Je trouve la vie très chaleureuse en ce moment, et c'est miraculeux parce que normalement, journées courtes riment dans ma tête avec gros cafard, pluie, froid, fatigue, marre. Et bien là, non.
C'est grâce à ma nouvelle phrase magique que je me dis à peu près vingt fois par jour, "ce qui est fait n'est plus à faire", du coup je fais tout ce que j'ai à faire, je ne laisse plus traîner ce bouchon de rouge à lèvres blanc par terre, je fais tout de suite les lits, je m'occupe de la paperasse dès que j'y pense, etc.
C'est grâce à un équilibre nouveau, émerveillant, qui se dessine dans notre petite et jeune famille. Non parce que voilà, avec J. le Grand, on s'entend bien mais on se déchire aussi, on se déteste aussi, on en a marre l'un de l'autre, on se trouve mutuellement mal coiffés, on s'exaspère, bref, on ne s'amuse pas tous les jours. Surtout quand on a mal dormi et qu'on manque de temps pour nous deux et de temps pour soi-même tout seul. Il y en a toujours un de nous deux qui doute, qui n'est pas trop content de quelque chose, qui se réveille de mauvaise humeur ou carrément dépité et ça flingue toute l'ambiance d'une maisonnée. Et donc, depuis la naissance de J. le Petit, notre relation vacillait comme un fêtard à six heures du matin. Whou, whou, un jour ça allait et l'autre pas, une semaine ça allait et l'autre pas. Et puis là, ça y est, on se retrouve. C'est comme un retour d'Ecosse après dix jours sans se voir, sauf que ça aura duré bancalement onze mois. Et puis chacun de son côté a réglé des choses qui sommeillaient (pour moi, ce fut de m'occuper sans lui de Petit J. pendant trois jours chez mes amis, j'ai compris que j'en étais capable et j'ai pu tourner une page très raturée) et là, ça va. Ca va ça va bien. Presque plus de bas, et quand on sent que ça va mieux, et bien ça motive à faire en sorte que ça continue comme ça. Que c'est agréable... Aaaahhh... c'est un bain chaud après une balade dans la bouillasse...
Le mieux, l'aller-bien, ça donne une énergie ! Alors on fait plein de choses, seuls, à deux, à trois, et c'est bien, et c'est bien que ce soit bien et maintenant ce serait bien que ça reste bien.
C'est grâce à des illustrations qu'on m'a demandé de faire et que je suis heureuse de faire (bien qu'un peu stressée).
C'est grâce au sommeil qui m'est revenu. J'étais devenue insomniaque, rien à voir avec le jeune poulet qui dort douze heures par nuit depuis une dizaine de jours. C'était comme ça, mystérieux. Et puis là, j'ai mis à mon oreiller une taie d'oreiller trop petite pour lui et du coup ça le tasse un peu, ça le rend plus épais et je dors beau-coup mieux ! Voilà, c'était mon oreiller qui était trop raplapla. J'en étais sûre parce que j'avais remarqué que lorsque J. le Grand se levait pour s'occuper de Petit J. le matin, et que je me rendormais en superposant nos oreillers, et bien il n'y avait plus de problème. Du coup, je crois que je vais investir dans un super oreiller de la mort qui tue, ça va être tip-top.
C'est grâce à ma toute nouvelle capacité à m'énerver quand je suis énervée, et à pleurer quand j'ai envie de pleurer. Je l'attendais et elle est finalement arrivée, à force de penser à elle. Vendredi, je me suis fâchée avec deux de mes collègues, je n'ai jamais été aussi heureuse de toute ma vie (j'exagère un peu). Déjà, j'avais trop raison d'être fâchée. Ensuite, j'ai dit tout ce que je pensais sans rien censurer, je n'ai pas réfléchi à la façon dont ils allaient le prendre mais je me suis plutôt concentrée sur ce que je pensais vraiment pour le dire très exactement, et puis à la fin j'étais tellement énervée que les larmes me sont montées aux yeux et je n'ai pas cherché à les retenir. Et après, je n'ai pas regretté de m'être fâchée. Et là je ne suis même plus fâchée contre eux.
C'est grâce à la perspective d'un voyage à Marseille début 2015, grâce à ces projets d'aller vivre ailleurs qui s'affinent. C'est aussi grâce à ce Noël chez nous avec mes parents qui se profile, et de nos discussions sur comment ça va être qu'on a, J. le Grand et moi. Plutôt salade au poisson grillé, plutôt rôti lardé ? Et le sapin, on va le mettre où ? Et on va jouer au Monop' ? Et Petit J., on lui offre quoi ? Aaaaah, c'est bien !
dimanche 30 novembre 2014
Commentaires sur Je trouve la vie très chaleureuse en ce moment,
- Il fait du bien ce billet plein d'optimisme et de bien être. "Ce qui est fait n'est plus à faire", je retiens. ça pourrait m'aider aussi, j'ai souvent l'impression de ne plus y arriver...
- Nous aussi on planche sur le cadeau pour G. du coup j'ai tranché et j'ai opté pour des livres, et sa mamie un éléphant qui souffle des balles, j'espère qu'au moins ça aura le mérite de le faire rire.
Sinon ça me rassure un peu mais nous aussi on a traversé une mère agitée pendant longtemps et je pensais que ça n'arrivait qu'à nous, même si on souhaite ça à personne, on se dit que c'est que chez nous que ça arrive !
Sinon tu as une idée ou pas du tout pour Noël ?? *mode curieuse ON*
;) - Vous avez choisi quoi comme livres ?
Nous aussi il va recevoir des bouquins, trois : Prendre et donner, de Lucie Félix - Promenade de la petite fille de Nathalie Lété et Marion Bataille, et Ca va pas la tête d'Elisa Gehin et Bernard Duisit (et j'avoue que ce sont aussi des cadeaux pour moi ;-). De la part de mes parents qui seront avec nous, il va recevoir un truc à roulettes sur lequel on s'asseoit et on pousse avec les pieds, genre camion, tu vois ?
- Mon grand-père était un taiseux. Quand il ouvrait la bouche, c'était pour nous asséner des expressions toutes faites dont un mémorable "Bof enfin bref, c'qui est fait n'est plus à faire".
J'avoue qu'on se moquait un peu de lui, et quand on voulait l'imiter, on faisait les ours et on marmonnait ce "Bof enfin bref, c'qui est fait n'est plus à faire" qui nous faisait tant rire.
Je comprends aujourd'hui en te lisant, qu'en fait mon grand-père n'était pas le vieux misanthrope normand qui ne savait pas parler et s'exprimait par onomatopées, sifflements ou expressions. Non, il nous donnait sans que nous le sachions une leçon de bonheur et avait une capacité insoupçonnée à voir la vie du bon côté.
Merci Couac - coucou Couac, merci pour ton commentaire, pour répondre a ta question, il a appelé en numéro masqué, j'ai contacté mon opérateur téléphonique: ça coute 70€ pour avoir son numéro, quant a porter plainte, il a jamais rappelé, donc c'est pas une situation sérieuse. (j'ai eu démarché les flics pour bien pire, au Danemark, un "ami" fou qui devenait physiquement violent, et en gros le ton était clairement "revenez quand y aura du sang") mais ça m'a intrigué, il m'a appelé en Suède, et il m'a demandé si je parlais français.. il y a peut être la piste de l'arnaque téléphonique où on te fait rester le plus possible au téléphone pour que tu payes.. mystère!
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