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30 août 2015

Il faudrait se coucher dans la demie heure qui

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Il faudrait se coucher dans la demie heure qui suit son coucher, pour dormir tout mon soûl, me réveiller au moment opportun, et avoir du temps devant moi avant qu'il se réveille. Oui, c'est vraiment ça qu'il faudrait. De toute façon, le soir, je suis systématiquement trop crevée pour envisager de faire les milliards de choses que je m'étais promises de faire à ce moment-là pendant la journée.
Je vais peut-être commencer, là, y aller.
Demain, je reprends la corde à sauter, j'ai arrêté pendant dix jours et ça va être un peu dur de reprendre donc je dois me forcer à reprendre sous peine de ne jamais reprendre (alors que ça me fait un bien fou, me chauffe le corps pour la journée, et me fait perdre ces quelques kilos que je recommence à prendre...).
J. l'adulte va partir quelques jours, dans quelques jours. Je vais donc être seule avec J. l'enfant, il va falloir que je ruse pour sauter à la corde tout en le surveillant pour qu'il ne se jette pas dans la première fontaine venue (son grand fantasme). Moi qui ne suis pas du tout cordon bleu (cordon vert ?), il va aussi falloir que je me débrouille pour cuisiner des trucs bons et équilibrés pour chaque repas. J'y ai déjà réfléchi, je crois que je vais cuisiner le soir pour le lendemain, nickel ! Tranquille, sans enfant dans les pattes (qui adore cuisiner avec son père, mais déjà moi la cuisine ce n'est pas trop mon truc alors en plus en devant me faire aider par lui... hum...). Ca remet en question mon coucher trente minutes après lui ça, tiens... Bon, sinon, j'ai repéré des soupes en brique magnifiques au magasin bio, et en plus il me reste des écochèques donc c'est comme si c'était gratuit.

En photo : famille se chauffant les pieds au soleil.

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15 août 2015

J. m'a dit qu'il trouverait ça bien qu'on arrive

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J. m'a dit qu'il trouverait ça bien qu'on arrive à se débarrasser d'un quart de nos affaires avant de déménager, pour faciliter. Ce matin, au saut du lit, je me suis un peu lancée, j'ai eu envie de trier une boîte remplie de trucs et de machins dont j'ai jeté les trois quarts, finalement. J'ai eu envie de continuer. Le petit enfant a trouvé ça très intéressant, a regardé tout ce que je mettais sur le tas-poubelle, et quand J. m'a apporté un sac jaune, c'est lui, le petit, qui y a mis ce dont je voulais me libérer. Il pleuvait dehors, et finalement, on s'y est mis tous les trois et c'était un super bon moment, chacun affairé de son côté et tous ensemble à la fois.
Je me suis rendu compte que je faisais assez régulièrement ce genre de tri, et qu'il y avait des choses que je gardais non pas pour leur intérêt, mais pour une valeur affective d'une nouvelle sorte : ce sont comme des compagnes de tri. Je suis si habituée à tomber dessus quand je trie, je me dis "ah mais oui, cette image ! Je me rappelle !", et du coup je la garde juste pour la remercier de sa fidelité. C'est comme si ça me maintenait en vie de les garder, comme si ça me rajeunissait, ou plutôt, comme si ces petits machins étaient témoins de mon évolution, de mon avancée, de l'avancée de mon âge. Bref, à force, impossible de les jeter. Enfin, là, je me suis fait un peu violence mais j'en ai quand même gardé un peu...
Ca me rappelle un truc encore plus débile. En seconde, j'ai quatorze ans, je rêvasse à mon bureau en triturant entre mes doigts un petit bout de papier vert, une chute de papier. Je la plie et me retrouve avec un petit bloc bien tassé dans la main, et je ne sais pas ce qui me prend, enfin si, je sais très bien ce qui me prend, je suis une fille un peu superstitieuse même si je trouve ça incompréhensible, et en plus je ne peux pas m'empêcher d'attribuer une âme, une vie, aux choses. Bref, à ce moment-là, je me dis que tant que je possèderai ce bout de papier plié, tout ira bien pour moi. Ca fait seize ans, et régulièrement je tombe dessus en me disant "pffff n'importe-quoi" tout en n'arrivant pas à m'en débarrasser... Il a longtemps été dans la poche avant de mon sac à dos mais ce n'est pas là que je l'ai croisé la dernière fois, je ne sais plus.
Je suis retombée sur un carnet dans lequel nous avions fait une liste de prénoms, bien avant Joachim, pour rigoler. "Joachim" y figure, à la toute fin de la liste, et j'en étais toute surprise. Jérôme pas. On ne l'avait pas entouré parmi nos préférés. C'est un prénom que je n'aimais pas du tout quand j'étais petite... il me dérangeait un peu, et maintenant, j'aime être dérangée (enfin surtout, il ne me dérange plus).
Avant qu'on apprenne qu'il se passait à l'intérieur de moi une grossesse extra-utérine, ce prénom nous était revenu, au cinéma. C'était Main dans la Main, de Valérie Donzelli. Après, on était rentrés à pieds, main dans la main, et en traversant entre le Palais Royal et le Parc Royal, j'avais dit "eh, je me suis dit, "Joachim"... c'est super, non ?" et Jérôme m'avait dit "ah mais c'est fou, je me suis dit pareil !". Je me voyais déjà un jour un fils se déplaçant en skate sur les routes de campagne, et dansant bien comme ça. J'aime bien aussi l'idée du prénom cinématographique... Et puis malgré nos hésitations, ce prénom est resté le bon, aussi parce qu'il ne nous évoquait rien. Enfant timide, enfant agile, enfant soigneux, enfant frondeur, enfant intrépide ? Niet, la page blanche dans nos esprits. Nickel pour lui.
Je n'aurais jamais imaginé avoir un jour un enfant appelé Joachim, j'étais la première surprise de ce prénom choisi, et j'ai bien aimé ça. En fait, on a choisi en plein dans le mille le prénom qui était vraiment celui qu'il fallait qu'on lui choisisse, celui qui correspondait aussi à qui nous étions, nous. Mais sur le coup, c'était comme une bizarrerie de me découvrir future mère d'un petit Joachim.

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