Il fait chaud. Et puis je dois travailler. Il ne me reste plus qu'à dessiner. Je ne suis pas du tout en avance mais je n'ai toujours pas été rattrapée par le stress sanguin, vous voyez, celui qui vous fait vous réveiller avec une envie de vomir et qui vous donne l'impression de vivre dans le chaos complet, et que rien ne marche droit. Qui fait mal au bide et donne envie de dormir plus que de raison, et qui fait qu'on ne profite pas de pauses qu'on s'octroie dans le travail. Bon, et bien celui-là, c'est dingue, mais il ne m'a pas. Et pourtant, c'est bien la première fois qu'à J-7 d'un diplôme, et bien j'ai presque rien (je veux dire "pas beaucoup de matière et encore beaucoup de travail à fournir"). Mais je ne sais pas, j'ai l'impression que ça va le faire, et puis je suis remontée contre ce système scolaire qui fait qu'on doit être forcément paniqué à l'approche des examens et des jurys, que même les profs, un mois avant, commencent à vous dire, avec une voix pleine d'appréhension "ça approche là, hein ???...". Je me souviens, aux beaux-arts du Havre, une semaine avant le diplôme des élèves de cinquième année, l'école était une boule de nerfs. Tout le monde pleurait, même ceux qui ne passaient pas leur diplôme, tellement l'ambiance était tendue. Et bien là, cette année était tellement horrible, je dois avouer qu'il y a même des moments où j'ai pensé lâcher tellement je n'en pouvais plus nerveusement (mais pour faire quoi à la place ?), que j'ai décidé que je faisais ce que je pouvais et qu'on verrait bien, et je crois même que ça va aller.
L'an prochain, il y aura Le Havre, je pense. Quand un changement est possible, j'ai du mal à me résoudre à passer à côté. C'est un peu un problème parce que parfois, ça m'empêche de réfléchir à ce que je désire vraiment, dans le fond... Là, je dois avouer que mettre entre parenthèses toutes les amitiés mûries à Bruxelles, pendant huit mois, ne plus vivre avec Jérome, me pèsent. Mais je suis accrochée à l'idée que peut-être Le Havre, ce serait bien de terminer... Je me rassure en me disant que je rentrerai tout le temps en Belgique. Mais je ne sais pas si ce sera réellement possible. Je me dis que le temps passé dans le train serait parfait pour écrire un mémoire ! Non ?
Jérome prépare un taboulé. Ca me rappelle la dernière fois qu'il est venu chez mes parents. Dans ma chambre, on avait retrouvé mon journal intime de quand j'avais 8 ou 9 ans. On l'avait lu et on avait ri, mais ri ! Car dedans, je ne parlais que de ce que j'avais mangé, et si j'avais aimé ou pas. Genre "Aujourd'hui, on a encore mangé du poisson, berk !". Ou "Super, aujourd'hui, j'ai mangé à la cantine et c'était des boulettes sauce tomate !".
Nous buvons beaucoup de petits verres en terrasse, avec Jérome, depuis que le soleil a retrouvé le chemin de la Belgique. Résultat : nous sommes tout colorés !
L'énorme fleur de notre cactus (plus grosse que le cactus) est morte avant même de s'être ouverte complètement, peut-être la faute au deuxième hiver de la semaine dernière. C'était la première fois que je voyais pousser une fleur de cactus. C'est moche, ça ressemble à un alien ! Une fois que ça commence à s'ouvrir, c'est nettement plus beau.
J'ai eu un coup de génie, la semaine dernière. Ca fait des mois (voire des années, sans blague) que je me cherche un jean en jean, et sans stretch (je trouve que c'est la matière la plus inconfortable de la terre). Vous allez me dire "il faut aller chez Levi's ma fille" mais sauf que chez eux, les jeans pour femmes sont tailles basses, slims, délavés, troués, et il faut bien le dire, pleins de stretch et hors de prix. J'ai esayé un 501 il y a peu, ça ne m'allait pas du tout et puis ce n'était pas du tout dans mes moyens. Et puis la semaine dernière, comme ça, je suis allée chez H&M et là, je suis tombée sur le rayon des Boyfriend's jeans. Je m'approche, je tripote et là, je constate que ces trucs sont sans stretch ! Bon, mais nous voilà bien : je ne veux pas un boyfriend's jean, mon boyfriend a déjà des jeans et moi je veux un jean à ma taille. Et c'est là que survient le coup de génie : je me suis dit "Ma chère Elisabeth, essaies-en un beaucoup trop petit pour toi, ce sera peut-être ta taille". Et c'est ce que j'ai fait. J'ai pris un boyfriend'sjean taille 38 alors que normalement, je suis plutôt du côté du 42 voire 44, et j'ai filé en cabine. Et là, incroyable ! Le jean tombe nickel ! Genre il est parfaitement ajusté, pas trop taille basse, bonne longueur de jambes, moulant mais pas boudinant ! Bref, je suis foutue comme un boyfriend, et le mieux, c'est qu'avec Jérome on fait garde-robe de pantalons commune, et que si parfois il met mon boyfriend's jean, il pourra dire que c'est son girlfriend's jean alors qu'en fait c'est un boyfriend's jean.
Et le pompon, c'est que je porte enfin un jean taille 38, et ce sans avoir perdu un gramme ! hé hé...
Je vous remercie pour vos pensées et encouragements pour mon oral... qui s'est super bien passé !
Et pour illustrer, une petite photo de la Manche, à Ouistreham sûrement, ou à Hermanville peut-être ? L'été d'il y a trois ou quatre années. Et en prime, dessus, vous voyez un morceau de la jambe du mari de ma soeur !