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26 octobre 2013

trois semaines

C'est ce qu'il reste avant le terme. Trois semaines... nan mais c'est rien... glaglagla... Trois minuscules semaines, après quoi nous serons trois, pas pour quatre jours, pas pour une semaine, pas pour deux mois, mais pour à peu près 18 ans physiquement et pour toujours profondément. Ca fout les boules, je ne vous dis que ça.

Le bébé est descendu, hop, il me fait un ventre rond comme un ballon, qui tire et pèse. Il tente d'écarter ses jambes ce qui me donne l'air d'avoir une énorme tête de chat avec de belles oreilles dans la panse.

Vendredi dernier, je suis allée travailler, je me disais pour la dernière fois avant 2014. Au bout d'un quart d'heure, un de mes collègues/patrons vient me voir à la caisse et me propose de me remplacer, que je puisse aller aider en réserve au fin fond du magasin, là où c'est plus tranquille que de tenir la caisse. J'appelle mon collègue du fin fond pour savoir si il a besoin de mon aide et il me dit que oui pourquoi pas. Pendant ce temps, je vois le collègue/patron venu me remplacer discuter avec une autre collègue/patronne, et quand je raccroche le téléphone, ils viennent tous deux me voir. Je leur dis que je vais aller aider mon collègue au fond et ils me disent "non". Alors moi je dis avec ma toute petite voix "ah bon mais parce que du coup j'ai proposé mon aide et on m'a dit oui" et là, ils me disent "en fait, là, t'es en congé maternité et du coup t'es plus payée donc si on était toi on rentrerait à la maison".
J'avais donné la date du vendredi au lieu de celle du samedi, sur le papier pour préciser mon jour d'arrêt...
Alors après moult embrassades et paroles remplies de voeux et d'émotions, j'ai quitté mon boulot à 10h50 et je suis rentrée me coucher...

J'ai du mal à écrire mais j'ai envie de me forcer un peu parce que je crois que ça vaudra le coup d'avoir une trace de comment c'était trois semaines avant de basculer dans l'au-delà.

Par exemple, je n'arrête pas de me faire des taches de bouffe sur le ventre, parce que je ne peux plus m'approcher assez de la table et du coup le trajet de la fourchette, assiette-ma bouche, s'est considérablement rallongé, augmentant le risque d'accidents, ce qui fait qu'il y a des taches de gras sur toutes mes fringues.

Je pleure un peu pour un oui ou pour un non et je sens que cette naissance imminente n'y est pas pour rien.

Le bébé est fan de cette chanson, que j'ai écoutée en boucle pendant le voyage en Ecosse de J.. L'autre fois au ciné, en plein milieu du film (La Vie d'Adèle), on l'a entendue (en son cinémascope dolby stéréo 4000 décibels et là, on ne le contrôlait plus. Il s'est arrêté dès la scène suivante, sans la musique.

Ma copine C. m'a prêté son sac à dos avec l'étiquette du vol vers l'Islande, pour que j'y mette les affaires de maternité du bébé. La valise est prête... Enfin, la sienne, pas la mienne ! Presque presque...

Il ne faut pas que j'accouche cette semaine à venir parce que mon gynéco sera en vacances... Il me dit que je ne dois pas m'attarder sur sa présence ou pas pour être sereine (ou pas) lors de mon accouchement mais moi je lui fais tellement confiance à lui en particulier, je veux que ce soit lui qui soit éventuellement là (ça se trouve y aura pas besoin de gynéco après tout...). Il m'a promis que ses collègues et lui étaient sur la même longueur d'ondes. Il m'a dit "oh, j'ai croisé votre mari chez Inno !" ;-) Il m'a aussi dit que lui aussi il attendait un bébé ! C'est pas fou ? (bon, non, ok, c'est pas si fou que ça... moi ça m'attendrit dès que j'entends le mot "bébé" quelque part. L'autre fois, j'ai trouvé sous le vélux ouvert de notre chambre une plume duveteuse d'oiseau et ça m'a fait chialer, c'est vous dire comment je suis fébrile...)

