Ce soir, l'humeur est au petit bilan. Je réfléchis, je repense au Havre... Je constate que lorsque je pars d'une ville, je n'en garde que les bons côtés, ce qui fait de moi une vraie girouette : au Havre, je pleurais pour partir, n'importe-où mais ailleurs. Maintenant, ne me restent de cette ville que des souvenirs de mer, de terrasses ensoleillées, de couchers de soleil, de gros bateaux, de calme, de square Saint-Roch, de jolie maison pleine de faucheux, de cris de mouettes, de couture, de chorale et de profs marrants et intéressants. Si je me creuse vraiment la cervelle, à la limite me reviennent les crottes de chiens, le cent'Coty, les bus pas chouettes et les gens assez méfiants.
Rennes, c'est pareil, je ne me souviens que du beau et de l'agréable mais c'est plus normal parce que j'ai adoré y vivre (je repense aux footings et aux piques-niques au bord du canal St-Martin, au centre-ville lumineux et enthousiasmant, à la douceur de vivre, aux mille milliards de chocolats chauds que j'ai bus dans cette ville, aux amis chaleureux, au vendeur de kebabs à côté de la grande poste qui connaissait par coeur ce que j'étais habituée à demander comme garniture ("kebab-galette sauce blanche salade frites"), aux promenades nocturnes, aux nuits à discuter avec diverses personnes sur les marches du Parlement, entre autres).
Bon, et maintenant, Bruxelles ? Je n'arrive pas à prendre du recul. Je suis bien, à Bruxelles, ça, je le sais. Je ressens aussi un certain affolement assez nouveau à la vue des jours qui passent sans que j'aie le temps de dire "ouf" et en ayant l'impression de ne profiter de rien. Normalement, l'an prochain, j'aurai moins d'heures de cours... peut-être plus le temps de flâner.
Ce qui est étrange, c'est aussi de ne pas pouvoir envisager de rentrer à Caen dès que je le souhaite... ça me manque de ne plus prendre le train ou le car et d'y méditer. C'est important, des fois, de pouvoir ne rien faire, d'être dans un espace-temps qui force à ne rien faire ; dans le train, j'écoutais de la musique, je rêvassais en regardant par la fenêtre... la SNCF (enfin... les sociétés ferroviaires en général en fait) nous autorise à produire du rien, à rester assis à ne rien faire, pendant un certain temps. Ca, c'est vraiment sympa.
Je vais aller me coucher, avec un peu de chance, demain, tout sera plus clair !