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31 mai 2020

J. est mauvais perdant. Au point que souvent, il

J. est mauvais perdant. Au point que souvent, il rechigne à faire un jeu de société alors que nous, on est hyper enthousiastes. La première fois qu'il joue au jeu, il est hyper content, et puis une fois qu'il constate qu'il peut perdre à ce nouveau jeu, il ne veut plus jamais y jouer.
Voilà pourquoi ce matin, ça m'a rendu tellement heureuse qu'il me propose une partie de petits chevaux. En plus, ça tombe bien, il n'y a rien que j'aime tant que les jeux où il suffit de lancer le dé et d'avancer son pion, avec un peu de suspense quand même, genre ce jeu-là ou le Jeu de l'Oie.
Bref, hop, on a ressorti le magnifique jeu qu'il a reçu à Noël il y a quelques années, avec plateau en moquette verte et pions en bois qui glissent dessus en faisant "chhh".
Au départ, je ne faisais aucun 6 donc mes chevaux restaient à l'écurie, ça piaffait à tout va mais j'arrivais quand même à les contenir. J., quant à lui, avait fait un 6 et faisait donc allègrement le tour du jeu sans aucun obstacle, joyeux et rigolard de me voir toute enfermée dans le box des rouges. Il a carrément commencé à monter à l'échelle, en toute solitude et liberté.
Et puis voilà que je me suis mise à faire 6 sur 6, des 6 et encore des 6, si bien que tous mes chevaux galopaient crinières au vent, et les siens moyennement, même si lui aussi avait fait un 6 de plus, libérant un de ses étalons.
Et là, le drame, chomp, un de mes chevaux a mangé un de ses chevaux. Je pense que rien n'aurait pu lui faire plus de peine à ce moment-là, il a éclaté en sanglots, et s'est enfermé dans sa chambre en s'exclamant "puisque c'est comme ça, je boude !". Au moins j'étais prévenue.
Du coup, j'ai laissé la partie en plan sur la table et je me suis levée pour faire autre chose, et je pense qu'il devait avoir l'oreille collée à la porte parce qu'il m'a entendu me lever et il m'a crié "maman, reste assise, je boude juste trois minutes !". Bon.
La partie a donc repris, dans la joie et la bonne humeur, jusqu'à ce que malencontreusement, sans faire exprès, un de ses chevaux mange un de mes chevaux. Il était très content puis finalement, il a eu un élan d'empathie et il a trouvé ça épouvantable de m'avoir fait une chose pareille, alors il a fondu en larmes et il a claqué la porte de sa chambre en disant "je vais bouder !".
De mon côté, j'étais deg' parce que j'étais vraiment satisfaite de jouer aux petits chevaux, mais les cassures de rythme, ça me file des points de côté, donc j'avais envie que la partie reprenne au plus vite et sans heurts. J'ai réussi à le convaincre de revenir jouer.
Longuement (c'est long, une partie de petits chevaux), tout s'est bien passé. Il me mangeait, je le mangeais, à chaque fois il disait "chomp" alors moi aussi je me suis mise à dire "chomp" , j'ai cru qu'on avait passé un cap, limite. Sauf qu'à un moment, j'ai mangé son cheval qui attendait sagement en bas de son échelle, un 1 pour y grimper. Et ça, ça l'a tellement mis en colère qu'il a lancé ce qu'il avait dans la main, à savoir le dé. J'ai vu son geste, on a tous les deux attendu le petit bruit du dé qui tombe par terre, qui n'est jamais arrivé. On s'est regardés, interrogatifs. Il est devenu blême et m'a dit d'une minuscule voix "tu crois qu'il est passé par la fenêtre ?" et effectivement c'était possible, vu que sa place à table est pile en face de la fenêtre, qui était ouverte.
Du coup, on a vite mis nos sandales, heureusement j'étais habillée contrairement à lui qui était en pyj', mais il s'en fout d'être en pyj' dans la rue, ce qui n'est pas mon cas. On a dévalé l'escalier et retrouvé trois étages plus bas, notre dé au milieu de la route.
J'ai éclaté de rire en remontant l'escalier, ce qui n'était pas une bonne idée car lui ne trouvait pas la situation drôle du tout.
Du coup, une fois à la maison, il était tout à fait fâché contre moi, il s'est remis à pleurer, et J., pour le consoler, est venu lui annoncer qu'à midi, on mangeait du couscous avec des saucisses. Mais ce n'était pas une bonne idée du tout parce que les saucisses, c'est le truc que préfère manger J., et là il trouvait la journée tellement ratée à cause de cette partie de petits chevaux qu'il voulait repousser la dégustation de saucisses à un jour plus clément, ce jour-ci était trop pourri, il n'allait pas en profiter pleinement.
A force de câlins et de mots, il a fini par s'apaiser et on a pu finir la partie et j'ai gagné. Oh, my ! J'ai gagné ! Quelle erreur ! D'ailleurs, je le savais bien, mon dernier pion était dans l'échelle, attendant le 6 de la victoire, et en lançant le dé, je me disais "pourvu que je ne fasse pas 6, pourvu que je ne fasse pas 6". C'est le dévouement maternel (ou le désir de paix des oreilles).
Bref, re-drame, boudage, nez qui coule, plaques rouges sur les joues, difficultés de reprise de respiration. La totale (il y a des jours comme ça).
Heureusement, les saucisses étaient prêtes (et je soupçonnais une grosse faim chez cet enfant). Sauf que bien sûr, je lui ai proposé de la moutarde, il en a voulu, puis il a regretté, larmes ! Il a voulu plus de jus de couscous, je lui en ai servi, ça a noyé les saucisses, larmes ! Il voulait re-manger des saucisses dès le lendemain, on a dit non, re-larmes !
Alors on lui a dit d'aller se chercher un mouchoir dans le petit sac à mouchoirs qui est suspendu à la poignée de la porte du salon. Et là, incroyable mais vrai, il est tombé sur un chocolat de Pâques, caché et jamais trouvé, qu'on avait tous oublié. Fin des larmes.
Cet après-midi, en faisant la vaisselle, j'ai cassé sans faire exprès un de ses verres préférés. Même pas de larmes.
Tout le reste de la journée, nickel. Grâce à une poule en chocolat au lait.

