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17 avril 2020

confinement sans tortillements

Les informations me donnent envie de m'installer à la campagne, ce qui est significatif car en temps normal, je me vois plus en ville (petite) du genre : pas de voiture, de la culture à proximité, des amis accessibles à pieds, une ludothèque et compagnie.
Mais là, tout à coup, je nous vois dans notre maison en pierres, dans nos vêtements à fleurs et nos pulls en laine de mouton, je visualise le potager qui déborde, le récupérateur d'eau de pluie, le four à pain au fond du jardin et la cheminée. Les pieds nus, les livres qui sentent le moisi, le patchwork près de l'âtre, les lits qui grincent et l'espèce de scotch pour tuer les mouches accroché au plafond de la cuisine. Les bottes terreuses dans la remise, les chats qui dorment dans le persil, les problèmes de souris sous le plancher, les araignées d'automne et le grenier poussiéreux investi par les enfants. Les chaussettes en laine raccommodées, les vélos de toutes les tailles, les jeux de société d'un autre temps empilés sur l'étagère. Les Gaston aux pages qui se détachent, les bouquets de fleurs de jardin sur la table de la cuisine et la radio au petit-déjeuner. Les tapis battus sur un fil dehors au printemps, l'étendage du linge dans le jardin, les oeufs des poules. Les ongles sales mais toujours le rouge à lèvres (quand même). Les Legos dans une salle de jeux en lambris dans la soupente, des pulls et des sous-pulls pour braver le froid, et l'odeur du café dans la cuisine. Les Birkenstock passées au soleil et sous l'eau du tuyau d'arrosage, qui traînent dans l'entrée, les pots à fleurs empilés dehors dans lesquels stagne de l'eau de pluie et font leur toile les araignées. Les rayons de soleil dans lesquels on voit voler la poussière comme tout un univers de planètes et d'étoiles, miniature, révélé. Les journaux qui ne sont plus du jour, un bol ébréché, des serviettes de table à carreaux. La tomette glaciale en hiver, la moquette qui sent la poussière, l'absence de pression pour l'eau de la douche. Un verre à dents avec 50 brosses à dents explosées dedans (alors qu'on est 4), le papier peint qui se décolle par endroits, il est plus clair sur le mur en face de la fenêtre qui donne sur le sud. Le noyau d'avocat qui germine sous le velux, le téléphone à fil en queue de cochon, une robe de chambre. Un stylo France Télécom, une chasse d'eau en l'air, qu'il faut littéralement tirer. Des meuglements qui entrent par la fenêtre, l'été. On n'aurait besoin de rien, on serait comme une famille lapin dans son terrier.

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16 avril 2020

confinement élégant

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Vous avez vu ? C'est moi qui l'ai faite ! J. a dessiné lui même le patron de la poche et choisi les tissus qui lui plaisaient (et le petit bouton pour mettre sur l'épaule), au départ il devait la fabriquer avec moi puis il en a eu marre de zigzaguer tous les bouts de tissu et il a préféré me regarder faire. Ça m'a donné envie de tester d'autres formes !

La petite soeur a fait la follette toute la nuit, j'avais l'impression que la peau intérieure de mon ventre était une sorte de trampoline, c'était super (mais je suis très fatiguée). Elle cogne si fort que ça me réveille (aucun souvenir d'une chose pareille avec J., qui réclamait son rendez-vous tous les soirs en tapant jusqu'à ce qu'on s'adresse à lui mais qui se calmait aussitôt après (je dormais super bien, enceinte de Joachim)).

Ce matin, J. a proposé une "récré" (c'est comme ça qu'on appelle nos sorties sur le parking) à J. dès après le p'tit dej'. Ils sont sortis, je me suis vite habillée et je les ai rejoints. C'était trop bon d'être dehors dans l'air carrément frisquet du matin, mais quand même dans un rayon de soleil, avec la chair de poule sur les jambes (j'étais en short - je crois que je pourrais passer ma vie en short - quel sentiment de liberté totale !), et Joachim qui était très guilleret, joyeux et joueur, et J. et moi de bonne humeur. Un petit air de vacances.

