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31 mars 2020

Aujourd'hui, c'était le premier jour effectif de

Aujourd'hui, c'était le premier jour effectif de télétravail de J.. Il doit théoriquement travailler 7h30 par jour. Diable.
J'ai compté les heures toute la journée. "Tu viens de faire 1h30 de plus, là, non ?". Il a été d'un sérieux absolu.
Je n'ai pas résisté, à un moment, à me poster derrière son épaule, et à regarder l'écran de son ordi sans rien dire, pour l'embêter (et ça nous a bien fait rigoler).
J'attendais ça, j'attendais le télétravail mais finalement, je pense que c'est la première fois que je suis aussi claquée le soir depuis le début de ce confinement.
Jo est d'habitude autonome mais J. est tellement son compagnon de rêve, je me doutais que ça allait être difficile pour lui de résister à la tentation d'aller le tirer par la manche pour qu'il vienne jouer... J'ai donc passé la journée à occuper le Lardon.
J'ai remarqué que c'était particulièrement frustrant de ne pas avancer dans son propre travail lorsqu'on a sous son toit une personne à fond dans le sien - j'ai donc quand même trouvé moyen de bosser une heure.
J'espère que ces 7h30 théoriques vont nous laisser un peu de marge de manoeuvre et d'ajustement.

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30 mars 2020

- Bonjour,

je m'appelle Joachim, j'ai 6 ans, et je voudrais savoir pourquoi beaucoup de gens pensent que des habits chics ce sont des habits gris ou noirs alors que moi je pense que des habits chics ce sont des habits colorés et à motifs ? Merci de répondre à ma question !

- Bonsoir Joachim, quelle bonne question, mais oui, pourquoi dit-on toujours de cette petite robe noire qu'elle est si chic alors qu'elle est aussi si triste !? Pour répondre à ta question, nous avons fait appel à la spécialiste du chic Elisabeth Corblin, autrice de l'essai "chic en couleurs" éditée aux éditions Flemmarion. Bonsoir Elisabeth Corblin, alors, que dire à Joachim qui se demande pourquoi le gris et le noir seraient chics plutôt que les couleurs et les motifs ?

- Bonsoir Joachim, oui, très bonne question. Le chic supposé du gris et du noir, c'est une croyance qui remonte à très, très longtemps... à dire vrai, elle remonte au Moyen-Âge. A l'époque, les villes étaient sales, les gens vidaient leur pot de chambre par la fenêtre, les chasses d'eau n'existaient pas. Les routes étaient en terre, il y avait beaucoup de poussière... Alors les gens riches portaient des habits couleurs saleté, pour que ça passe inaperçu. Ils avaient toujours l'air propres.

- Alors qu'ils étaient aussi sales que les autres, c'est juste que ça se voyait moins !?

- Exactement. Ils méprisaient les paysans souillés alors qu'eux-mêmes, si on y regardait de plus près, étaient vraiment négligés. D'ailleurs, ils ne trompaient personne, parce qu'ils sentaient très mauvais. Mais bien sûr, personne n'osait leur faire quelque réflexion que ce soit.

- Ah oui, ils voulaient paraître propres mais ils n'avaient pas pensé à l'odeur ?

- On pense qu'ils y étaient habitués, de fait, tout le monde sentait mauvais. Si ils avaient senti bon, les autres l'auraient remarqué, mais comme leur odeur n'avait rien de remarquable, c'est bien qu'elle était la même que celle du peuple.

- D'accord, donc ce qu'on peut répondre à Joachim, c'est qu'aujourd'hui que la lessive et le savon sont démocratisés, et les routes goudronnées et les wc installés, il peut être chic en couleurs et à motifs, il n'a plus rien à cacher ?

- Oui, en plus on a remarqué que les habits colorés imitant les couleurs des fleurs, on a tendance à trouver que les gens qui en portent sentent délicieusement bon, même si ils ne se parfument pas.

- Très intéressant ! Merci Elisabeth Corblin, on peut retrouver votre essai en librairie, et maintenant, on écoute la question de Margoton.


29 mars 2020

dimanche confiné boudiné

CIMG0900

Un dimanche qui a commencé à 10h00, avant qu'on se rende compte à la fin du p'tit dej' à 11h00 qu'on avait changé d'heure pendant la nuit et qu'il était donc midi. Pas de panique ! On a respiré par le ventre et on a décidé de renommer le p'tit dej' que nous digérions "brunch" et hop ! On était carrément dans les temps normaux d'une journée avec plein de temps pour ne rien faire devant nous. Ouf ! Beau rebond !

