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20 septembre 2009

voyage en Finlande - septième jour

Le septième jour, nous avons été obligés de nous réveiller relativement tôt, car dans cet hotel, le petit-déjeuner n'était servi que de 8h00 à 9h00 du matin, alors il ne fallait pas le louper. Après une bonne douche (la dernière avant quelques jours, alors j'en ai bien profité), nous nous sommes donc restaurés dans une vieille maison en bois, en face de l'hotel. En fait, c'était même une maison traditionnelle en rondins ! C'est vraiment très beau et impressionnant. C'était plus beau que l'hotel en lui-même qui finalement faisait assez toc. Le buffet était généreux, surtout en jambons, pâtés, poissons marinés et compagnie. Mais bon, moi, je suis sucrée du p'tit dej' et j'étais moins gâtée, il n'y avait qu'une seule sorte de confiture (mais bon, elle m'allait très bien). Couacman, lui, s'est laissé allé à tous les délires possibles et a mangé comme quatre (même cinq). Après, nous sommes retournés dans notre chambre faire notre paquetage : nous avons entièrement vidé nos sacs afin de mieux répartir les trucs lourds entre nous deux, histoire qu'il n'y en ai pas un qui souffre beaucoup plus que l'autre. Et puis voilà, une fois nos sacs re-remplis (recouverts de leur protection anti-pluie) et la facture de l'hotel payée, nous nous sommes mis en route... première étape : le Centre d'Information Sur La Montagne Lapone, pour acheter une carte du Parc National de Pallas-Yllästunturi (où nous allions marcher pendant trois jours, donc), et puis pour savoir comment ça se passait pour les refuges, et tout et tout. La route, entre l'hotel et le centre, m'a parue loooonnnngue, horriblement loooonnngue; il faut dire que ça montait très très insidieusement, que mine de rien, nos sacs étaient très très lourds, qu'il faisait chaud, que j'étais un peu angoissée à l'idée de cette randonnée au milieu de rien, et en même temps pressée d'y arriver, à ce Centre, et de m'y lancer, dans cette randonnée. Au Centre, nous avons trouvé la carte de nos rêves, et nous avons dû l'étudier avant de partir pour savoir dans quels refuges nous allions dormir, car il y en avait des payants (avec clefs) et des non-payants, ouverts à tous vents. Et il fallait prendre les clefs avant de partir, là, au centre, si jamais on voulait dormir dans les refuges payants. Nous avions soixante kilomètres à faire en deux jours et demi, au départ on pensait les faire en quatre jours mais pour une raison de car qui, à l'autre bout du parcours, ne passait pas tous les jours de la semaine, nous étions obligés de revoir nos plans. Tant pis, on allait le faire en trois jours. Sauf que finalement, comme nous sommes partis du Centre à 13h30, les trois jours se sont transformés en deux jours et demi. Mais bon, nous étions courageux et nous ne nous rendions pas trop compte que les kilomètres sont plus longs dans la nature que sur du goudron. Nous devions passer trois nuits dans le Parc, et nous avons décidé de ne réserver (et donc payer) des places en refuge que pour la deuxième nuit.
La dame du Centre a appellé un passeur pour nous faire traverser le lac en barque (le début de notre périple se trouvant de l'autre côté de l'eau). Dans notre guide, il était dit que cela allait nous coûter soixante euros par personne mais c'était une erreur ! En vrai, selon les passeurs, le tarif allait de 5 à 8 euros par personne. Bonne nouvelle ! C'est donc émus que nous sommes partis de ce Centre, clef de refuge en poche : la grande randonnée que nous attendions tant allait pouvoir commencer. En vrai, moi, j'avais peur peur peur ! D'abord, dans l'immédiat, peur de la traversée, d'être tout seuls sur une barque avec un mec. Et puis peur pour la suite, de devoir préparer à manger et faire pipi dans la nature. Nous nous sommes dirigés vers l'endroit que la dame du Centre nous avait indiqué sur la carte et là, un petit vieux est sorti d'un jardin en nous faisant de grands signes : notre passeur ! Il nous a conduits jusqu'au lac, a jeté nos gros sacs radioactifs dans la barque puis nous a demandé de mettre des gilets de sauvetage et de monter. Et nous sommes partis. Ah qu'il faisait frais sur le lac ! Ah que c'était beau ! Nous étions assis en face du mec, qui nous regardait. Il ne parlait pas un mot d'anglais, ce qui m'arrangeait car je n'avais pas du tout envie de parler.

