Ce matin, il était 11h30, je marchais sur un pont au-dessus du périphérique sud de Lille, toute seule, et je me disais "mais qu'est-ce-que je fous là ?!" ! Heureusement il faisait beau bien que froid. Quelques dizaines de minutes avant, j'étais arrivée par le train de 10h06 qui faisait un arrêt à Lille mais dont la destination réelle était Perpignan. J'ai bien pensé à m'endormir sans faire exprès et à louper mon arrêt mais ça n'est pas arrivé.
J'allais faire faire ma procuration pour les présidentielles. Pourtant, en décembre, j'avais bien renvoyé le formulaire du consulat pour pouvoir voter à Bruxelles, mais le consulat ne l'a jamais reçu... Jeudi, la dame au téléphone m'a dit "vous savez, aujourd'hui j'ai reçu du courrier qui avait été posté à Bruxelles en juillet alors votre formulaire, on le recevra plus tard !". Ca ne m'a pas rassurée. Pour couronner le tout, elle m'a dit qu'il était trop tard pour faire faire ma procuration au consulat, qu'elle arriverait trop tard chez mes parents, et que si je voulais vraiment voter, il fallait que j'aille directement en France faire les démarches pour que quelqu'un vote pour moi. Super...
Alors ce matin, je suis partie pour Lille dans ce train pour le sud de la France pendant que Couacman, lui, était dans un car pour Paris (et lui il est bien inscrit sur les listes du consulat donc il va pouvoir voter ici, il a trop de chance...). J'avais noté sur un bout de papier avant de partir l'adresse de la gendarmerie, et j'avais regardé aproximativement sur un plan où elle se trouvait : il fallait qu'une fois devant la gare de Lille-Flandres je prenne plutôt sur la gauche. Voilà ce que mon cerveau avait enregistré comme information. Bof bof, peut mieux faire... Mais bon, en fait, j'étais confiante. A Lille, j'ai donc pris vers la gauche devant la gare, et j'ai marché marché ! J'ai demandé l'emplacement de la gendarmerie à des policiers croisés par hasard, mais en fait ils ne savaient pas trop... Ils m'ont indiqué une direction que j'ai prise et je suis tombée sur l'hôtel de ville ! Parfait ! J'y suis entrée, il y avait un mariage, c'était la fête. La dame de l'accueil m'a dit que la gendarmerie ne faisait plus de procuration aujourd'hui et qu'il fallait que je retourne à la gare Lille-Europe, que c'est là que je pouvais trouver un commissariat de police où faire mes démarches... J'avais trop peur d'arriver après midi et que tout soit fermé... Je n'avais pas du tout envie de rentrer bredouille à Bruxelles... Retour devant la gare après m'être retapé tout le chemin dans l'autre sens... Et là, j'ai recroisé des policiers qui m'ont annoncé que le bureau de police de la gare n'ouvrait pas le samedi et qu'il fallait que j'aille à l'hotel de police juste à côté du périph' sud... Alors j'ai sauté dans le métro. C'était le même qu'à Rennes, mais en moins luxueux, à Rennes les sièges et repose-fesses sont recouverts de tissu alors qu'à Lille c'est du plastique brut et froid. Voilà comment je me suis retrouvée sur ce pont au-dessus du périph', aujourd'hui, vers 11h30. Je trouve qu'il faut être sacrément motivé pour voter quand même... (et riche, pour se payer le petit billet de TGV Bruxelles/Lille, miam !). Je suis rentrée à Bruxelles par le train de 12h39 qui passait par Tournai et il y avait de la mayonnaise sur le siège à côté de moi.
Je n'écoute plus qu'Arcade Fire, surtout la chanson n°5 de leur dernier album qui me rend euphorique. J'adore les barissements d'éléphant dans le fond, et puis le côté Abba dans l'emportement du refrain. Et puis la voix de Régine, c'est pas rien...
La semaine dernière, je suis allée à mon premier enterrement de vie de jeune fille et je ne m'y attendais pas mais j'étais très émue... C'était pour le futur mariage d'une amie d'enfance, celle qui habite en Suède. Il y avait aussi la grande Lulu, qui se trouve être une amie que je me suis faite à la maternelle à Poissy et à côté de qui j'ai passé une grande partie de mon enfance. Là, elle et moi, on ne s'était pas vues depuis 7 ans, et c'est fou ce que ça m'a fait de la revoir ! De retrouver sa voix, son sourire et tout et tout ! En fait elle n'a pas changé et j'étais hyper heureuse de la retrouver. J'ai passé une super bonne journée, un peu dans un autre monde. En plus j'ai joué au bowling pour la première fois, j'ai adoré !
Le lendemain, j'étais à Lille pour l'emménagement de mon frère ce qui était tout à fait surréaliste aussi...
Et le lundi de Pâques, pour continuer dans le surnaturel, et bien ça faisait 6 ans pile que Couacman m'avait emmenée au bout de la jetée un soir de tempête havraise (avec le chignon malmené) pour me prendre dans ses bras. Je me souviens, il faisait nuit et on voyait les porte-conteneurs passer juste à côté de nous, avec toutes leurs petites lumières. Il faisait glacial, j'avais juste mon imper et mes petites chaussures à brides, je ne sentais plus mes pieds. Il était venu me chercher chez moi, m'avait proposé d'aller à la plage et sur le chemin, avait pris ma main.
Lundi, j'ai fait une longue sieste en fin d'après-midi, et j'ai été réveillée par de la musique orientale. Dans le salon m'attendait un campement berbère avec tapis en serviettes de bains et mets marocains parfumés et épicés, dans la petite lumière des bougies.