le grand matin
A 4h57, je ne me souviens plus très bien de l'ordre. Le cordon à couper le bébé même pas encore complètement sorti de moi, parce qu'il était enroulé autour de son cou deux fois, J. à qui on dit "c'est à vous monsieur" d'un air pressent en lui tendant une paire de ciseaux, le sang qui a giclé sur tout le monde et qu'on a tous rigolé, la gynécologue qui dit qu'il est incroyablement long ce cordon, J. qui devient livide, la sage-femme qui me dit de pousser puis encore encore encore, ne pas lâcher et je n'ai pas lâché, puis il fallait absolument arrêter et je me suis faite docile, et là, là, ce long, long bébé qui est sorti de moi, ce long corps blanc, une tête, de grands bras ouverts, un grand dos, des fesses, des jambes, un corps qui n'en finit pas et qui sort de moi. Une sorte de trou noir tellement c'est pas possible. Une pensée pour la vidéo de sauterelle parasitée par des vers trois fois plus longs qu'elle, vue l'avant-veille au soir. L'envie de recommencer ça tout de suite.