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Et puis nous sommes arrivés sur une plage, il nous a demandé de descendre et de lui rendre nos gilets, et puis il nous a rendu nos sacs et nous a demandé de lui donner dix euros, et il nous a fait un tarif préférentiel parce que normalement, sur le papier, lui, il demandait 8 euros par personne. Il nous a demandé dix euros, Couacman n'a pas trop écouté et en a sorti 16 (puisque c'est le prix que nous avions lu en face de son nom, au Centre) et il s'est écrié "no, no, 10 !!!" et il a juste pris le billet de 10, parmi tous les sous que lui proposait Couacman. Nous étions touchés. Et puis il est parti, et nous on est restés sur la plage, à nous demander combien de temps la traversée avait duré, et pas bien capable de le dire. Dix minutes ? Vingt ?

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Nous avons mangé la dernière banane pour tenir le choc, car nous voulions attendre le premier refuge pour manger, mais il était déjà bien 14h00 et mine de rien, nous avions petit-déjeuné assez tôt... Nous nous sommes mis en route. Il ne faisait pas froid et le temps était changeant. Au départ, notre parcours était forestier. Assez marécageux. Puis il s'est mis à pleuvoir. Et puis il y a eu les moustiques. Alors on a sorti les moustiquaires et c'était très efficace mais ça tenait chaud et ça rendait tout vert (on voyait tout en vert) et ça limitait les mouvements de tête si on ne voulait pas qu'elle se casse la gueule toutes les deux secondes.

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Bref, au départ, c'était plutôt pénible et j'ai flippé, j'ai eu peur de ne pas aimer cette randonnée. En plus, à un moment donc, nous marchions sous la pluie et nous étions déjà un tout petit peu découragés quand nous avons eu un doute quant au parcours : sur notre carte nous étaient proposés deux parcours, un d'hiver et un d'été, et bien sûr nous voulions suivre celui d'été, mais tout à coup nous avons pensé être sur celui d'hiver. Heureusement, ce véritable petit coup de stress n'a pas duré trop trop longtemps car nous avons croisé des gens qui nous ont dit que nous étions sur la bonne route. Ouf !

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Après deux bonnes heures de marche à peu près, nous sommes arrivés au premier refuge. Il y avait quelqu'un à l'intérieur et nous n'avons pas trop osé rentrer alors nous sommes restés sur la "terrasse" pour faire chauffer l'à manger. Il pleuvait. Et puisque nous étions à l'arrêt, les moustiques nous repéraient et nous attaquaient par fourgons entiers (les attaques de moustiques sont moins terribles lorsqu'on se meut, il faut le savoir). Vous vous arrêtez deux secondes de bouger (pour prendre une photo par exemple) et hop ! Vous avez quarante moustiques qui vous collent les jambes, qui s'introduisent dans vos manches de k-way... aaaahhhh !!! Nerveusement, c'est dur ! J'ai eu un peu envie de pleurer, en plus le paysage alentours était effrayant (à mon goût). On avait vraiment un sentiment d'hostilité. De nature hostile.

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Nous avons profité de cette pause pour nous ré-enduire d'anti-moustique. Nous avons mangé des nouilles cuites dans de la soupe en sachet et nous avons bu un thé et grignoté des fruits secs. Le réchaud fonctionnait à merveille et nous étions bien contents d'avoir investi. L'odeur des nouilles qui cuisaient, familière, m'a réconfortée. C'était très difficile de manger avec nos moustiquaires mais il a bien fallu y arriver.