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28 mai 2020

Une bonne idée, c'était de mettre des boucles

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Une bonne idée, c'était de mettre des boucles d'oreille. Ca a l'air de rien, mais ça vous illumine une journée, comme une nouvelle coupe de cheveux. Exactement ce qu'il me fallait. J'en ai plein de paires, chacune a eu son heure de gloire, ça me fait plaisir de les retrouver... C'est agréable de les sentir bouger, tinter, de penser qu'elles habillent une tenue pas très inspirée.
J'ai l'impression qu'il y a tellement de choix importants à faire, de choses à penser, c'est difficile de garder son calme. Du coup, je me couche plus tôt, quand mon réveil me dit qu'il sonnera dans 9h18, déjà, je m'apaise.

25 mai 2020

Hier soir, pris d'une inspiration soudaine, nous

Hier soir, pris d'une inspiration soudaine, nous avons proposé à J. de dormir sur un petit matelas par terre dans notre chambre, loin des travaux de la gare sous la fenêtre de la sienne. Loin de sa fenêtre sans volet qui lui permet de regarder le ciel et ses belles couleurs pendant des heures et des heures le soir au lieu de dormir. Loin du lever de soleil magnifique trop tôt le matin.
Il a été ravi de la proposition, alors on lui a installé un nid douillet dans lequel je me serais bien assoupie personnellement (où ça je ne pense qu'à dormir ?). On lui a mis France Musique tout bas et il s'est endormi en moins de deux. Ce matin, 6h15, il se réveille en fanfare, le jour perce à travers les petits trous du volet roulant, il s'exclame, il est ravi, c'est le matin, ah la belle nouvelle journée ! Dans ma petite tête, je me dis non non non, pas déjà, pas déjà. Miracle, je l'entends s'arrêter devant la radio et je l'entends réfléchir en silence devant l'heure affichée. Et je l'entends ensuite aller au salon. J'entends qu'il hésite au salon aussi, je le sens revenir devant la radio et son heure, je sens que ça mouline dans son cerveau de lardon fumé, et pouf, il retourne se coucher ! Vraiment ? Incroyable ! Il a ainsi dormi jusqu'à 9h55. Ce qui m'a valu une séance de gym seule et peinarde, une douche réveillante en solitaire, une vaisselle faite avant le p'tit dej'. La bonne humeur. Heureusement parce qu'à part ça, ma journée n'a été que perturbation, je ne sais pas ce que je cherchais mais je ne trouvais rien, j'hésitais moi aussi, rien n'a réussi à me motiver, à me secouer. J. avait rendez-vous chez la dentiste ce soir à Lyon et je sens que j'ai tellement bien intégré ce rythme de vie avec lui que dès qu'il s'éclipse, je suis complètement larguée, ça fait peur. Il va falloir que je me fasse un peu violence à la sortie, pour retrouver mon indépendance. Je suis une fille qui aime vivre des imprévus et des aventures mais qui s'endort très bien dans le confort, qui s'oublie à la routine, qui ronronne dans le connu. Un bon coup de pied aux fesses il va me falloir.