Je voudrais que les bébés naissent avec une petite pancarte autour de leur cou avec leur prénom écrit dessus. Pour Amandine, l'idée nous était venue comme un coup de génie et on avait tellement de raisons de l'appeler comme ça que la question ne se posait même pas. Mais là je retrouve cette tergiversation déjà vécue pour J.. C'est comme si le bébé avait un prénom, qu'on ne connaissait pas mais qu'il fallait deviner, mais qu'il y avait un risque de se tromper. Une horrible responsabilité.

Hier soir, j'ai cru comprendre que je n'étais pas prête de revoir le monde extérieur où je veux quand je veux et ça m'a fichu un sacré coup au moral. Ce sera donc une fin de grossesse confinée, et ça aura quand même été presque une demie grossesse confinée, au total. C'est bizarre de ne pas partager ça, de ne pas voir mes copines avec mon ventre, et tout et tout... J'essaye de  ne pas trop me poser de questions parce que je pense que ça peut changer encore douze fois, mais cette proposition faite de renvoyer les enfants à l'école le 11 mai, et la probabilité que J. reste à la maison, lui, pour ne pas risquer de me rapporter des microbes dans la dernière ligne droite, me fend le coeur. Je voudrais qu'il puisse être avec ses copains. Je préférerais que la rentrée ne se fasse qu'en septembre pour tout le monde (et vous ?).

15 avril 2020

confi-couture (confiture ?)

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Et voilà, ce soir, il fallait s'y attendre, ça devait finir par arriver : de la couture. Je vous présente mon coussin d'allaitement et sa housse ! Le coussin, c'est le blanc à fleurettes et l'autre, c'est la housse. J'ai hâte de les utiliser même si j'ai peur que leurs tissus fins laissent passer tous les gerbouillis jusque dans la garniture qu'il y aura à l'intérieur mais en attendant, je préfère faire semblant qu'il n'y a aucun problème. Je vous montre aussi nos belles fermetures éclairs, pas posées comme si on était des pros mais j'aime bien quand ça fait bricolé-joli quand même. Ces coussins et housses n'ont pas des formes très homologuées de coussins d'allaitement, pourtant ce n'est pas faute d'avoir passé du temps sur le patron, mais on est plus croissants que fers à cheval dans la famille on dirait.

Me croirez-vous si je vous raconte une histoire vraie ? Allez ! Figurez-vous que la nuit dernière, je me suis réveillée en sursaut car j'étais en train de cauchemarder que l'huile de tournesol avait désagrégé mon fauteuil et que je ne retrouvais que la mousse intérieure et des lambeaux de cuir dans le salon, au matin. Je ne sais pas ce que représente ce fauteuil dans mon subconscient mais en tout cas il me cause beaucoup de souci.

Ce soir, Joachim discutait, à la fenêtre de la cuisine, avec le petit voisin du dessous qui a 4 ans, et qui était à la fenêtre de son salon. C'était très mignon.

Cet après-midi, cette chanson m'a fait frissonner. On a un bébé très très réactif à la musique, et je me suis sentie tellement heureuse et chanceuse de l'avoir là avec moi.

14 avril 2020

J'ai eu envie d'écouter ça ce soir, à la fin du



J'ai eu envie d'écouter ça ce soir, à la fin du dîner, pendant la pomme et le chocolat. Super fort, dans le fond de soleil de la journée. Je trouve ça tellement serein même si c'est aussi vachement triste.

Le salon est en bordel mais pour une fois c'est positif. Ce ne sont que des projets en cours, des semis qui poussent, du matériel de couture, des magazines pour enfants ouverts aux pages bricolage et expérience (et des bricolages et expériences en cours), des livres.