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Après manger, nous avons voulu remplir nos gourdes à la pompe mais elle ne fonctionnait pas, et puis nous avons découvert que le refuge était équipé de toilettes sèches alors j'ai pû faire pipi, et puis j'ai mis un pull en plus parce qu'en fait j'avais les os glacés, et pendant ce temps, il y a deux hommes, un jeune et un vieux, qui sont passés, et je ne les ai pas sentis du tout. Ils nous ont regardé des pieds à la tête, et ils étaient en rangers et ils n'avaient pas l'air gentils du tout. Et puis nous nous sommes remis en route. Nous nous sommes rendu compte immédiatement que nos gourdes vides, nos sacs gagnaient beaucoup en légèreté. Et là, tout est devenu génial : le parcours a commencé à nous faire gagner en altitude et plus on grimpait, moins il n'y avait de marécages et de forêts, et donc moins il n'y avait de moustiques. Et puis les paysages devenaient grandioses et sidérants et les lumières magiques et émouvantes et le panorama effrayant d'immensité.

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Le sol devenait caillouteux. Il n'y avait plus de plantes. C'était magnifique.

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A un moment, en grimpant à flanc de tunturi (une petite montagne ronde), nous avons vu quelque chose à l'horizon. Un renne à côté d'un buisson ! Chic ! Nous grimpons, grimpons, et nous nous rapprochons du renne et là, nous nous rendons compte que le buisson n'est autre qu'un troupeau de rennes qui flemmarde !

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Emerveillés, nous nous arrêtons pour prendre une tonne de photos. Là passent les deux hommes que je n'avais pas aimés au refuge, qui nous ont ratrappés. Ils nous demandent en anglais, d'un air moqueur, si on ne veut pas une photo de nous avec les rennes. Je ne sais pas pourquoi mais ce n'était pas gentil, et nous étions tout les deux gênés... Ils nous ont doublé et on a pensé qu'on ne les verrait plus. Notre route s'est poursuivie et notre joie aussi. Tout était beau et époustouflant. Nous marchions de tunturi en tunturi, et il n'y avait rien, mais alors rien de rien nulle part autour de nous. Du sommet des tunturis, nous étions au plus haut et jusqu'à l'infini, nous ne percevions aucune route, pas un village, rien jusqu'à l'horizon. Des arbres dans les vallées et des cailloux sur les "sommets". C'est tout. C'était absolument fou. Nous avons vu des nuages pleuvoir, nous avons vu de très belles variations de lumière, un lac, des neiges éternelles à moins de 600 mètres d'altitude ! Le plus haut tunturi de cette chaine de tunturis mesure 800 mètres de haut, pour tout vous dire.

