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22 mars 2020

confinement, un jour

Je découvre qu'on peut avoir un léger cafard du dimanche soir, même en plein confinement quand le lendemain ressemblera en tous points au jour même (à part qu'il faudra que je bosse, mais bon, ça me fait plaisir !), et alors qu'on n'a même pas regardé Benny Hill.
Ce qui est effrayant dans ce confinement, le fait qu'on ne sait pas trop combien de temps il va durer et quand il prendra fin, est aussi ce qui m'y plaît terriblement : être assignée à résidence avec J. et J., à l'infini. Il y a un grand bonheur dans ce tracas. Je pourrais me lover là-dedans et m'y laisser mourir de complétude. Je suis sûre que la joie de retrouver l'air frais, mes jambes, la nature, quand nous serons de nouveau libres de nos mouvements, sera accompagnée d'une petite violence, de devoir sortir de cette coquille, voler hors du nid, me séparer d'eux, communiquer avec d'autres humains que je connais moins. Je suis confinée, confinée dans ma zone de confort.

Nous avons fini par prendre possession du parking derrière l'immeuble. Au départ, je n'étais pas hyper chaude (quand on est confinés, on doit rester enfermés sans sortir comme des sardines dans leur boîte), je suis une fille assez jusqu'au-boutiste. Et puis clairement, au bout de cinq jours, c'était devenu trop difficile pour Jo, il était même devenu un peu trop pâle et tristoune. Ses branches ployaient vers le bas et ses feuilles commençaient à sécher et à s'enrouler sur elles-mêmes. Alors on s'est autorisé la cour qui sert de parking, à un moment où il n'y avait personne d'autre, et avec comme consigne de ne toucher à RIEN dans la cage d'escalier, pas la rampe, pas le mur, on se donne la main et c'est tout.

DSC08271

J. et J. ont dessiné toutes sortes de parcours avec les craies de trottoir que nous avions eu la riche idée d'acheter en février. J. a pû faire de la trottinette, courir, sauter. Ses feuilles sont redevenues bien vertes. Ça nous a changé la vie.
Les dessins sont restés sur le parking, et plusieurs fois dans la même journée, des cris joyeux nous ont attirés vers la fenêtre de la cuisine, d'où nous avons pu voir les autres enfants de l'immeuble, jouer sur le parcours, chacun leur tour.
J'ai bien aimé ce partage du parking, sans se concerter, mais en faisant attention à ne pas se croiser.
J'ai rêvé à un "après" où le parking serait devenu une aire de jeu pour les enfants de l'immeuble, autant qu'un parking. Qu'ils puissent se retrouver pour y jouer ensemble. Venir sonner les uns chez les autres pour se rassembler. Je me suis même vue, dans trois semaines, toujours confinée, sortir faire des plantations dans je ne sais quel contenant sur notre place de parking laissée vacante.

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Commentaires
M
Oh oui ce serait si chouette que les enfants (et les adultes) prennent possession de cet espace, qui a l'air si idéalement fait pour eux (évidemment je te planterais bien 2-3 arbres moi là-dedans mais bon... Avec un peu de chances le temps du confinement le lierre, la vigne vierge et la glycine auront recouvert quelques voitures ;-)
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C
C'est vraiment bien écrit. En fait, j'ai envie de ce confinement sans le boulot à assurer en même temps, les devoirs à récupérer et faire faire aux enfants... Dans deux semaines, nous serons en vacances. Encore confinés ??<br /> <br /> Très chouette le parking-terrain de jeu > est-e que ça amorce la nouvelle vie du parking ça serait bien chouette. Tu nous en donneras des nouvelles ?
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S
Mais oui, c'est exactement ça que je ressens, à la fois l'angoisse de ne pas savoir combien de temps cette période va durer et l'angoisse d'en sortir et de reprendre le cours de la vie normale, même si je sais que j'y replonger ai avec satisfaction, il y a quand même un certain plaisir à être obligée de s'arrêter et de rester entourée uniquement de sa famille.
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