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2 mai 2010

évasions

Un jardin très vert, du soleil, une table de jardin en fer, une maison hantée, des enfants qui jouent, de la limonade, les fenêtres ouvertes, les volets entre-fermés, le salon dans l'ombre, le mec d'une grande soeur, très chic en short et polo. Une chambre d'enfant très sombre, la commode devant la fenêtre, des rideaux lourds, le feuillage des arbres qui bouche la vue et fait la lumière verte, les murs recouverts de poupées et de peluches rangées là, comme des trophées de chasse. De beaux meubles, des habits Jacadi, un lit de petite soeur en fer, les meubles en carton pour Barbie (fabriqués par Marie et moi) rangés en-dessous. un souvenir de petite enfance, chez ma copine Flore.

Se promener dans les rues de Saint-Malo pas encore envahies de touristes (on est en juin, mettons) à la recherche d'une crêperie, avec Mathilde, Carole et Nina. Passer devant celles où elles ont déjà travaillé. Les remparts, la couleur de cette pierre bretonne, les magasins de glace, la peau chauffée tout l'après-midi qui sent le sel, les sandalettes pleines de sable. Refaire le monde avec une bolée de cidre, puis aller boire un dernier verre à La Java, le bar du coin de la rue d'en face. Rire comme des folles, ne sentir aucun nerf contracté, puis remonter dans la voiture des parents de Mathilde (qu'ils nous ont prêtée) et revenir à Rennes. M'endormir toute seule dans mon petit lit, le coeur ivre et exhalté. un souvenir de mes années Rennes.

Grimper dans la 106 pourrie des parents de Jérome, n'avoir presque rien sur la peau, juste un petit soutif, une mini culotte, une riquiqui robe, mais crever de chaud. La voiture sent la poussière chaude. Je regarde partout pour êre sûre qu'il n'y a pas un faucheux qui va me tomber sur le coin de la tête. Rouler, chanter à tue-tête (du Camille). Se laisser guider par la route, visiter la Normandie, la basse et la haute. Nous arrêter sur certaines plages et profiter de ne rien faire ensemble dans ces paysages grandioses. Manger des chips, des sandwiches et des fraises (et des framboises du jardin de ses parents). Regarder Jérome conduire, faire un jeu (deviner à qui l'autre pense en posant des questions et que l'autre ne puisse répondre que par oui ou non). Jérome si concentré sur la personnalité à trouver (le Père Noël) qu'il manque de monter sur un rond-point, grosse frayeur mais souvenir rigolo. un souvenir de mes années Havre.

En parlant de rond-point. Être dans la 205 de Manu, avec aussi sa petite soeur (qui est vraiment petite, genre 5 ans). Nous suivons la voiture de ses parents, nous allons au restaurant. C'est la première fois que je les rencontre. Manu conduit n'importe-comment et sa petite soeur et moi rions à n'en plus respirer. A un moment, nous arrivons à un rond-point tout de pelouse vêtu. Mise à part la voiture des parents de Manu devant, il n'y a personne dans les parages. Manu qui nous dit "je fais le tour où je passe dessus ???" et sa petite soeur et moi, nous mettre à crier "dessus, dessus !" et passer à travers le rond-point. Une fois arrivés au restaurant, nous faire engueuler par son père pour notre imprudence. un souvenir de Rennes.

Dans la charetterie avec Jérome. Il est environ une heure du matin. Le regarder finir de bricoler un élément de décor/jeu pour le mariage de sa soeur qui a lieu le lendemain. Me les peler, trouver ça fou d'être là, assise entre cette tondeuse-tracteur et ce tracteur-tracteur, énorme. La vie nous emmène là où on n'aurait pas pensé être et c'est ça qui me plait. un souvenir d'août dernier.

Quand j'avais 19 ans, je suis allée travailler dans les Alpes. J'y suis allée seule, et ma copine Pauline devait me rejoindre une ou deux semaines plus tard. Le premier soir, j'ai dîné chez mon employeur et sa femme, des gens que je n'avais jamais vus de ma vie, que je ne connaissais pas du tout. Ils habitaient au milieu de la montagne, dans une maison tout à fait isolée. Nous avions beaucoup roulé pour y aller. Je me souviens avoir regardé par la fenêtre, avoir vu des montagnes à perte de vue et pas grand chose d'autre, et m'être demandé comment je m'étais retrouvée là et ce qui allait advenir de moi. un souvenir de 2004.


des_amis_de_sang_011

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Commentaires
Z
tu as du être ma petite soeur dans une vie antérieure...<br /> alors ta tête colle avec ce que tu racontes en particulier là, sous ce post; c'est seulement que je n'ai vu que des photos de toi avec un carré raide et là, ton visage est tout éclaboussé de soleil, mangé par les cheveux et le sourire. Sur les photos que j'ai vues de toi, tu parais plus grave que là, je vois là une vacancière avec des copines qui fait une photo pour montrer à sa grand-mère un petit point de vue.<br /> je comprends mieux l'ancien titre "avoir un chignon dans le vent du Havre".<br /> t'as bien fait de partir de chez les Ténardier alpins.<br /> bises bises (il me tarde de savoir ce que tu vas décider pour next year, j'espère seulement que tu blogueras encore).
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S
Tu racontes bien. Mais aussi tu es mature. Puree j'etais pas aussi mure a ton age !<br /> C'est raffraichissant aussi de te lire. Je repars a mes occupations le coeur leger...
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C
* K1000 : merciiii<br /> * Marie : merci ! Mais oui, il faut que je vous raconte d'autres histoires de ce type parce que ça me fait du bien de m'en rappeler !<br /> J'aime beaucoup ton histoire. J'espère qu'on ose lui changer l'eau, des fois, quand même.<br /> A demain ! ;-)<br /> * Catherine : mais oui ! Je me souviens très bien d'un jour, comme ça. La voiture était étouffante. C'est au moins arrivé UN jour !<br /> * Couac mama : hi hi !<br /> * Isa : chouette ! en voilà un compliment fou ! :-)<br /> * Zelapin : merci pour cette question qui fait voir les choses du bon côté et redonne confiance en soi (en fait, merci pour tes messages très gentils et doux en général).<br /> Cet été 2004, je me suis faite exploiter dans une maison qui accueillait des colos, pendant plus de deux semaines. Puis j'ai démissionné parce que le rythme était insoutenable et que j'avais épuisé mon stock de larmes.<br /> La photo date de 2005, peut-être que depuis j'ai changé ? J'ai les cheveux beaucoup moins fins, plus lourds, plus raides, depuis que je les ai coupés très courts en 2007. Peut-être que c'est pour ça que tu ne me reconnais pas ? Tu trouves que ma tête ne colle pas avec ce que je raconte ?<br /> Je suis heureuse que ce post te plaise. Et sinon, je voulais te dire que ton billet m'a fait réfléchir. Moi, ce qui me fait peur, comme toi, c'est la mort des gens que j'aime, et dans une perspective plus soft, c'est de ne jamais trouver un équilibre et un plaisir à vivre mes journées dans leur intégralité.
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Z
t'es sûre que c'est la vie qui t'amène ou que c'est toi qui l'emmènes?<br /> et il est advenu quoi de toi cet été 2004 dans les Alpes (je t'ai imaginée en Heïdi chez des fermiers)?<br /> je ne te connais pas mais je ne te reconnais pas sur la photo que je trouve très agréable à regarder et très inspirante!<br /> j'aime énormément ce post, merci.
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M
ps. J'adore l'histoire de Marie ci-dessus (le caïman ds la piscine) !
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