un billet pas drôle mais pas triste non plus.
Je suis en vacances depuis deux jours. Et je crois que j'ai pris ma décision, mais je n'ose pas me l'avouer, encore. Je ne me sens pas soulagée d'avoir choisi, mais je crois que si j'avais choisi l'autre possibilité, ce serait pareil.
Je ne me sens pas soulagée non plus d'être en vacances. Les premiers jours, cette baisse d'activité soudaine, ce vide, c'est cafardeux à chaque fois. Chaque chose à faire me demande un effort incroyable, un peu comme quand on a une grippe et qu'il faut se lever et s'habiller pour aller chez le docteur.
Aujourd'hui, j'ai donc eu un cafard monstre. Il faisait beau, Jérome a travaillé toute la journée et là il est encore au boulot, et demain, pareil.
Ce matin, je suis allée chez Brico et le vendeur m'a draguée et la caissière m'a demandé mon code postal et à l'entrée, une fille a voulu me faire gagner un séjour dans un château ou je sais pas quoi, et j'ai échappé de justesse au mec qui demandait aux clients si ils comptaient regarder la coupe du monde de football.
Cet après-midi, j'ai désencalcairisé la baignoire et ça a vidé de moitié la bouteille de vinaigre blanc. Mais ça a été d'une efficacité triomphante. Notre baignoire fait mal aux yeux quand on la regarde, maintenant. Mais après, j'avais encore le cafard. Je me sentais toute dispersée.
Et puis j'ai eu une amie au téléphone, pendant deux heures. Je ne lui ai pas parlé de mon cafard du jour, mais juste discuter, l'écouter, comme ça, et bien après, je me sentais bien, sereine, calme. Et là, je me suis dit que partager son temps avec celui de ceux qu'on aime, c'est ça qui rend paisible et joyeux. C'est ça qui fait qu'on se sent moins largué, moins à côté de la vie. En tout cas, ça s'est vérifié pour moi aujourd'hui.