Je suis inscrite à la maternité depuis deux semaines, ma chambre double sans télé est réservée, j'espère comme quand je monte dans le train, que je pourrais être côté fenêtre... On verra. Sinon je serai plus près de la salle de bains, c'est pas mal non plus.

Je suis retournée au job alimentaire pour le présenter à mes deux chères amies d'enfance qui me rendaient visite. J'avais beau être venue même pas cinq jours plus tôt, et bien les lieux m'ont semblé différents, je ne les voyais plus avec les mêmes yeux. Ca me fait peur quand on me dit que je vais changer complètement en devenant mère (et tout le monde me le dit... J'ai même une collègue qui m'a dit qu'elle voulait prendr ele temps de bien discuter avec moi une dernière fois avant mon accouchement parce que celle qu'elle allait retrouver après ne serait plus la même !... Carrément, vraiment ?).

Je ne me lasserai jamais de ses minuscules pieds qui appuient, de ses micros mollets tout fins que parfois je peux caresser de haut en bas (ou de bas en haut ?) parce qu'ils sont en relief, et puis de ces doigts que j'ai l'impression de me sentir effleurer, et parfois même du volume rond de la tête qui essaye de bouger mais difficilement. Je ne sais pas comment je vais bien pouvoir faire pour me passer de ça.

Et la nuit, je dors mal. Je me réveille systématiquement vers les 3h00 et je ne peux plus me rendormir. Je cherche une position un peu confortable, et à chaque fois que ej bouge, je sens que le bébé est obligé de se chercher lui aussi une nouvelle position. En tout cas c'est vraiment l'impression que j'ai. J'ai l'impression que c'est moi qui le dérange et pas l'inverse...

J'ai rêvé que j'accouchais et au pied de mon lit il y avait un homme en fauteuil roulant qui allait bientôt mourir. Mais mon accouchement se passait très bien, sans aucune souffrance, sans sang, rien, hop ! Comme ça.

Pour le match "pour ou contre aller à la maternité à pieds en cas de perte des eaux", nous en sommes à un score de deux partout : la kiné et l'échographiste pour le taxi, la sage-femme et mon gynéco pour venir à pieds (mon gynéco avait comme argument que de toute façon, si je perdais les eaux, on allait m'envoyer marcher dans le parc d'en face pour faire avancer le travail, donc autant pas s'embêter avec un taxi et venir à pieds).

J'ai déjà l'impression d'être passée dans un monde parallèle. C'est de ne plus aller bosser, de commencer à pas mal contracter, de savoir que j'ai le col mou (je vous donne les détails, bon ap' !), d'avoir tout le temps de penser, de voir le nombre de jours avant terme diminuer...

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Commentaires
I
Je pense souvent à toi et je viens de relire ton post. Qui me rappelle une chose : perdre les eaux ne se fait pas toujours en une seule fois. On peut perdre les eaux et les perdre encore, et encore et... encore. Donc si tu vas à pied à la mater, ou que tu vas marcher dans le parc du coin, prévoies les protections maximales, ça t'évitera de revenir trempée :) ! Plein de pensées pour vous trois !
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T
Merci de partager tous ces sentiments avec nous !<br /> <br /> Peut-être que le bébé arrivera le 17 novembre !
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S
coucou miss couac,<br /> <br /> merci pour tes mots. Nous sommes rentrés à la maison à 3. Avec une boule au ventre et des larmes au coin des yeux. Je t'écris avec ma crevette dans les bras. A très vite.<br /> <br /> Tout va bien se passer, des bises.
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M
Ouh la la ça se rapproche ! C'était ma chanson du cours d'aquagym et ça me fait aussi de l'effet, il a bon goût ce couacounet ! J'espère que tu continueras à nous raconter, pleine de bonne pensées pour la "dulce espera".
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C
Quel bonheur de te lire encore, j'ai presque peur que tu acouches et que du coup tu sois accaparée par le bébé tout neuf et qu'on n'en sache rien...<br /> <br /> Les tâches sur les vêtements ^^ mais tu mets quoi dans tes jolies assiettes maintenant?<br /> <br /> Grosses bises!
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