Ce soir, il se trouve que j'ai dîné seule. Pour des raisons débiles, des fois, je m'auto-inquiète : comme j'avais la flemme de cuisiner, j'ai fait chauffer la bouilloire et dégainé la soupe en sachet. Une fois que j'ai été assise face à mon assiette, j'ai eu une envie irrépréssible de faire pipi, mais la flemme de me lever. Du coup, j'ai mangé ma soupe le plus vite possible et le résultat, c'est que je n'ai pas du tout profité de mon repas et en plus, j'ai la langue brulée au dixième degré (au moins).
Je n'arrive PAS à me mettre au boulot. C'est terrible, j'ai un sentiment de perte de temps énorme parce que bien sûr, je ne fais rien à la place, je me contente de me dire "ah lala, 'faudrait que j'bosse" en regardant par la fenêtre. Aujourd'hui, j'ai fait un dessin, ça ne va pas du tout. La vérité, c'est que pour bosser, j'ai besoin d'être encouragée, qu'on me montre qu'on croit en moi et mes profs ne sont pas dans cette optique, ils pensent qu'on doit travailler pour nous et uniquement pour nous, et que nous sommes les seuls capables de juger si notre travail est fini et abouti ou pas. Eux critiquent toujours, toujours. La règle, c'est que c'est à nous de décider à quel moment le travail est terminé, eux ne disent jamais (ou très très rarement) que c'est bon, ok, n'y touche plus. Je comprends leur logique mais c'est très difficile, moralement, j'ai un besoin de reconnaissance. Juste des critiques, ça me décourage... Pourtant, je suis assez fière de ce que je fais mais d'un point de vue exterieur, je n'arrive pas à savoir si ce que je fais est vraiment bien ou bof ou nul, même... Bref.
Hier soir, j'ai bu une bière avec ma copine suisse-italienne et son ami ; je me suis rendu compte que je m'y connais de mieux en mieux en bières, j'y prends goût, j'ai mes préférées et tout et tout.
Juste avant d'aller boire un verre avec eux, je suis allée boire un verre avec les gens de ma classe, ça m'a rappelé Rennes, tous ces verres à la suite avec des gens différents (je dis "tous ces verres" mais en vrai, je n'ai bu que deux bières en quatre heures et ensuite je suis rentrée me coucher).
En parlant des gens de ma classe : nous sommes dix dont deux filles qu'on ne voit jamais. C'est la première fois, depuis le bac, que j'ai une "vraie" classe : on passe toutes nos journées ensemble de tôt le matin à tard le soir. J'ai l'impression de déjà super bien connaître tout le monde. Je suis la troisième plus vieille (c'est la première fois que ça m'arrive, normalement, je suis toujours la plus jeune) et les autres me disent que je suis vieille alors que j'ai deux ans de plus qu'eux. On crée une sorte de petit clan qui est parfois très lourd à supporter mais parfois aussi très très sympa.
Je suis bien obligée d'avouer que c'est Couacdad qui fait mes devoirs de typographie. Pendant les vacances de Noël, j'ai évoqué en sa présence la mise-en-page que la prof nous demandait de faire et il s'est lancé immédiatement. Le temps de lui expliquer ce que je voulais à peu près comme résultat et il m'a rendu copie, parfaite et arrangée à sa sauce, avec un beau titre comme je ne l'avais même pas imaginé et tout et tout. La prof est ravie et moi aussi !
Après avoir avoué ça, je suis bien obligée d'avouer aussi que Couacman participe généreusement et avec le sourire à la confection des devoirs (débiles, les devoirs) que me donne à faire mon prof d'histoire de l'art...
Je suis une fille très bien organisée (et très bien entourée, ok).
Après ça, je peux bien avouer également la façon dont je pense avoir perdu le toutou du chat.
Eté 1995, nous préparons les valises pour partir en vacances à Castera-Verduzan... personne ne pense au chat, qui veut peut-être lui aussi emmener ses petites affaires ? Couacmama me dit que non, non et non, le chat n'a besoin de rien d'autre que ses gamelles et sa caisse pour passer les vacances dans le Gers. Vexée, je mets discretos dans mon sac le toutou en question.
Une fois sur place, je le sors pour le chat, mais je le cache vaguement pour ne pas que ce soit quelqu'un d'autre que lui qui tombe dessus.
Fin des vacances : oublié le toutou ! Sous le buffet de notre chambre je crois...
Est-ce un rêve, est-ce la réalité ?... Je ne saurai jamais mais je trouve ça si précis... Je garde de cette histoire un immense regret.