Ca sentait bon, toute la journée, une odeur fleurie, sans que j'arrive à savoir d'où ça émanait. Et en fait, c'était J. qui avait renversé le flacon d'huile solaire offerte l'été dernier par des gens dans un refuge, sur son pantalon. A l'heure où j'écris, il passe derrière moi et à chaque fois, cet effluve délicieux. Certes il a une grosse tâche foncée sur la cuisse, mais il sent le printemps à plein nez.

24 mai 2020

La vie continue, les balades en plus. Difficile

La vie continue, les balades en plus. Difficile de ne pas marcher loin tellement on est contents de marcher, mais une fois loin il faut revenir, et mon ventre est lourd. A chaque fois à la fin je me dis "mais n'importe-quoi" et puis un jour sur deux, finalement, je suis partante et enthousiaste à l'idée d'y retourner, prendre le soleil, le vent, sentir d'autres odeurs, voir d'autres choses, être au milieu des éléments. J'adore regarder J. sautiller sur les chemins, vraiment sautiller, il ne marche pas, il bondit devant nous, et quand on aperçoit du goudron, c'est le drame. Il est tellement joyeux.

On se fait un repas de restes, idéal, que des petits trucs trop bons à grignoter. Trois bouchées du fameux taboulé aux fruits de J., un bol de soupe carottes/betteraves/orange, une larme de tarte tatin aux pommes de terre nouvelles, et 4 gnocchis à la sauce carotte/citron/mozzarella. En dessert, outre les cerises, du gâteau au chocolat !

Je me demandais comment ça se faisait que je gardais un souvenir si relax de ma grossesse de Jo, alors je suis retournée lire mes archives de blog du moment où j'étais autant enceinte de lui que je suis enceinte aujourd'hui. Et j'ai lu que le matin, je bossais, certes, mais je passais l'après-midi sur mon lit à lire et dormir, genre ça va la vie quoi. Il faudrait que je me couche plus tôt mais je lis ce super livre sur l'accouchement qui me donne tellement envie d'accoucher que j'ai peur de commencer à contracter tout de suite. Pendant ce temps, elle bouge et ça me fait tout comme si un chat me malaxait de l'intérieur en tournant en rond avant de se coucher.

18 mai 2020

encore et toujours confinés

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J'ai mis ces photos en très grand parce qu'elle était très bien cette balade. On avait prévu de faire juste une petite marche pour se mettre en jambes, on a choisi une promenade qu'on a l'habitude de faire, et puis une fois revenus à la maison, je me suis sentie très très fatiguée, et mon ventre pesait très très lourd alors on s'est penchés sur la question et on s'est rendu compte qu'on avait marché 10 km avec des montées et sans s'asseoir une seule fois, l'air de rien, je suis enceinte de 6 mois et demi (et surtout, je n'ai presque plus marché depuis mi-mars...).

