures en sacs plastiques, ces chaises du catalogue spécial mobilier de maison de retraite. C'est un mystère pour moi. Je le dis comme je le pense, vive les microbes, vive la chaleur, vive l'ambiance feutrée, vive le vivant.

Et après la sieste, on a pu faire une balade de rêve sur les traces de la tournée 24 (la meilleure). Les deux couples de copains que nous nous sommes faits ici ont deux voitures chacun, et nous proposent de nous les prêter, alors on dit oui, on leur arrose leur jardin pendant leurs vacances et eux nous filent leurs clefs de bagnole. On a vu Evosges et Oncieu sous la pluie, le Bugey c'est vert, mais tellement vert !...

Photos prises il y a une semaine à 6h30 du mat', avant de retourner me coucher.

21 janvier 2016

Bonheur du jour 8.

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Le truc chouette aujourd'hui, c'était cette balade au pied de la montagne, pour acheter du miel directement à la ruche. Ca sentait la montagne, il faisait plus froid qu'en ville, et j'étais contente de rapporter mon pot vide et d'en prendre des nouveaux, genre le truc rêvé.
Sur le retour, j'ai essayé de me concentrer sur des endroits n'ayant rien à voir, pour me sentir encore plus là et pas ailleurs. J'ai pensé à Cergy-Pontoise et à La Défense (j'aime beaucoup aussi).

28 février 2016

Ce matin, pour bien clôturer la semaine, j'ai

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Ce matin, pour bien clôturer la semaine, j'ai fait un gâteau aux pommes exquis (la recette est là) et la recette est si facile qu'on peut déjà l'inscrire au grand registre des recettes de famille. Cette semaine, j'ai aussi fait des endives au jambon et la majeur partie du gratin de bettes (J. est rentré avant que j'aie terminé et comme j'étais au bord de la crise de nerfs il a pris le relai, mais j'ai quand même préparé les bettes et la sauce crème (bien qu'en quantité insuffisante, à cause du livre qui, à la recette "gratin de bettes" donne comme ingrédient "sauce crème (voir p.65)", et dans les ingrédients de la sauce crème, il est dit "sauce béchamel (voir p.62)" et à la recette de la béchamel il est écrit dans les ingrédients "roux blanc (voir p.58)", et le pompon, on me donne la recette pour faire 30g de roux blanc mais il en faut 60 pour la béchamel (bon, là, ça va) mais la recette de la béchamel est pour 2,5 dl de béchamel, sauf que pour la sauce crème il faut de la béchamel mais faite avec une partie de crème liquide et pas du lait, et puis la recette de la sauce crème, c'est pour 2,5 dl de sauce sauf que pour le gratin de bettes il en faut 6 dl, BREF, j'ai eu les larmes aux yeux et quand J. est revenu, j'ai rendu mon tablier). Dommage parce que bien qu'en quantité insuffisante, ma sauce crème était exquise...

Cet après-midi, pendant la sieste du Petit J., nous nous sommes installés par terre dans notre chambre pour continuer de vider des cartons (oui, il en reste), et jeter un max de trucs. On est tombés sur la collec' de petits carnets de J. (qui en a plus que moi mais des moins mignons) et il a fallu tous les regarder page après page pour voir lesquels contenaient des idées de génie, et lesquels contenaient des offres d'emploi de l'ANPE de 2006 (ceux-là on pouvait les jeter). Pendant qu'il faisait ça, j'ai préparé le goûter que nous avons pris sur un plateau, là. Et puis j'ai lu mon livre. Et au final on a pu jeter deux cartons en sortant faire de la draisienne, après.

5 novembre 2018

A la montagne, deux trucs qui me plaisent

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A la montagne,  deux trucs qui me plaisent beaucoup.

D'abord, les gens ne mettent pas de haie autour de leur chalet, ni de barrière. Les maisons sont comme posées au milieu des prairies et pelouses, on ne sait pas où s'arrête le terrain de chacun. Ca donne une impression d'espace infini.

Ensuite, quand on est sur le flanc d'une montagne, on voit toutes les maisons sur le flanc de la montagne en face. Elles ne sont pas cachées les unes derrière les autres comme les maisons posées sur une simple campagne toute plate. Elles sont comme posées sur un drap sous lequel s'engouffrerait un courant d'air, alors on voit tout. On est comme face à un livre d'images dans lequel il y aurait plein de trucs à regarder.