Joachim s'est rapidement mis à jouer aux legos, et nous on s'est mis à trier les photos sur l'ordinateur. On a décidé de trier les plus vieilles, et nous nous sommes retrouvés en 2007, à Bruxelles. Nous avons trié 4 bonnes années de photos, on en a jeté les 3/4 en nous sentant de plus en plus légers et en réussissant à conserver tout de même les plus emblématiques de l'ambiance générale de notre vie à l'époque... Nous avons perçu et retrouvé nos maux, nos évolutions, nos soucis, nos courages, et ça nous a fait un bien fou. Et ce travail de tri a donné le ton du reste de notre journée, passé à réfléchir, se souvenir, discuter, analyser, admirer le chemin parcouru.
Je suis tellement fière de nous. Et on entend parfois que l'amour est plus fort ou plus beau au début et qu'il se transforme en tendresse un peu tiède au fil du temps, en habitude, habitude de l'autre. Je trouve que c'est tellement le contraire, c'est tellement plus beau aujourd'hui, on s'est tant construits ensemble, on a tant grandi ensemble, on est comme deux arbres dont les racines se seraient entremếlées en poussant et qui seraient quasi inséparables. Deux arbres qui auraient puisé de la force l'un chez l'autre et qui seraient tellement amalgamés qu'ils seraient presque devenus siamois.
Je vous conseille vous aussi de trier vos photos en couple pour vous coucher demain soir amoureux comme jamais.

Jo a une sorte d'agenda sur internet, rempli chaque jour par ses maîtresses. Le mercredi, il n'y a jamais rien, c'est mercredi, quoi ! Ce soir, je vois qu'il y a une chose inscrite à la page du mercredi, je me dis "what ?" - intriguée, je clique : un fichier "les poissons" à lire... Je clique... un reportage sur les poissons carrés qui vivent dans les eaux gelées du Pôle Nord et qui doivent se méfier des poissons-fourchettes ! J'aime cette maîtresse.

28 mars 2020

confinement, rien à dire

J. est en train de fabriquer des biscuits apéro au romarin du jardin cueilli l'an dernier.
Avec l'autre J., nous avons entamé la fabrication de la housse pour coussin d'allaitement, j'aime bien l'entendre me parler de marges de couture et de fil à bâtir.
Nous avons décidé de cesser le compostage jusqu'à la fin du confinement, parce que le compost est à 200 mètres de chez nous et la dernière fois que J. est allé y déposer nos épluchures, il a été contrôlé par la police qui lui a dit qu'il n'était pas du tout en train de pratiquer une activité physique, alors il a dit "si, je me dégourdis les jambes et j'en profite pour aller jeter le compost" et le policier a répondu "groumf".
J. a un masque FFP2 de chantier qu'il a retrouvé dans le placard de la salle de bains. Moi j'ai le masque chirurgical que ma sage-femme m'a filé. J. voudrait qu'on lui fabrique un masque en tissu, mais où trouver un patron de masque taille enfant ? Je vais peut-être lui faire un masque pour adultes et ajuster ensuite.
Les semis de tomate poussent à toute vitesse.
Je me suis tellement faite à l'élastique de la botte de poireaux que je ne suis même pas sûre de revenir aux élastiques à cheveux un jour.
Les semaines passent à une allure hallucinante. Tant mieux et au secours.

27 mars 2020

A la biocoop, quelqu'un s'est trompé de caddy et

A la biocoop, quelqu'un s'est trompé de caddy et a mis ses courses dans celui de J., qui s'en est rendu compte à la caisse. Pas à nous, ces pépites de chocolat, pas à nous, cette poudre de noisettes ! En revanche, il n'a pas vu le sac de 1,5 kg de flocons d'avoine, donc autant vous dire que les jours prochains, c'est porridge à tous les étages au p'tit dej', parce qu'en plus on n'en avait pas besoin, on en avait encore plein.
On a eu une pensée pour la personne qui projetait de faire des biscuits flocons d'avoine, noisette et pépites de chocolat, et qui s'est retrouvée toute bête dans sa cuisine en rentrant...
La petite fille qui est confinée dans mon ventre n'apprécie guerre les mains appuyantes, lourdes. Elle ne se manifeste sur commande qu'en cas de guilis très légers du bout des doigts. Là, ok. Je pense à elle comme à un petit écureuil grignotant une noisette, planqué dans mon ventre-tronc d'arbre (elle suçait ses poings aux deux dernières échographies, très tranquille).
J'ai mis une liste de liens de blogs, là, sur le côté, à gauche, au cas où vous seriez aussi vieux-jeu (et sous-équipée en smartphone et autres appareils permettant instagram) que moi.
Bon week-end !