Alors aujourd'hui je n'ai pas fait de gym, à la place j'ai joué aux lego, cuisiné un gâteau, cuisiné une salade de pommes de terre sauce gribiche, nettoyé l'interrupteur de la cuisine (ma vie est passionnante), et révisé le son [w] (la semaine dernière c'était le son "in", et J. a fait la bouche de tortue à la fin de la petite vidéo, dans laquelle on voyait un Hun faire des traces de mains sur le dessin du peintre, il s'est tourné vers moi, a dit "c'est quand même un peu triste" d'une toute petite voix avant de fondre en larmes - l'éduc'nat' traumatise nos gosses).
J. a repris le boulot, toujours en télétravail (il est interdit de travail présentiel tant que je suis enceinte). Ce coup-là, il doit vraiment faire 7h30 par jour. Je me demande comment je vais pouvoir tenir à ce rythme jusqu'à mon accouchement (et même après) ! Je me suis fait la réflexion qu'en fait, Joachim, au lieu d'être interdit d'école parce que sa mère est enceinte, devrait être prioritaire pour que sa mère puisse se reposer.

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16 mai 2020

Je ne comprends pas l'intérêt des artichauts. Le

Je ne comprends pas l'intérêt des artichauts. Le fond, c'est bon, mais les feuilles, ça me rend folle, je ne trouve rien à manger, je finis le repas énervée.

Je regardais par la fenêtre, en fin d'après-midi, toutes les voitures qui re-roulaient sur la route, pas mal. Ca faisait comme un manège. Et ça m'a fait un flash : conduire sa voiture sur la route en suivant les panneaux, c'est comme grimper dans une voiture de Formule 1 de la fête foraine, le même plaisir. Comme quand ils étaient enfants, les automobilistes pénètrent leur véhicule, se sentent maîtres à bord, suivent la route, un parcours tracé exprès, profitent du paysage, se suivent les uns et les autres, ressentent dans leur corps les petites montées des dos d'âne, les petites descentes des gendarmes couchés, attendent le feu vert avec excitation, écoutent de la musique bruyante avec grand plaisir, participent, finalement, à une grande danse, une grande chorégraphie à laquelle il ne manque que le pompon. Du coup je me suis demandé si ils allaient quelque part ou si c'était juste le plaisir de la conduite.

Notre petit potager nous fournit des fraises en veux-tu en voilà, et cette semaine on a carrément des cerises, mûres à point, bien juteuses ! On a aussi eu nos premières courgettes d'amap, déjà ! On a mangé ce soir notre premier plat aux courgettes de 2020, une soupe avec aussi des pois cassés, du thym, du chèvre frais. J'adore les changements de saison niveau fruits et légumes, quand on sent qu'on passe de l'une à l'autre, qu'on a encore quelques trucs de l'une mais de plus en plus de l'autre.

On a acheté des pièges à mites textiles, ça les a rendu dingues d'euphorie, on les a vues sortir de nos manteaux et voler dans tous les sens, on s'est mis à taper des mains comme des applaudissements, J. était aux WC et a demandé "vous faites quoi ?" alors on lui a expliqué et il a dit "attendez-moi, je veux vous voir !". Et quinze minutes plus tard, on en avait déjà capturé une petite vingtaine en tout (sur nos deux pièges). Il était temps. je me demande d'où elles sortent, vu qu'on n'achète absolument jamais de vêtements, ni neufs ni d'occasion.

Nous nous sommes mis au chocolat à 72% de cacao, qu'est-ce-que c'est bon ! Les scones au comté aussi, qui ont le goût de Monaco. Et la salade de pommes de terre sauce gribiche est en train de devenir un classique printemps/été 2020.

J'espère que vous allez bien ! Bon dimanche !

14 mai 2020

Toutes les chansons beaucoup entendues avant mon


Toutes les chansons beaucoup entendues avant mon départ de chez mes parents me rappellent mon père. On passait pas mal de temps en voiture, pas par obligation, on allait à l'école à pieds (ou en bus, selon les époques), mais par plaisir. On allait à la mer en empruntant le chemin le plus long possible, on traversait Paris le samedi après-midi, on roulait à travers la forêt de Saint-Germain pour aller à Saint-Germain, on revenait de la gare par un chemin long (vachement plus joli que le périph'), on roulait à travers les champs de tournesol pour visiter je pense. On adorait ça. On écoutait la radio.

