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couac
31 août 2019

Comme je suis heureuse et à la fois tellement

Comme je suis heureuse et à la fois tellement malheureuse.
Comme je me sens punie.
Comme malgré la preuve scientifique que nous ne sommes pour rien à ce qui est arrivé à notre minuscule A., je n'arrive pas à me défaire de la sensation d'avoir mal fait, d'avoir loupé, d'avoir mal suivi la recette, de n'avoir pas su faire...
Comme je voudrais un bébé et en même temps je ne veux pas d'autre bébé qu'elle.
Comme j'envie mes amies enceintes, leur joie, leur épanouissement, leur légèreté.
Comme ce fut atroce de devoir choisir.
Comme nous ne voulions pas choisir.
Comme nous aurions préféré ne pas savoir, en fait.
Comme je ne regrette pas notre choix, et comme à la fois je le regrette complètement.
Comme ça m'a bouleversée d'apprendre que Philippe Katerine avait dû être opéré à huit ans d'une cardiopathie.
Comme c'est difficile de se projeter dans le handicap quand on ne connaît pas le handicap.
Comme on ne peut pas imaginer, malgré tous les témoignages possibles et imaginables recueillis.
Comme elle était belle, et ses doigts fins, et ses ongles microscopiques.
Comme ses cheveux, ses cils et sourcils étaient blonds-blancs.
Comme on peut avoir pris une si grande place, même seulement en quelques mois, en se manifestant juste par des petits coups, de l'intérieur.
Comme elle lapait le liquide amniotique, quand nous la voyions aux échographies.
Comme je veux revenir en arrière, qu'elle soit encore là mais qu'elle aille bien.
Comme je la veux, elle.
Comme c'est injuste.
Comme c'est une chance incroyable d'attendre un bébé qui va bien.

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Commentaires
Q
Comme je suis touchée, bouleversée de te lire. Comme j'aimerais pouvoir être assez délicate pour réchauffer les coeurs tout brisés... <br /> <br /> Comme j'imagine ta peine et le supplice que vous avez dû traverser... comme j'espère que dans ce cauchemar vous avez été entourés d'humanité et de douceur... <br /> <br /> Je t'envoie mille douces pensées, et toute mon affection.
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A
Chère Elisabeth, moi qui lit votre blog si doux, drôle et sensible depuis des années, qui me réjouissait que vous écriviez de nouveau, je suis très touchée par le drame que vous vivez tous les 3. Je suis sûre que vous avez pris la décision qui s'imposait à votre cœur de maman après une réflexion que j'imagine bien difficile, et que c'était un acte d'amour. Je vous souhaite une prochaine grossesse sereine, qui ne remplacera pas votre petite A. , mais qui agrandira votre famille. Anne-Sophie
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C
« Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort «  Nietzsche <br /> <br /> Je vous serre dans mes bras.
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S
Je pense que malheureusement personne sur cette terre ne connait vraiment ce que cela implique de vivre avec un "handicap" quel qu'il soit, on apprend juste à vivre "avec". <br /> <br /> <br /> <br /> Finalement la question qu'on devrait se poser est : Est-ce qu'il ou elle souffre ? Quant à nous qui ne servons que de béquilles à ses enfants alors faisons tout pour que la vie leur semble le plus facile possible et la plus douce.<br /> <br /> <br /> <br /> Pas un jour ne passe sans que je m'inquiète pour mon G. Est-ce qu'il va vivre "normalement", plus tard quel métier il pourra exercer...<br /> <br /> <br /> <br /> Aucun parent n'est préparé aux handicaps quels qu'ils soient....
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I
Comme la vie est précieuse<br /> <br /> Comme elle est magique<br /> <br /> Comme elle va<br /> <br /> Comme elle vient<br /> <br /> Comme elle nous échappe absolument<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai pensé à toi tout le mois d'août, depuis que je t'ai lue.<br /> <br /> Je me suis réveillée deux fois vers 3h30, en larmes, essayant de t'envoyer des ondes d'écoute, d'empathie, de partage.<br /> <br /> Je te lis, te relis, t'écoute de tout mon être, avec l'espoir que ça allège, ne serait-ce que d'un micron, le poids que tu portes.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est une chance inouïe d'attendre un bébé, une chance inouïe d'attendre un bébé qui va bien, c'est vrai. Je te souhaite de tout cœur de vivre à nouveau cette chance inouïe, lorsque vous serez prêts.
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