J'ai entrepris d'hydrater la peau de mon fauteuil. Depuis 14 ans qu'il est mien, je ne l'avais jamais fait... J'avais commencé, une fois, mais c'était trop bizarre de mettre de l'huile sur le fauteuil alors j'avais cessé au bout de 10 cm carrés.
En février, on a organisé une fête et le père de C. est venu vu qu'il était en visite chez son fils. Et il m'a dit que mon fauteuil était très beau (wahou, croyez-moi, c'est pas tous les 4 matins qu'on me complimente pour mon fauteuil !) mais qu'il fallait que je l'hydrate. On a eu toute une discussion sur le cuir, les huiles pour selles de chevaux et le tissu écossais pour boucher les percements.
Mais on est confinés et je n'ai aucune huile pour selle de cheval chez moi. Alors je suis allée traîner sur des forums d'équitation (hallucinant ce confinement) et j'ai appris que bof, huile de pied de boeuf (what ?!) ou huile de tournesol, c'était kif-kif, surtout si on achète son huile de pied de boeuf chez Decathlon vu que la composition c'est en majorité de l'huile de tournesol même si c'est écrit sur la bouteille que c'est de l'huile de pied de boeuf (ben comment ça, Decathlon ?). Alors bon, comme j'avais de l'huile de tournesol dans ma cuisine (coup de bol parce que d'habitude, on prend toujours de l'huile d'arachide), j'ai décidé de me lancer. Pourquoi ce soir ? Parce que je me suis réveillée en sursaut la nuit dernière, j'étais en train de cauchemarder que mon fauteuil était encore plus abîmé qu'il ne l'est dans la réalité. Comme je me suis réveillée en sursaut, j'avais le coeur qui battait la chamade, donc bien sûr impossible de me rendormir, ce qui a donné suite à toutes sortes de pensées noires plus folles les unes que les autres, jusqu'au stress d'avoir tué mon bébé (qui, elle, dormait du sommeil du Juste) en mangeant après le dîner une tartine de fromage de chèvre frais dont la boîte était ouverte depuis cinq jours (beaucoup trop longtemps, quand on a peur de tuer son bébé).
Bref, pour m'assurer une nuit prochaine de tranquillité absolue, il fallait que j'hydrate mon fauteuil.
Alors ce soir je m'y suis mise... Pauv'bête ! Il avait si soif ! Ça m'a rappelé quand je m'hydrate la peau de la figure après m'être lavé les cheveux en mille fois pire, vu que j'appliquais l'huile, et ça buvait absolument directement. Je me suis concentrée juste sur un petit bout (un tout petit bout), j'y ai passé 50 minutes, j'ai usé 10 cm de la bouteille d'huile, et je pense que je pourrai tout recommencer demain... Il n'est même pas gras quand on le caresse. Avantage : tout ça m'a hydraté aussi la peau des mains. Inconvénient : j'en ai pour des soirs et des soirs de caressage de fauteuil à l'huile...

13 avril 2020

confinement savant

Youhou, le confinement m'a appris un truc sur moi !
Les années où je suis sage, je m'inscris à une activité sportive (ok, ça ne m'est quasi jamais arrivé, genre trois fois en 18 ans...), dans un club, avec un prof, un rendez-vous hebdomadaire et tout. Qu'est-ce-que ça me fatigue d'y aller... Cette année je me suis inscrite à un cours de yoga tous les jeudis soirs (très bien, le cours !). J'y vais, hein, mais alors qu'est-ce-que ça me coûte... Je me sens contrainte toute la journée du jeudi... Je n'arrête pas de me dire "oh puis zut, ce soir je dois aller au yoga". Bref, dommage, quoi. Alors même qu'en 2018 (? je ne sais plus), j'ai pratiqué le yoga quotidiennement, seule, pendant plus de six mois il me semble, à raison de minimum trente minutes par jour... Je m'aidais de vidéos sur internet... C'était devenu un rendez-vous que j'aimais. Surtout à partir du moment où j'ai commencé à voir que je progressais clairement... J'ai arrêté en 2019 quand je suis tombée enceinte d'Amandine, ne sachant pas trop ce qu'il était recommandé ou pas de faire quand on était enceinte (et je trouve en général le yoga pour femmes enceintes un peu trop ramolli du genou).
Bon, là, je me suis mise à la gym, un peu obligée (enfin, non, pas obligée mais obligée quand même, par moi, bouh !). Et incroyable mais vrai, je suis un peu en train de commencer à aimer ça aussi ! Il y a un vrai plaisir à sentir ses muscles chauffer, ça détend, c'est dingue ! Ensuite, dès le matin, au saut du lit, hop c'est fait, ça me va très bien... Mais surtout, ce matin, les fenêtres étaient ouvertes, il faisait un peu frais, j'ai fait ma gym pendant que mes J. préparaient des scones, ensuite je suis direct allée prendre une douche, en sortant, j'ai sauté dans mon short et mon beau tee-shirt et là, je me suis rendu compte à quel point je me sentais éveillée, vivante, j'avais envie de danser, je sentais bien tous mes muscles, j'étais pleine d'énergie. Ca m'a donné envie de tenir un bar sur la plage à Saint-Tropez comme Jess', et d'y être dès l'aube, en habits d'été même si ça fait un peu froid, et de faire des footings sur la plage (dans le sable ! Carrément !), et que mon corps puisse m'emporter partout sans difficultés ou fatigues. Je commence même à me demander si depuis qu'on est confinés, les jours un peu moins chouettes ne seraient pas ceux où je n'ai pas eu le temps (ou le courage) de faire du sport le matin. A creuser.

