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13 janvier 2015

2015
1ère semaine : 30 ans
2ème semaine : attentats
3ème semaine : licenciement économique, remerciée par mon patron.

Tout le monde n'a pas la chance de se faire virer en s'entendant dire d'une personne en larmes, qu'il est un papillon venu se poser là quelques années en apportant le bonheur, mais qui doit repartir parce qu'on a besoin de lui ailleurs (là j'ai vraiment failli pleurer).
J'étais en train de travailler à mon poste, à côté d'un collègue, et puis elle est venue me chercher, les larmes aux yeux, elle m'a dit "Elisabeth, P. et moi on voudrait te parler, c'est assez grave...". J'ai demandé si j'avais été trop en retard, elle m'a caressé le bras en me disant "mais non, si c'était que ça !...". Là on se sent flancher, on a le coeur qui rate un battement, je dis "vous me mettez dehors ?!", elle me dit, "Tu verras, P. va te dire". Je la suis dans l'ecalier, je lui dis "non mais vous allez me virer ?!", elle me dit "tu vas voir". Et puis me voilà dans cette petite salle de réunion où avant, je tirais mon lait, je dis "dites-moi parce que là je suis bien stressée". P. me dit "Mais tu peux. Assieds-toi". Et là, PAF, la nouvelle. Le virage mal éclairé qu'on n'avait pas vu venir.

Et ma rétrospective continue dans ma tête, qui m'empêche de dormir.
Je suis ces soirées à regarder Les Jeux d'Interville en chemise de nuit, cette nuit où on a vu la voie lactée dans le ciel du Gers, ces places couvertes, ces vestiges de romaineries en mosaïque, cette fille qui malaxe les verrues qui dépassent du filet à chien tendu entre les deux sièges avant de la voiture, cette fille qui joue à l'élastique sans élastique, substitué par deux lignes d'entre-pavés parisiens. Je suis cette fille qu'on soulève par le haut de son collant pour le remonter comme il faut, et que c'est trop bon, cette fille qui se dit en 1993 qu'elle pleurera toutes les années en 3 toute sa vie, cette fille qui frotte tellement le bout de la moquette de sa chambre du bout des doigts que ça finit par brûler. Je suis cette fille qui fait le voeu, en lançant une pièce dans la fontaine, de se faire payer aussitôt un pain au chocolat, et que ça marche. Je suis cette fille qui a envie de chanter Arcade Fire en allant au boulot mais qui n'ose pas, je suis cette fille qui profite d'avoir un bébé en porte-bébé pour chanter dans la rue, comme si c'était vraiment uniquement pour lui. Je suis ce pull troué par les mites mais que j'aime trop mais qu'à chaque fois que je le porte je me sens un peu nulle.

Quand j'étais petite, j'imaginais que le chat ne mourrait pas tant que je ne l'aurais pas embrassé partout (et comme je ne souhaitais pas l'embrasser partout...). Je me figurais qu'un zizi ressemblait à une saucisse Herta, je trouvais que la plus grande femme du monde du livre des records était la plus belle femme aussi et qu'elle avait la classe d'être aussi grande (la petite en rouge à côté me semblait minus). Je trouvais que les prénoms de mon père et de mon frère étaient les plus beaux de la terre et j'espérais n'avoir jamais de garçon parce que je ne voyais vraiment pas quel autre prénom donner. Mon père me prenait dans ses bras pour monter l'escalier le soir et il m'appelait "ma poupée", j'étais fascinée par les omoplates de ma soeur, je trouvais que c'était très beau de n'ouvrir les yeux qu'à moitié, jusqu'à ce qu'une copine me demande pourquoi je faisais un regard bovin.
Quand j'étais plus jeune, je ne tombais amoureuse que de garçons homosexuels, comme je prenais mon courage à deux mains pour aller leur parler (avant de savoir qu'ils l'étaient), j'avais beaucoup de copains homosexuels. On me disait souvent "tu es pure" et je n'ai jamais compris pourquoi. Je mettais du rouge à lèvres avant d'aller me coucher, je priais quand ça m'arrangeait même si je n'étais pas croyante. Je me disais que j'étais jeune.

Je ne sais pas ce qui se passe, ça doit être le grand remue-méninge de la trentaine dont on m'a parlé.

Sans compter les projets, les plans que j'échafaude, les possibles que j'étudie en me disant qu'il faut profiter de l'occaz', les choses que je n'aurais jamais imaginé faire et que je vais peut-être faire, une de ces choses, c'est sûr. Trop bien.

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Commentaires
Z
Oh crotte de zut de flute ca commence pas super mais on dit bien apres la pluie... Le beau temps ! Alors 2015 ca va etre plein de supetruc nouveau eh eh eh
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C
Mon frère aussi porte le prénom d'un arbre ! (et comme disent mes enfants, en plus, un arbre éternel !)<br /> <br /> Bon anniversaire ! Tu t'es fait (ou fait offrir) un gâteau j'espère !
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C
Merci, vous êtes trop mignonnes. Bon anniversaire M !<br /> <br /> Je ne dévoilerai pas les prénoms de mon père et de mon frère parce que c'est secret, mais mon père a un prénom qui parle du seigneur Jéjé, et mon frère porte le nom d'un arbre.<br /> <br /> Bisous les filles !
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B
Tiens bon. Oui ça va être le grand remue-ménage dans ta vie, mais une fois qu'on l'a fait, ça va mieux. Je compatis pour ton boulot...fait chier :-( La vie devant soi, c'est terrifiant mais merveilleux, je suis certaine que tu trouveras le meilleur.<br /> <br /> Tes petits paragraphes-souvenirs me font sourire, je m'y retrouve.<br /> <br /> Courage.
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M
Oh oui moi aussi je te trouve très pure et très saine (dans ta tête). Plein de bises reconfortantes petite miss couac et je te souhaite un très bel anniversaire.
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