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25 septembre 2013

Alors voilà, je suis à la caisse tous les matins.

Alors voilà, je suis à la caisse tous les matins. Je découvre les sueurs froides quand je dois calculer combien de monnaie je dois rendre et que tout à coup ça grésille dans mon cerveau et que la lumière clignote (toujours dans mon cerveau), façon néon que si il s'éteint c'est le noir complet. Heureusement que j'aime bien le calcul mental parce que je suis servie. Je découvre aussi le comportement des gens à la caisse, certains qui vous racontent toute leur vie, d'autres qui profitent que leur sac à main soit posé sur le comptoir pour y faire du rangement alors qu'il y a dix personnes qui attendent derrière. Et puis il y a le client qui pose un bouquin de philo devant moi, alors je lui dis "deux euros s'il-vous-plaît" et là il me demande "et vous trouvez ça normal ?" sur un ton très calme mais pourtant bien agressif, et du coup moi je dis "pardon ?" et il me dit "ce livre date de 98, ça ne vous choque pas un peu, deux euros pour un bouquin de 98 ?" et devant mon air halluciné, il m'a dit "et bien puisque c'est comme ça je préfère m'en aller" et il s'est barré. Ouais bah c'est ça, salut.
Et puis il ya  aussi le client qui vient tous les jours, le type un peu vieux et édenté et avec une coiffure pas coiffée, qui demande à ce que le caissier (ou la caissière. En tout cas moi je n'ai pas encore eu affaire à lui) écrive son prénom sur le ticket de caisse, pour "pouvoir penser à lui". Et aujourd'hui, il a dit à ma collègue qu'il avait bien pensé à elle et qu'il avait calligraphié son prénom, hier soir ;-) Y a de ces gens j'vous jure ! C'est un vrai échantillon d'humanité, j'aime beaucoup. On ne peut qu'être surpris à chaque coin de rue si les gens sont spéciaux comme ça.
Cet après-midi, je suis retournée bosser un peu à mon poste habituel, et mes collègues, adorables, se sont relayés pour ne jamais me laisser seule avec le tabouret, les clients, les listes de romans et les titres demandés qui se planquent en haut des étagères. Mes collègues, j'éprouve une gratitude infinie pour eux, ils font déborder mon coeur au même titre que mon mec et mon bébé !...

Ce week-end, c'est Marseille. Je ne vous cache pas que j'ai grave les boules d'accoucher là-bas, pas loin de l'Afrique, alors que J., lui, sera ici, pas loin de la Suède. Bref, on sera hyper loin. Naître à Marseille, c'est joli, mais j'aime tant et tant mon hopital bruxellois que pour rien au monde je ne voudrais accoucher ailleurs. Hier soir, on a eu visite de la maternité, après une petite séance de préparation à l'accouchement avec Milky-la-kiné, qui nous a enseigné les positions de travail à deux. Pour moi, c'est ultra confort, mais pour J. c'est plus musclé. Il doit me soutenir, me soulever, supporter mon poids contre lui et en plus de tout ça, me caresser le dos et le ventre. Mais on est hyper contents et le bébé a profité de cette séance pour faire quelques exercices de gymnastique lui aussi.
Et alors la visite de la maternité... Nan mais elle est TROP bien cette maternité ! Bon, déjà, toute l'équipe de gynécologues, je la trouve super. J'ai toujours l'impression que ce que je raconte passionne mon interlocuteur, quelqu'il soit et quoi que je dise. C'est très rassurant.
Ensuite, le coup de la préparation à l'accouchement destinée aussi au père, je ne m'y attendais pas du tout mais ça fait que j'imagine que les pères se sentent moins dépassés par les évènements, et personnellement je suis bien rassurée aussi de savoir qu'on sera deux pendant le travail, à le vivre et à pouvoir peut-être me soulager.
Et puis donc, la visite de la maternité était précédée d'une petite conférence qui expliquait comment se déroule un accouchement, et les deux sages-femmes ont insisté sur le fait qu'il fallait réfléchir dès maintenant aux positions dans lesquelles on se voyait bien accoucher parce qu'au moment venu on ne serait plus en état d'y réfléchir. Elles ont proposé des idées, accroupie, sur le côté... Elles ont insisté aussi sur le fait qu'elles n'épisiotomisaient que si absolument nécessaire.
Et puis en plus il y a des baignoires dans les salles de travail/d'accouchement (chaque couple à sa propre salle de travail dans laquelle il va aussi accoucher).
Et puis ensuite, dans la chambre, les lits de bébé sont de petits lits en demie lune qu'on peut coller à son propre lit pour pouvoir allaiter facilement la nuit.
Je suis complètement enthousiasmée, après on verra comment ça se passera dans les faits en tout cas j'y vais ultra confiante !
En fait j'ai hâte. J'ai envie d'accoucher. J'en crève d'envie même, même si je n'ai pas du tout envie de ne plus être enceinte. La salle de maternité qu'on a pu voir était hors du temps et de la réalité.
Bon, après, ce matin, quand je vois comment j'ai douillé pour une simple crampe au mollet, je me dis que j'aurais peut-être moins hâte une fois que j'y serai. On verra, on verra. Ce qui compte c'est que ça ne me fasse pas peur à l'avance, c'est toujours ça de gagné.
J'ai pleuré plusieurs fois pendant la conférence et pendant la visite. Les photos de bébés qui viennent de naître et qui sont couverts de vernix et de sang et qui sont tout rouges et qui hurlent, ça me fout la chiale, c'est trop énorme de penser qu'ils viennent de vivre une naissance.