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12 avril 2020

confinement de cent ans

Tout au début, ma sage-femme m'avait dit qu'elle avait lu qu'on allait s'habituer à notre nouvel état de confinés. Ça me semblait un peu dingue...
Mais elle avait raison, je suis complètement habituée. A dire vrai, je me demande comment on fera pour revivre comme avant un jour, si il fallait un jour revivre comme avant. Il y a plein de choses (de gens !) que ce serait super de retrouver, évidemment, mais ce serait un peu comme se relever après avoir été assise à genoux hyper longtemps, l'impression que les genoux ne peuvent plus se déplier, qu'on ne va pas tenir debout, que les articulations sont bloquées dans cette position.

L'échographie de deuxième trimestre a débloqué quelque chose en moi, je me sens tellement plus détendue, je dors tellement mieux, incroyable. Je n'avais pas mesuré à quel point j'étais inquiète.
Je suis super heureuse de nos projets couture à J. et moi, j'y pense beaucoup, j'ai envie de fabriquer mille trucs. Il m'a contaminée de son enthousiasme. Petit fruit de mes entrailles, sois béni.

Je crois que j'étais très fatiguée et que ce temps à trois, c'est du ressourcement (malgré toute la nouvelle fatigue que cela implique). C'est vraiment une parenthèse, un temps suspendu en-dehors du temps, un truc qui semblera irréel après coup, qu'on se demandera si il a  vraiment eu lieu ou si on a dormi et rêvé. Et tout cela sera lié à cette grossesse, à cette enfant. Pour Joachim, mes souvenirs de grossesse sont liés à Bruxelles, au magasin où je bossais, à notre quartier, à nos vacances en Lozère. Pour elle, il y aura du séjour à Paris, du Noël en famille, du dessin à mon bureau, de l'attente à la sortie de l'école, et une très grosse bouchée de confinement au chocolat et à l'orange. Un gros bout de couture au soleil dans le salon (d'ailleurs, elle remue au son de la machine à coudre). Une grosse part de nous trois, là, coincés dans cet appartement. Je me demande quelle petite personne ça va faire, quelle petite personne va venir s'installer là, avec nous, au milieu de tout ça.

11 avril 2020

confinement d'été

Si le lapin en chocolat ne s'était pas cassé dans le sac des courses, on n'aurait pas pensé à le remplir de billes en chocolat avant de le recoller au chocolat fondu (vachement moins bien).
J. veut cacher les oeufs pour nous, mais nous aussi on veut cacher les oeufs pour lui, le compromis est donc : on cache les oeufs pour lui et une fois qu'il les a trouvés, il peut les re-cacher pour nous.
Pourvu qu'on n'en oublie aucun dans un endroit un peu chaud... (en plus, ce sont des oeufs non emballés...)

Je me demande si la vie reprendra un jour normalement (pas sûr, vous croyez pas ?), et alors quel parfum gardera cette période. Quelles musiques l'évoqueront, quels souvenirs marquants, quelles ambiances ?