22 mars 2020

confinement, un jour

Je découvre qu'on peut avoir un léger cafard du dimanche soir, même en plein confinement quand le lendemain ressemblera en tous points au jour même (à part qu'il faudra que je bosse, mais bon, ça me fait plaisir !), et alors qu'on n'a même pas regardé Benny Hill.
Ce qui est effrayant dans ce confinement, le fait qu'on ne sait pas trop combien de temps il va durer et quand il prendra fin, est aussi ce qui m'y plaît terriblement : être assignée à résidence avec J. et J., à l'infini. Il y a un grand bonheur dans ce tracas. Je pourrais me lover là-dedans et m'y laisser mourir de complétude. Je suis sûre que la joie de retrouver l'air frais, mes jambes, la nature, quand nous serons de nouveau libres de nos mouvements, sera accompagnée d'une petite violence, de devoir sortir de cette coquille, voler hors du nid, me séparer d'eux, communiquer avec d'autres humains que je connais moins. Je suis confinée, confinée dans ma zone de confort.

Nous avons fini par prendre possession du parking derrière l'immeuble. Au départ, je n'étais pas hyper chaude (quand on est confinés, on doit rester enfermés sans sortir comme des sardines dans leur boîte), je suis une fille assez jusqu'au-boutiste. Et puis clairement, au bout de cinq jours, c'était devenu trop difficile pour Jo, il était même devenu un peu trop pâle et tristoune. Ses branches ployaient vers le bas et ses feuilles commençaient à sécher et à s'enrouler sur elles-mêmes. Alors on s'est autorisé la cour qui sert de parking, à un moment où il n'y avait personne d'autre, et avec comme consigne de ne toucher à RIEN dans la cage d'escalier, pas la rampe, pas le mur, on se donne la main et c'est tout.

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J. et J. ont dessiné toutes sortes de parcours avec les craies de trottoir que nous avions eu la riche idée d'acheter en février. J. a pû faire de la trottinette, courir, sauter. Ses feuilles sont redevenues bien vertes. Ça nous a changé la vie.
Les dessins sont restés sur le parking, et plusieurs fois dans la même journée, des cris joyeux nous ont attirés vers la fenêtre de la cuisine, d'où nous avons pu voir les autres enfants de l'immeuble, jouer sur le parcours, chacun leur tour.
J'ai bien aimé ce partage du parking, sans se concerter, mais en faisant attention à ne pas se croiser.
J'ai rêvé à un "après" où le parking serait devenu une aire de jeu pour les enfants de l'immeuble, autant qu'un parking. Qu'ils puissent se retrouver pour y jouer ensemble. Venir sonner les uns chez les autres pour se rassembler. Je me suis même vue, dans trois semaines, toujours confinée, sortir faire des plantations dans je ne sais quel contenant sur notre place de parking laissée vacante.

27 février 2016

Je suis amoureuse de Lyon. On marche dans tous

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Je suis amoureuse de Lyon. On marche dans tous les sens, on l'arpente, on l'aime. Toutes les rues sont belles, il y a plein de chouettes trucs à voir, elle a des airs de Paris mais avec quelque chose du sud en plus... On adore y aller, ça rend chaque fois la journée festive. On commencerait presque à y avoir des repères et des habitudes...
Et puis aujourd'hui, Joachim y a fait un tour de manège, dans la voiture de pompiers.

C'est facile d'avoir des bonheurs du jour quand J. ne travaille pas le samedi. C'est si rare, c'est dur ces semaines de six jours, c'est tellement agréable d'être en week-end en même temps que tout le monde. Et ce matin, il s'est occupé de J. le Petit à son réveil, ce qui m'a permis de finir de lire Le Journal d'Henriette que j'ai emprunté à la biblio, bien au chaud sous la couette.

J'ai bien aimé aussi recevoir un mail d'un ami bruxellois, pas au courant que j'avais dessiné des marque-pages pour mon ex-employeur, et qui m'envoit une photo de ses doigts en tenant un, et qui me dit "Aaaaah, mais Couacbus, trop bien le marque-page, quand j'ai vu ça j'ai tout de suite reconnu ton trait !".