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26 mars 2020

un autre jour, le lendemain

J'ai décidé de cesser vouloir bosser. Ce n'est pas la décision de sacrifier mon travail pour le reste, juste cesser de ne penser qu'au moment où je pourrais m'y mettre. J'ai été beaucoup moins speed aujourd'hui... J'ai pris le temps de passer du bon temps avec Jo la Frite. On a fait du tri de photos sur l'ordi, en famille. J'ai fait ma gym pour avoir les fesses musclées (sait-on jamais), et je me suis rendu compte qu'un point ultra positif de ce confinement, c'est que mes cheveux ne se salissent plus, j'en suis à 7 jours sans les laver et ils ne me semblent même pas particulièrement sales !... Truc de gueudin quoi.
Bref, après le déjeuner, j'ai proposé à Jo de faire son travail d'école, on a regardé ensemble ce qu'il devait faire, je l'ai laissé devant l'ordinateur et je me suis installée à quelques pas de lui, au soleil, à table, avec mon dessin, et j'ai super bien bossé. En plus, J. a ramené sa face à ce moment-là, et on a carrément ri en faisant les devoirs. Que demande le peuple ?
Et vous, vous tenez le coup ?

25 mars 2020

confinement, jour d'après

Ouh que c'était douloureux aujourd'hui ! C'était le premier jour de télétravail de J., mais l'ordi du boulot ne fonctionnait pas. Et du coup, comme cet ordi ne fonctionnait pas, et bien nous non plus on n'a pas fonctionné. Je n'ai pas bien travaillé, on n'a ni rangée, ni nettoyée la maison, je n'ai pas cousu avec Jo, je n'ai pas cuisiné pour me faire plaiz', je ne me suis pas allongée pour une sieste (mais du coup je me suis effondrée dans le fauteuil en plein aprem'). Je n'ai pas lu, je n'ai pas écrit à une copine, je ne suis pas sortie jouer sur le parking. Rien. Et J. un peu pareil, à part son courage de préparer une bolognaise pour le dîner, avec les vieux restes de viande, la vieille sauce tomate, et tout ça servi dans les vieilles pâtes fraîches. Ce qui nous a quand même remonté le moral au dîner.
Heureusement que quelqu'un a inventé la phrase "demain est un autre jour". Demain il faut que je chouchoute un peu le petit Jojo...

ps : il y a des familles où la bonne humeur est au rendez-vous, même pendant le confinement : jugez plutôt en écoutant Radio Mimo (Charlotte, chroniqueuse sur Radio Mimo, est une lectrice de ce blog, et je la salue ! Et pour sa première chronique, elle a choisi de parler de mon livre !... Trop sympa ! Ca éclaire un peu mon confinement, qui en a bien besoin vu que ma chambre donne plein nord (ok, le salon donne plein sud, mais je bosse dans la chambre). Gros bisous, portez-vous bien !

24 mars 2020

Confinement, le jour suivant

Je sais bien que vous êtes restés enfermés aujourd'hui, guettant à la fenêtre une voiture passant, pour y apercevoir un autre être humain, inconnu. Je sais bien que vous avez collé votre oreille au plancher de votre salon, espérant entendre des bruits de voix de vos voisins du dessous. Je sais bien que vous avez sorti la poubelle malgré le fait qu'elle contenait uniquement le papier du boucher, et ce petit bout de fil à coudre contenant du polyester (du coup, vous ne pouvez pas le jeter par la fenêtre pour le nid des oiseaux), pour peut-être croiser un voisin dans l'immeuble.
Moi, aujourd'hui, je suis sortie. Environ 43 minutes. Vous aimeriez ça, savoir ce qu'il y avait dehors, hein ?
Alors, dehors, il faisait frisquet, ce matin, à 8h45, à Ambérieu en Bugey. L'écharpe n'aurait pas été de trop, malgré le beau soleil. Sur un trottoir, deux personnes attendaient devant une pharmacie fermée. Une dame en peignoir (!!!) promenait son chien. Une voiture de police passait sur la route déserte, à 2 à l'heure, en profitant pour me dévisager. Bien sûr, je gardai un air naturel et faisais comme si je ne remarquai rien, poursuivant ma route comme si j'avais tout à fait le droit d'être là, et c'était le cas, car j'avais dans mon sac une attestation.
Les arbres étaient en fin de fleurs. Au rez de chaussée d'un immeuble, une fenêtre était ouverte pour aérer. Sous la semelle de mes baskets, le sol (du goudron) était dur, ce qui faisait une sensation particulière à la marche, une petite secousse dans tout le corps à chaque pas. Les muscles du derrière des cuisses grinçaient un peu. Le coeur s'excitait. Le sac cisaillait l'épaule (idée : porter un sac sur l'épaule chez soi pour se souvenir de la sensation).
A mon arrivée chez la sage-femme, elle portait un masque FFP2, et il me semblait que c'était la première fois que j'en voyais un en vrai. Blanc, immaculé, muni de petits rubans pour l'accrocher de noeuds derrière la tête. Trop d'émotions.