Pour l'instant, clairement,
Nancy Sinatra que J. écoute dès qu'il passe plus de dix minutes en cuisine.
La couture, car l'autre J. est vraiment super motiv' et me pousse à m'y mettre franchement presque chaque jour, et l'air de rien, c'est fou tout ce qu'on entreprend lui et moi (coussin d'allaitement terminé, housse quasi terminée, deux masques, lingettes pour nettoyer les fesses du bébé commencées, pile de raccommodage qui diminue à vue d'oeil (mais il y a tant de boulot sur ma chemise de nuit pref' que ma pile va stagner un certain temps...), projets de débardeurs pour lui et de petits hauts japonais pour moi. On est à fond).
Les sablés infiniment chocolat dont on se délecte.
Jack et le Haricot Magique, que J. lit avec l'école.
L'odeur pas folle du terreau que J. et J. ont utilisé pour leurs semis qui trônent dans le salon (heureusement qu'on vit les fenêtres ouvertes).
La prof de gym de tous les matins et mes haltères-bières.
La difficulté à lire de la fiction et à regarder des films.
Le mascara que j'avais cessé de porter le 15 juin dernier, juste après l'annonce de la trisomie de A., car je pleurais trop et que ça coulait, et que je reporte depuis peu.
Le bébé qui commence à sérieusement communiquer avec nous.
L'odeur des salades de crudités au hareng de J., qu'il mange habituellement sur ses pauses déjeuners, et qu'il ne se résout pas à abandonner, donc il continue d'en préparer malgré le télétravail et mange ça au p'tit dej', en alternance avec les tartines beurre-miel.
La gare désertée, en face, portail fermé, mais tout de même l'enregistrement en boucle de la dame,(toutes les demies heures ?) son petit discours pour nous expliquer les gestes barrières alors qu'il n'y a personne pour l'écouter.
Le bruit du quad à piles du petit garçon dans la cour de l'immeuble d'à côté.

10 avril 2020

Confinement à pas de géant.

22h00, la fenêtre encore grande ouverte, les légumes sont dans la place, rien de très excitant, des carottes, des patates, des poireaux, de la salade, un céleri-rave, et petite pointe de printemps : des radis avec leurs fanes.
J'ai commencé à repriser ma chemise de nuit préfrérée, en soie, qui est aussi la chemise de nuit préférée des mites.
J'ai cuisiné aujourd'hui une sorte de cake aux carottes confites à l'orange super bon, et une soupe glacée de betteraves rouges aux pommes de terre chaudes.
Avant, on laissait les salades flétrir dans notre frigo ou on les distribuait à nos voisins, maintenant, il nous arrive d'en acheter. On doit vieillir.
Le mois prochain, ce sera le 7ème mois de ma grossesse puisque ce mois-ci c'est le 6ème et ça me semble remarquable, wahou, déjà presque le 7ème mois, limite ça commence à sentir l'accouchement, ça se concrétise, je n'ai pas encore réalisé que j'étais enceinte, et on n'a toujours pas choisi de prénom (on a une short liste de 25 propositions à peine).
On va manger cette semaine une tourte Auvergnate aux pommes de terre, avec plein de crème dedans, ça m'a toujours fait fantasmer.
L'irrégularité de l'humeur et de la réussite des journées est épuisante. Ma vie est devenue bipolaire, en gros. Un jour nickel et le lendemain tout pourri (aujourd'hui c'était nickel, ceci-dit).
J. a été inspiré toute la matinée pour s'occuper seul, moi j'ai fait ma petite vie, et à la fois il venait me voir régulièrement pour me demander un truc, me montrer un truc, et c'était très bien comme ça. Il ne souffre pas du tout du confinement, sortir une heure par jour sur le parking (jouer à "attrape-mémère" comme il dit (c'est lui qui a trouvé ce nom et il nous a expliqué que Mémère, c'était lui ;-))) lui suffit amplement, il ne voit pas du tout où est le problème et pourquoi il faudrait se défaire de cette nouvelle vie un jour. Tant mieux...
(bon week-end !)