Et j'ai bien aimé aussi recevoir un mail de notre ex proprio qui a bien essayé de nous arnaquer mais qui me dit finalement que c'est bon, d'accord, elle va nous la rendre cette caution de 1300 euros, pffff...

Bonne nuit, prenez soin de vous.

18 juillet 2016

En ce moment, on écoute tous nos CD les uns après

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En ce moment, on écoute tous nos CD les uns après les autres, et comme je suis maniaque (sauf pour le ménage et le rangement), on n'a plus le droit de choisir, on doit les écouter dans l'ordre exact dans lequel ils se sont auto-rangés dans le meuble quand on a emménagé. Comme on en a dix fois trop et qu'on écoute toujours les mêmes, j'espérais qu'on allait se débarrasser de 80% de notre stock mais finalement, à chaque nouveau CD écouté, on se dit "eh mais c'est trop bien, pourquoi on l'écoute plus celui-là !?". On va quand même envoyer valser le deuxième CD de Nouvelle Vague qui est vachement moins bien que le premier à part la chanson Fade to grey mais on s'est dit que ça valait pas le coup de garder un CD juste pour une chanson. On a aussi décidé de virer mon double album de MC Solaar, et finalement c'est J. qui a le plus hésité quant au sort à lui réserver parce qu'en l'écoutant (l'avions-nous déjà seulement écouté ensemble ?), il a trouvé ça chouette. Mais quand on n'a pas écouté un CD depuis dix ans, je pense qu'il y a  des mesures à prendre, même douloureuses (là, ma chanson préférée).

Le CD de Nouvelle Vague ne m'évoque rien. C'est pour ça qu'il est si facile à jarter. Je ne me souviens même plus dans quelles circonstances il a été acheté. Nous avions le vague souvenir de l'avoir acheté ensemble mais sans mettre plus d'images sur le moment, l'endroit... Le premier CD de Nouvelle Vague, aussi écouté récemment (il était juste à côté de l'autre, un reste du classement alphabétique de notre cédéthèque à Bruxelles je suppose), me rappelle Rennes, ma chère amie C. qui était devenue vendeuse dans un magasin de beaux objets, et qui était si ravie de ce poste, qui prenait son rôle tellement à coeur ! Bref, elle voulait un CD pour parfaire l'ambiance du lieu, et elle m'avait emrpunté mon CD de Nouvelle Vague, qu'elle mettait en boucle tout le samedi dans le magasin, et c'est vrai que ça allait très bien au teint de l'endroit. Nous on allait la chercher cinq minutes avant la fermeture, on la trouvait toute fière derrière son comptoir, on lui achetait un truc à deux euros parce que sinon elle n'aurait rien vendu de l'après-midi et était un peu frustrée. Puis elle fermait boutique et on allait boire des Monaco parce qu'on était jeunes et que la bière toute seule, c'était encore amer pour nos papilles inexpérimentées. D'ailleurs, il faut que j'écrive un truc à propos des bars rennais, on en fréquentait plusieurs mais comme noms je me souviens de l'Artiste assoiffé (mon préféré car au moment du goûter ils servaient des biscuits ou des parts de gâteau gratos, et avec les boissons chaudes on avait un bonbon sur la soucoupe, et puis une ambiance très vivante et chaleureuse) et du Elsa Poppin (un truc du genre). Il y avait aussi le P'tit Vélo mais celui-là je n'ai jamais compris l'engouement qu'il suscitait. Les bars à Rennes, je ne sais pas si c'est un raccourci dans mon cerveau qui a imprimé à jamais "Rennes = Bretagne = Vannes = Mémé = marins bretons en cirés" mais bref, dans les bars à Rennes on se sent comme dans une cale de bateau et ça, c'est un truc idéal, parfait, confortable absolu. C'est ça qui fait que chez moi un jour, c'est sûr, j'aurai des maquettes de bateaux et des cartes accrochées au mur, et c'est pour ça que je suis en train de subtilement au fil des ans faire investir à J. dans une panoplie de fringues rayées. Dans les bars à Rennes le soir, il fait sombre et les lumières éclairent radinement, on est serrés mais tout le monde est sympa, il y a du bazar partout comme si on était chez soi, la déco semble avoir été faite par le patron et la patronne, les tables sont peintes maladroitement avec des petits dessins naïfs et colorés, il y a des journaux qui trainent et des tas de vieux trucs jaunis et un peu arrachés accrochés au mur, les hommes sont mal rasés et les femmes rigolent à gorge déployée.