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A un moment, nous avons mangé notre goûter (des barres de céréales aux framboises) et il y avait un vent pas possible. Il était 20h00 et il nous restait quelques kilomètres à faire. A partir de ce moment-là, nous avons été gagnés par l'ivresse. Cet effort physique associé à ces paysages incroyables et au sentiment grisant d'être loin de tout en pleine nature... aaahhh !... Marcher, comme ça, c'est comme prendre le train : ça permet de penser à plein de choses. J'ai pensé à vous ! J'ai refait le monde et ma vie dans ma tête, nous parlions très peu. J'ai pris des bonnes résolutions. C'était crevant et très reposant à la fois. A un moment, nous avons fait notre vaisselle dans une petite rivière et nous avons légèrement rempli nos gourdes mais pas trop, pour ne pas allourdir nos sacs.
Notre refuge pour dormir n'était pas exactement au bord de la route, il fallait faire un détour pour y aller. Prendre un chemin d'1,5 km (quand même) qui ne menait qu'à lui, et qu'il allait falloir reprendre à l'envers le lendemain pour revenir sur notre route. Nous y sommes arrivés à 22h30, claqués, transis de froid mais heureux. Ca caillait sévère et ils ne mentent pas dans le Guide du Routard quand ils disent que la température peut chuter de 15°C en quelques heures, et qu'on peut descendre jusqu'à 6°C, même en plein été. Le point extrêmement positif, c'est que puisqu'on était en juillet, et bien il n'y avait pas de nuit, et donc nous sommes arrivés à 22h30, certes, mais il faisait jour. Ca détend de savoir qu'on ne va pas se retrouver dans le noir total si on ne se magne pas assez. Du coup, on a bien pris le temps de s'arrêter tous les 100m pour faire des photos... Au refuge qui était prévu pour 8, il y avait déjà 7 personnes. Plus nous, ça faisait 9 alors on a proposé de camper mais de jeunes finlandais bien intentionnés nous ont dit qu'on allait se les cailler (les pieds) et qu'on allait plutôt se serrer à l'intérieur. Il y avait cinq finlandais, deux allemands et puis nous. Nous avions a peine aligné deux mots que les allemands avaient deviné que nous étions français -ça se voit donc tant que ça ? Les allemands et leur amie finlandaise faisaient le même parcours que nous mais à l'envers - eux allaient faire le parcours que nous venions de faire mais le lendemain, et vice-versa. Les finlandais, quatre potes qui vivaient dans le coin, étaient venus là les sacs remplis de bières, pour faire la fête, et n'allaient pas faire le parcours en entier. Nous avons mangé en discutant avec eux, tout le monde était hyper sympa et on a bien rigolé. On a parlé de sujets hyper sérieux, genre de l'état du marché de l'emploi en Finlande et en Allemagne. Je piquais du nez. Nous nous sommes couchés après nous être lavé les dents sans dentifrice (pour ne pas polluer la belle nature - mais à dire vrai, nous étions les seuls à prendre cette précaution-là). Il était tard et il faisait forcément toujours jour. Nous étions bien serrés les uns contre les autres, j'ai dormi entre Couacman et l'allemand. Tout le monde avait des tapis de sol sauf nous, parce que je n'avais pas voulu en emmener et j'avais réussi à dissuader Couacman d'en prendre. Je crois qu'il m'en a voulu, nous avons dormi directement dans nos duvets sur les planches-lits. Moi je pense qu'un tapis de sol n'aurait pas rendu nos couches beaucoup plus confortables mais il n'est pas du même avis... j'ai assez bien dormi mais pas lui.

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Commentaires
K
Je découvre ton blog par un de tes coms sur un autre blog (c'est çà la magie de la blogo!) et franchement j'adore:-D ta vie, ta façon de raconter...bref je vais revenir par ici ...et lire plus en détail ton séjour en Finlande . Ce passage me fait penser à l'Ecosse et notamment la région d'Aviemore.<br /> A très bientôt par ici!
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M
c'est dingue! j'ai l'impression de voir certaines de mes photos de finlande (les 1e)!!! séjour à sotkamo pour ma part. "cottage" au bord d'un lac comme sur ta photo, sauna juste devant, comme ça y a plus qu'a courir jusque dans l'eau après une bonne suée!! youhou!!<br /> bon séjour alors!
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L
Bonjour et bon séjour en Finlande, si vous voulez lire les actus scandinaves voici mon lien :<br /> <br /> www.nord-quotidien.info l'actu en français scandinave
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P
Où es-tu couacinette ?
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A
Eh moi aussi j'ai eu les j'tons vu comment tu annonces la rencontre avec les 2 types ! (je me croyais dans un polard). <br /> Très chouette voyage en tous cas, ça remet à niveau plein de choses dans la vie après....<br /> ps : très drôle "l'autoroute pour hérissons" de Milky :-))
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