9 avril 2020

confinement gnangnan

C'est le soir, enfin seule ! Je m'écroule devant internet, j'ouvre un site, et là, une énorme musique genre techno se met en marche (et bien sûr, le son de l'ordinateur est au max). Évidemment, immédiatement, Joachim (qui était couché) déboule "c'était quoi cette musique Maman ?" et en même temps, le bébé se met à donner de grands coups dans mon ventre - comme un aperçu de ce qui m'attend ;-)

J'ai du mal avec le moral. J. va super bien, lui, j'ai donc suivi son conseil de sortir avec eux sur le parking pour prendre l'air et le soleil cet aprem', et surprise, un nouveau numéro de Biscoto m'attendait dans la boîte aux lettres, que j'ai lu en plein cagnard, assise sur la boîte électrique du portail. Le portail est en panne, bloqué ouvert, et heureusement, ça donne une sensation de liberté, même si on n'en franchit pas le rail.
Et J. avait raison, c'était bien, cette sortie. Un changement d'atmosphère. Une coupure. Mais du coup je n'ai pas eu de moment seule à la maison...

En remontant, je me suis assise dans la cuisine, et j'ai repensé à la sensation d'acheter de nouvelles sandalettes quand on est enfant. Déjà, c'est la fête, la perspective des nouvelles chaussures. Il faut aller au magasin, on peut choisir d'essayer toutes celles qu'on veut... On choisit et on repart avec, aux pieds... Elles sentent le cuir mais pas que : peut-être aussi la teinture ? Elles ont une couleur super flash parce qu'elles sont neuves. Vert menthe à l'eau, bleu roi, rouge cerise. La semelle intérieure est parfaitement lisse, sans craquelure. La semelle extérieure est propre, claire et sent bon, elle aussi. Elles sont extrêmement froides sous le pied. On les garde sur soi une fois à la maison. Ca sent les vacances. C'est toute une ambiance. On a hâte d'être à lundi pour les mettre à l'école. Le lundi, on se met en jupe et dans la rue, tôt le matin, on a un peu froid aux jambes mais c'est trop bon parce que tout sent la fin de l'année scolaire. On aime les gens, on se sent bien. On les a achetées un samedi et du coup, le soir, il y a un truc bien à la télé (Fort Boyard ?), qu'on regarde avec les sandalettes toujours aux pieds.
Éventuellement, avec les sandalettes neuves, on met un petit coup de vernis rouge framboise sur les ongles des orteils...

Aujourd'hui, ça fait 14 ans que Jérome et moi sommes devenus Jérome et moi. On a pensé à ce qu'on faisait à Bruxelles pour cette occasion et on a évoqué toutes sortes de restaurants dont nous nous souvenions des noms, des plats-phares, des ambiances. J'aime bien cette possibilité d'y être juste en en parlant.

8 avril 2020

Cette semaine je n'arrive pas du tout à

Cette semaine je n'arrive pas du tout à travailler. Je suis complètement claquée depuis que J. télétravaille (ceci-dit, j'aime bien, quand même, c'est sympa de manger ensemble le midi, de se voir tôt l'aprem'...). J'ai dormi 8h30 la nuit dernière, en un seul morceau. Je pense que l'échographie m'a bien détendue...
J. a voulu se coudre un masque, ce qui nous a occupés de 10h30 à 13h30. Il a tout cousu lui-même, même les liens super fins pour lesquels il fallait faire une couture très au bord. Non sans râler, mais il refusait d'arrêter quand je lui proposais que nous reprenions plus tard (en fait, il aurait voulu que je fasse à sa place, alors même qu'hier il était mécontent parce que j'avais presque tout fait toute seule (alors qu'il ne voulait pas faire quand je lui proposais de prendre le relais)). Bon, enfin, voilà, c'est un rêve réalisé en tout cas, une bonne chose de faite.
La période a de bons côtés pour lui, je pense : je fais mille trucs avec lui le matin (pour éviter qu'il aille embêter son père...), il m'a toute à lui. Et à 15h00, il a son père en entier (et moi je m'endors aussitôt dans le fauteuil). En temps normal il est assez autonome mais là, il a vraiment besoin qu'on l'occupe... Il commence peut-être un peu à tourner en rond...
On n'a pas trouvé de levure de boulanger samedi, il ne fait pas encore assez chaud pour faire du levain, mais on a trouvé une recette de pain au bicarbonate de soude qui fait l'affaire parfaitement, il est même très bon et il est prêt en moins de 45 minutes ! La révolution !
Aujourd'hui commence le sixième mois de ma grossesse. Incroyable.

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