Alors aujourd'hui, si j'entends Week-end à Rome, je repense à un printemps à travers la forêt de Saint-Germain, en sandales neuves (pas sandalettes, c'est plus fermé les sandales), fenêtres ouvertes, en longeant le golf, après avoir passé une particulièrement bonne matinée d'école (je garde de super souvenirs de l'école le samedi matin).
Si j'entends Like a virgin, je pense au top 50, au générique du top 50, au piaf qui jouait du piano juste avant (?).
Si j'entends Alizée je pense à Charly et Lulu le samedi matin en robe de chambre avec mes soeurs.
Si j'entends Hélène Ségara, je me dis "qu'est-ce-qu'elle est belle" en pensant à Jean-Pierre Foucauld.
Si j'entends Julien Clerc, je pense à l'ophtalmo des Mureaux.
Si j'entends MC Solaar, je pense à Cergy-Pontoise ou à la Défense.
Quand j'entends la Lambada, je me rappelle très très bien à quel point cette chanson me bouleversait quand j'avais trois ans, je me rappelle très bien à quel point je sentais comme tout était parfait, comme il fallait que rien ne bouge, comme j'étais petite et comme le monde était vaste, j'avais tellement conscience de ça en entendant la Lambada, comme si je savais que justement, l'instant était grave parce que parfait, mais juste un instant.
Si j'entends Marcia Baila, je pense au Gers, à la chaleur du soir dans le jardin, aux p'tits dej' en écoutant des blagues à la radio et à une journée dans je ne sais absolument plus quelle ville, Marcia Baila était passée à la radio et ça s'accordait tellement bien à la météo, aux vacances, à une ambiance festive, une ambiance de légèreté et de gravité totale à la fois.

Quand on perd un parent, on perd un témoin de tout ce qui a été. Et la musique nous ramène tellement à tel ou tel moment. Alors quand au milieu de Maman les P'tits Bateaux passe une chanson de cette époque, j'en tombe de ma chaise.

13 mai 2020

Finalement, on peut se demander si ce ne serait

Finalement, on peut se demander si ce ne serait pas les saisons qui se calqueraient sur le rythme des humains plutôt que l'inverse.
Le 16 mars : "merde, les mecs, on dirait que c'est déjà les grandes vacances ? Mais qu'est-ce-qu'on a foutu !? Allez, hop, soleil soleil ! Feuilles vertes ! Fleurs partout !".
Le 11 mai :"déjà la rentrée ?! Ah ben oui, deux mois de grandes vacances, y a une logique ! Vite, la pluie ! Le froid ! Les panais et les poireaux, allez hop, on s'active ! On est en retard sur les fraises, là, on donne tout, ça va bientôt être le tour des poires !".

11 mai 2020

rembobiner le confinement

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Les fraises du jardin sont mûres. On dirait des bonbons juteux.

Le petit jardin de l'immeuble d'en face a été entièrement taillé au taille-bordure, aujourd'hui, par deux hommes en combinaisons intégrales oranges, avec casques sur les oreilles. Après, comme il y avait des éclaboussures d'herbes et de pissenlits partout, ils ont sorti une autre machine mais qui soufflait et ils ont soufflé, et en partant, l'un des deux avait encore son taille bordure en main et en a profité pour tailler toutes les petites herbes qui poussaient le long du muret, même le truc qui de loin ressemblait à une rose trémière pas encore fleurie. C'est sûr que c'est très propret, maintenant, il n'y a plus rien qui dépasse. C'était la coupe en brosse du jardin. Ca, c'était côté nord.
Côté sud, les travaux ont repris à la gare. Les trains Corail sont revenus. J. nous a dit "il y avait plein de monde ce matin à la gare ! J'ai compté 4 personnes sur les quais A et D !". Ca me rassure, 4 personnes, c'est bien.