MC Solaar, dans mon esprit, c'est Cergy-Pontoise, la Défense, ce genre de quartiers "nouveaux", modernes et spéciaux, des mecs en skate et sweats à capuches de quarante ans, une ambiance très banlieue que j'aime bien, et que je ressens encore en écoutant Faut que j'travaille de Princess Erika, une chanson que j'adore, très ambiancée CM2 dans mon esprit, très Cergy-Pontoise, oui. Un truc très serein, un sweat mais de bonne qualité, épais, pile à la bonne taille, gris clair.

Je suis avec J. depuis tant de temps (dix ans cette année !) que ça y est, il y a des fois où je veux raconter un truc de ma jeunesse mais je ne me rappelle plus bien mais lui peut me raconter parce qu'il était là. Un tiers de ma vie à ses côtés !

4 octobre 2016

Aujourd'hui j'ai attendu dans une salle faite

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Aujourd'hui j'ai attendu dans une salle faite exprès pour. Il y avait du lino par terre, d'une texture étrange, genre crumpets, plein de petits trous, mais verdâtre. Si on comptait tous les pieds de table et de chaises, ça en faisait 44. Sur la table, il y avait une nappe moche et des Galas et ça ne m'intéresse pas du tout mais j'avais pris mon livre qui est bien mais que j'ai du mal à lire, surtout depuis que page 114, l'héroïne, une fille on ne peut plus normale, découvre que ses mains sont phosphorescentes. Les angles de la pièce étaient très aigüs et très obtus et je me suis demandé quel genre d'architecte avait imaginé ça, et quel genre de pièce avait pû être aménagée-là avant que ce soit la salle d'attente de ce cabinet de médecin généraliste. J'ai imaginé une chambre d'enfant, mais cet angle mort derrière la tête de lit, et cet angle mort à côté du bureau, ça m'a dérangée alors j'ai pensé à autre chose. Les murs étaient jaunes pisseux et il y avait un néon au plafond. J'étais assise sur une chaise hyper confortable avec un dossier arrondi qui m'enveloppait, mais d'autres gens avaient opté pour des chaises d'école raides et froides.
Comme gens, il y avait au départ un homme et une femme (la femme en tenue traditionnelle indienne). L'homme avait une jambe rebondissante qu'il a fait rebondir sur le sol un bon quart d'heure avant que ce soit son tour, ça faisait trembler tout le sol de toute la pièce, j'ai repensé à ma mère qui trouvait ça énervant les gens qui rebondissent de la jambe, mais moi ça m'a automatiquement endormie et quand il est parti ça m'a manqué. La femme avait retiré ses tongs pour s'installer en tailleur sur sa chaise d'école, ça m'a impressionnée.
Il y avait aussi une fille qui faisait quelque chose sur un i-mac qui n'allait pas du tout avec l'ambiance du lieu, c'était une bonne idée.
Il y avait une dame qui lisait un article sur Kate Middleton, et après un article sur la vie de Céline sans René.
Après, trois personnes sont arrivées, toutes trois armées d'un smartphone et ont passé toute notre attente commune sûrement sur facebook, ou sur reporterre.net si ça se trouve.

Quand on arrive dans ce cabinet, il ya  une odeur de chat très forte, presque sexuelle. Ca me marque à chaque fois.
Le docteur va partir à la retraite à la fin de l'année, ce qui m'embête parce qu'il me convenait bien, il me fait penser à mon frère mais en plus vieux.
Quand on est dans l'entrée-accueil, toutes les portes de l'appartement sont ouvertes sauf la salle d'attente, la salle de consultation et les WC. Par les autres, on peut voir que la montagne de dossiers accumulés derrière la chaise de la femme du docteur-secrétaire se poursuit partout dans l'appartement. Mais des montagnes, vraiment. Des vraies de vraies montagnes, de papiers, empilés, retenus par des élastiques, dans toutes les pièces. Des piles d'un mètre de haut, partout, devant un frigo, derrière la chaise à roulettes. Je voudrais prendre des photos mais j'ose pas demander. La première fois que j'ai vu ça, après j'ai raconté à J. et j'ai crû que j'exagérais mais non, j'avais bien vu.

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