23 mars 2020

Voilà, sans vouloir vous rendre jaloux,

Voilà, sans vouloir vous rendre jaloux, attention, mais demain moi je sors. Ok, à 8h45, donc je vais devoir mettre mon réveil. Ok, pour une prise de sang et après je rentre. Bon, ok, vivement demain que je sois rentrée.

Avec J., on a fini mon coussin d'allaitement, il manque juste de quoi le garnir mais ça attendra... Je pense que demain on va se lancer dans la housse à coussin d'allaitement, que j'imagine comme un gros éclair au chocolat, même si je ne compte utiliser ni tissu marron sur le dessus, ni tissu beige sur le dessous.

Être confinée, ça signifie utiliser, en remplacement de ton dernier élastique à cheveux qui a pété (alors que tu ne l'utilisais que depuis 2013), un simple élastique caoutchouteux qui maintenait la botte de poireaux en botte.

Être confinée, ça signifie se sentir devenir molle, molle, molle, malgré la gymnastique tous les matins et les courbatures qui vont carrément avec.

Être confinée, c'est parfois bien réfléchir, se concentrer, et se demander "mais qu'est-ce-qui se passe ? Qu'est-ce-que c'est ? Vraiment ? La réalité ? Ou bien je dors ?".

22 mars 2020

confinement, un jour

Je découvre qu'on peut avoir un léger cafard du dimanche soir, même en plein confinement quand le lendemain ressemblera en tous points au jour même (à part qu'il faudra que je bosse, mais bon, ça me fait plaisir !), et alors qu'on n'a même pas regardé Benny Hill.
Ce qui est effrayant dans ce confinement, le fait qu'on ne sait pas trop combien de temps il va durer et quand il prendra fin, est aussi ce qui m'y plaît terriblement : être assignée à résidence avec J. et J., à l'infini. Il y a un grand bonheur dans ce tracas. Je pourrais me lover là-dedans et m'y laisser mourir de complétude. Je suis sûre que la joie de retrouver l'air frais, mes jambes, la nature, quand nous serons de nouveau libres de nos mouvements, sera accompagnée d'une petite violence, de devoir sortir de cette coquille, voler hors du nid, me séparer d'eux, communiquer avec d'autres humains que je connais moins. Je suis confinée, confinée dans ma zone de confort.

Nous avons fini par prendre possession du parking derrière l'immeuble. Au départ, je n'étais pas hyper chaude (quand on est confinés, on doit rester enfermés sans sortir comme des sardines dans leur boîte), je suis une fille assez jusqu'au-boutiste. Et puis clairement, au bout de cinq jours, c'était devenu trop difficile pour Jo, il était même devenu un peu trop pâle et tristoune. Ses branches ployaient vers le bas et ses feuilles commençaient à sécher et à s'enrouler sur elles-mêmes. Alors on s'est autorisé la cour qui sert de parking, à un moment où il n'y avait personne d'autre, et avec comme consigne de ne toucher à RIEN dans la cage d'escalier, pas la rampe, pas le mur, on se donne la main et c'est tout.

DSC08271

J. et J. ont dessiné toutes sortes de parcours avec les craies de trottoir que nous avions eu la riche idée d'acheter en février. J. a pû faire de la trottinette, courir, sauter. Ses feuilles sont redevenues bien vertes. Ça nous a changé la vie.
Les dessins sont restés sur le parking, et plusieurs fois dans la même journée, des cris joyeux nous ont attirés vers la fenêtre de la cuisine, d'où nous avons pu voir les autres enfants de l'immeuble, jouer sur le parcours, chacun leur tour.
J'ai bien aimé ce partage du parking, sans se concerter, mais en faisant attention à ne pas se croiser.
J'ai rêvé à un "après" où le parking serait devenu une aire de jeu pour les enfants de l'immeuble, autant qu'un parking. Qu'ils puissent se retrouver pour y jouer ensemble. Venir sonner les uns chez les autres pour se rassembler. Je me suis même vue, dans trois semaines, toujours confinée, sortir faire des plantations dans je ne sais quel contenant sur notre place de parking laissée vacante.

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