10 mai 2020

la fin du confinement

Demain, on se déconfine, entend-on dire. Nous non, pour cause de grossesse (c'est la règle apparemment, ça me classe en catégorie "à risque").
Ça me donne l'impression d'être à la fin d'une fête (la comparaison est hasardeuse, je sais...), tout le monde part, moi j'ai envie de rester, je veux que la fête continue, et je dis aux gens qui mettent leur manteau "oh non, ne partez pas !..." mais tout le monde part quand même, et bien que je ne sois pas l'organisatrice de la fête, je me retrouve dans cette immense salle des fêtes toute vide avec les organisateurs, justement. Il est 4h00 du matin et comme on doit rendre la salle propre et rangée à 10h00, il faut faire le ménage maintenant. Il faut passer le balai, la serpillière sur les flaques de boissons alors qu'on a un peu trop bu et mangé de chips, qu'on est serrée dans la ceinture de sa robe de fête et qu'on n'a qu'une envie, aller se coucher. Tout à coup, on a un peu froid. Et quelqu'un a la mauvaise idée de rallumer les néons pour mieux voir les miettes. Il faut faire des boules avec les nappes en papier et les mettre dans les poubelles, mais les poubelles sont pleines alors il faut tasser. Il faut aller vider les gobelets pas terminés dans l'évier de la cuisine glaciale comme une cuisine de boucherie, derrière (avec cuisinière professionnelle 8 feux, frigo 1000 litres et tables à roulettes en acier inoxydable). On cherche partout si il y a un sac jaune pour les gobelets, comme on n'en trouve pas, on finit par tout mettre en vrac dans les poubelles noires. Il faut empiler toutes les chaises en plastique marron dans un coin précis de la salle (on a une photocopie couleur rangée dans une pochette plastique transparente pour classeur, pour nous montrer comment on doit précisément ranger chaque chose si on ne veut pas payer en plus le forfait rangement/ménage à 50 euros). Il faut décrocher les 4 guirlandes et 6 rosaces installées à 16h00 la veille, il faut balayer, et re-balayer ce carrelage beige moucheté de beige plus foncé, il faut replier les tables sans se pincer les doigts et ça fait un grand "clac" agressif dans la nuit. Il faut mettre les restes dans des boîtes, couper le cellophane sans ciseaux et ça fait des lambeaux, pour mettre par-dessus le saladier de salade de riz aux tomates de janvier et de maïs en boîte, il faut couvrir aussi le reste de macédoine, il faut remettre les fromages qui ont coulé sur le plat dans leur boîte à fromage qui pue, il faut mettre dans le coffre de la voiture ce restant d'opéra au chocolat mais les parts sont découpées, et la boîte en carton du pâtissier a été éventrée pour faciliter le découpage, alors ce n'est pas pratique du tout, mais si on veut aller se coucher il faut bien s'en occuper. Il faut vider les bouteilles pas vides, sinon elles risquent de se renverser dans le coffre sur le trajet de la bulle à verre. Il faut vider le lave-vaisselle, zut on avait oublié de laver ces assiettes et ce plat, ah, et ces couverts à salade, c'est pas grave, on va le faire à la main, il y a du paic citron jaune fluo qui pique les mains et attaque les voix respiratoires au premier contact, et une éponge sale gorgée de produit vaisselle gris et d'eau glacée, nickel. On croit qu'on en a fini mais il faut encore sortir les poubelles et retrouver la clef du local à poubelles, le couvercle de la poubelle était humide d'on ne sait pas quoi (de jus de poubelle sûrement) alors on a envie de se laver les mains, du coup on retourne dans l'horrible cuisine pour se laver les mains, il n'y a que le paic citron, tant pis on se lave les mains au paic citron, le torchon est trempé et n'essuie rien, et il y a encore mille sacs à mettre dans le coffre, sans compter qu'on a oublié de nettoyer les toilettes, zut, on a renversé un vieux fond de gobelet par terre, il faut ressortir la serpillière, et on ne va jamais en finir. Et si on était parti en même temps que les autres invités, si on n'avait pas eu cette envie irrépressible de rester jusqu'au bout de la fête, on serait en train de dormir. Et il faudra encore se brosser les dents et se démaquiller, à la maison. Et il faut dire au revoir avant de partir alors qu'on a envie de rentrer chez soi pour faire pipi dans ses toilettes.
Voilà où j'en suis, ce soir, à la veille du déconfinement.

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