Ca me rappelle qu'une fois, je m'étais dit que finalement, dans le fond, je trouvais plus angoissante une naissance qu'une mort naturelle de vieillesse, au fond d'un lit. On meurt, on s'arrête de respirer, mais on est dans son lit, ça s'arrête. La naissance, on est super bien là où on est, tout à coup on est expulsé par un endroit tout serré, et on débarque dans un milieu inconnu où on est un peu seul au monde vu qu'on ne sait rien et qu'on est complètement vulnérable. C'est terrifiant et magnifique à la fois. Non ? Je veux bien votre avis. Moi, quitte à choisir, je préfère mourir que vivre un truc inconnu et angoissant qui me propulsera dans un autre monde dont je ne sais rien (mais je me rends compte en écrivant ça que si j'étais croyante, je poserais peut-être le même regard sur la vie et sur la mort).

J'écris comme ça vient, c'est un flux de pensée, je réfléchis en même temps que j'écris. Vous en pensez quoi vous ?

Hier soir, J. a expliqué à l'enfant qu'on avait visité l'endroit où il allait naître, on lui a dit les lumières tamisées et tout et tout. Lui il s'est donné à fond en retour, j'avais le ventre qui se distendait sur la gauche et sur la droite à la fois, c'était très impressionnant.
Demain, dernière échographie, brrr....

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Commentaires
C
Merci pour tous vos commentaires, témoignages, avis, pour votre enthousiasme... J'adore ! Je vous souhaite à toutes une soirée tip-top ! Je vous embrasse !
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M
J'espère que ton week-end fut bon, que la dernière écho fut émouvante... Et je t'envoie plein de bises !
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A
Ce que j'en pense ??? J'adooore quand tu écris en même temps que tu penses, les histoires de caisse et de maternité (je repense à celle du Havre, ça me rend toute chose, tu sais qu'il n'y a plus de maternité à l'hôpital Flaubert, que tous les petits havrais naissent dans le truc moche à Montivilliers ???)
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A
Mais tu sais, une fois qu'il est sorti le bébé retrouve la tiédeur de ta peau, la basse de voix de son papa, le boumboumboum de ton cœur ; et tu sens qu'il s'apaise, et le voilà qui rampe jusqu'au sein coloré et le liquide tiède dans sa gorge le rendort dans un gargouillis de bien-être ; il a vite fait de se construire un nouveau cocon habité de mille repères, le bel enfant - et c'est la magie de la naissance aussi, le lien avant-après qui perdure.<br /> <br /> <br /> <br /> [C'est mon premier commentaire ici, alors coucou !]
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G
Autre chose : garder si possible à la main le ou les billets fournis par le client jusqu'à lui avoir rendu la monnaie. Je ne saurais dire pour Bruxelles mais à Paris le nombre de petits filous qui tentent de vous faire croire qu'ils ont donné un billet de 20 alors que c'était 10 n'est pas nul. Si on a gardé leur billet à la main c'est facile de faire signe que Non, non, c'est bien 10 que vous m'aviez donné (et puis ayant vu qu'on connaissait la ruse, ils osent moins). Pareil se méfier du billet faussement donné, en général une grosse coupure de type 50 euros, la personne le temps, se débrouille pour détourner l'attention pendant qu'on rend la monnaie, par exemple en demandant un truc spécifique (des pièces de 1 pour le parking, typiquement) et pendant qu'on farfouille pour lui rendre service, rempoche son billet puis la monnaie. Je connaissais la ruse, me suis quand même fait avoir une fois, m'en suis rendue compte aussitôt mais la personne avait déjà filé. Après, si la caisse est automatisée, le risque est moindre (où je travaillais c'était une caisse à l'ancienne, un simple tiroir en gros).
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